Le 10ème Régiment d'Infanterie Légère

1796-1815

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 10e Léger

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

 

Cachet de la 10e Demi-brigade légère
Cachet de la 10e Demi-brigade légère

La 10e Demi-brigade légère de 2e formation a été formée en 1796 (Arrêté du 18 Nivôse an 4 - 8 janvier 1796) des unités suivantes :

- 11e Demi-brigade légère de première formation

La 11e Demi-brigade légère de première formation (1794) a été formée des unités suivantes :

- 11e Bataillon de Chasseurs, ci-devant des Ardennes

- 6e Bataillon de la Drôme

Formé le 5 août 1792; son Chef est Championnet (J.-E.)

- 5e Bataillon du Doubs.

Formé du 5 au 12 août 1792

- 20e Demi-brigade légère (bis) de première formation

- 20e Bataillon de Chasseurs (autre)

- 1er Bataillon des Corps francs

- 11e Bataillon du Doubs

Formé le 10 août 1792; son Chef est Pergaud

- 4e Bataillon bis de la Charente.

Formé en novembre 1792

- 154e Demi-brigade de première formation

La 154e demi-brigade de première formation avait été formée des unités suivantes :

- 2e Bataillon du 83e Régiment d’infanterie (ci-devant Foix)

Créé en 1684. 85e Régiment en 1789 ; 83e Régiment en 1791.

1792 à 1795 à l'Armée du Nord. Le 1er Bataillon, fait prisonnier de guerre à Marchiennes en 1793, n'a été rendu qu'en 1795

En 1794, son 2e Bataillon entre dans la composition de la 154e Demi-brigade de première formation. Son 1er Bataillon n'est pas amalgamé en 1794 ; en 1796 (second amalgame) ce 1er Bataillon du 83e Régiment d'infanterie entre dans la composition de la 7e Demi-brigade de seconde formation.

- 1er Bataillon de Valenciennes (Nord)

Ou 10e Bataillon d'après Déprez. Créé le 16 septembre 1792.

- 1er Bataillon de la République (Paris).

Ou 1er Bataillon républicain de Paris. Créé le 21 septembre 1792.

- 3e Bataillon de la Demi-brigade des Landes

La Demi-brigade des Landes avait été formée des unités suivantes :

- 1er Bataillon des Hautes-Pyrénées

Formé le 12 février 1792; son Chef est Darnaud (J.-B.). A formé les 1er et 2e Bataillon de la Demi-brigade des Landes.

- 2e Bataillon des Landes

Formé le 19 octobre 1791; son Chef est Labeyrie. A formé les 3 Bataillons de la Demi-brigade des Landes.

- 7e Bataillon de Lot-et-Garonne.

Formé le 1er juillet 1793; son Chef est 1er juillet 1793.

A la réorganisation de 1796 (18 Nivôse an 4), seul le 3e Bataillon entre dans la composition de la 10e Demi-brigade légère de seconde formation. Les 1er et 2e Bataillons entrent eux, dans la composition de la 68e Demi-brigade de seconde formation.

- 5e Bataillon de Chasseurs à pied formé à l'Armée du Nord

- 1er bataillon de l'Aube.

Formé le 30 septembre 1791. Non amalgamé en 1794.

Armée de Rhin-et-Moselle, 1796

Concernant la journée du 7 Messidor an 4 (25 juin 1796), Decaen raconte : "… sur les 7 heures du soir, les généraux Desaix et Beaupuy me chargèrent d'enlever Neumühl. J'exécutai de suite ce coup de main avec deux compagnies de carabiniers de la 10e demi-brigade d'infanterie légère et un détachement de vingt-cinq chasseurs du 8e, soutenus par deux escadrons, un bataillon de la même demi-brigade, et deux pièces d'artillerie légère. L'ennemi ne fit pas de résistance, et plus de cent prisonniers furent faits, y compris deux officiers du régiment de Gyulai. Je poussai une reconnaissance jusqu'à Kork que l'ennemi occupait en avant, ayant un camp entre ce village et Willstatt, d'où il tira sur nous quelques coups de canon chargés à mitraille. L'adjudant général Levasseur reçut un coup de baïonnette" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 94).

Concernant la journée du 8 Messidor an 4 (26 juin 1796), Decaen raconte : "Le 8, une marche fut ordonnée afin de gagner du terrain pour déployer l'armée. Je marchai avec la 10e d'infanterie légère, le 6e régiment de dragons et le 8e de chasseurs avec la 1re compagnie du 2e régiment d'artillerie légère, sur le village de Kork. Le général de brigade Sainte-Suzanne se porta sur Linx avec la 10e demi-brigade d'infanterie de ligne, le 17e régiment de dragons et quatre pièces d'artillerie légère de la compagnie du 2e régiment.
On avança sans difficulté jusqu'à Kork où il y avait un avant-poste ennemi qui en fut bientôt chassé. Les dispositions avaient été faites pour parvenir, s'il était possible, jusqu'à Willstätt ou, au moins, pour forcer le camp ennemi qu'on avait reconnu la veille et qui était assez en avant de ce village. Il fallait pour cela déboucher de Kork. A droite et à gauche de la grande route qui conduit de ce village à Willstätt, à environ 40 toises de chaque côté de cette route, il existe des bois : un bataillon de la 10e d'infanterie légère avait reçu ordre de marcher dans chacun de ces bois, tandis que le 3e restait en réserve ; la cavalerie et l'artillerie marchaient en colonne sur la chaussée. Mais un peu trop d'ardeur manqua d'occasionner un plus grand désagrément que celui qui arriva.
On devait attendre que l'infanterie qui se portait dans les bois eût dépassé le village, avant de déboucher avec l'artillerie et la cavalerie. Les cuirassiers de Kavanagh surent bien profiter de cette faute : un peloton de dragons avait déjà débouché avec tout l’état-major de l'armée. Il est à observer que la chaussée est très élevée et qu'elle ne permet pas de déployer ni à sa droite, ni à sa gauche. Les cuirassiers chargèrent donc les premiers dragons qui avaient passé le défilé avec l'état-major ; la route se trouva encombrée par l'artillerie : la première pièce n'eut pas le temps de se mettre en batterie et fut bientôt dépassée par les cuirassiers qui se portèrent jusqu'au-delà de la quatrième ; la troisième fit cependant feu au milieu de l'ennemi. Tous les canonniers et les charretiers montrèrent un courage héroïque : ils se laissèrent sabrer plutôt que d'abandonner leurs pièces.
Les cuirassiers auraient fait de bien plus grands progrès si le général en chef Moreau ne se fût pas porté en arrière pour prévenir l'infanterie, qui s'avançait toujours, de bien recevoir les cuirassiers s'ils continuaient leur pointe, ce qui eut effectivement lieu. Ces derniers furent fusillés et obligés à la retraite et chargés à leur tour par le 8e régiment de chasseurs et les dragons du 6e qui étaient revenus de leur première surprise. Beaucoup de cuirassiers furent sabrés, beaucoup faits prisonniers ...
Les généraux Moreau et Desaix m'ayant donné l'ordre de serrer l'ennemi, j'attaquai vivement son camp de Willstätt, ou il n'avait laissé qu'une arrière-garde ; il fut bientôt enlevé avec une pièce de canon. On se porta ensuite sur Willstätt qui ne fit pas une longue résistance ; le général Reynier, chef de l'état-major, qui s'était porté en avant, le fit occuper par les troupes françaises. On fit, dans cette affaire, une centaine de prisonniers ...
Les capitaines Marcognet et Pinard, du 10e léger, se distinguèrent ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 94 - Note : Il s'agit des Cuirassiers d'Anspach et non de Kavanagh).

Sur la journée du 9 Messidor an 4 (27 juin 1796), Decaen raconte : "La 10e demi-brigade d'infanterie légère, commandée par le citoyen Gazan, reçut l'ordre de marcher sur trois colonnes, de diriger une de ses colonnes en côtoyant la lisière d'un bois, à la gauche de la plaine de Sand ou de Griesheim, une autre au centre du bois, et la troisième par la chaussée qui conduit de Sand à Appenweier, en traversant des marais et la largeur du bois, pour arriver sur la grande route de Renchen à Offenburg. La 62e demi-brigade devait exécuter le même mouvement en deuxième ligne. Deux pièces d'artillerie légère du citoyen Mosel et trois escadrons du 8e chasseurs marchèrent avec la colonne du centre ; quatre autres pièces d'artillerie et les pièces de bataillon de la 62e, le 6e régiment de dragons et le 4e escadron du 8e faisaient partie de la colonne de gauche.
Il se commit une erreur qui aurait causé des inconvénients si, de suite, je n'avais point réparé la faute. La cavalerie et l'artillerie s'étaient avancées sur la chaussée qui conduit à Appenweier, sur laquelle devaient marcher deux bataillons d'infanterie. J'étais resté en arrière pour faire filer et distribuer les colonnes. Par une méprise, cette colonne d'infanterie avait pris une autre direction : le chef avait entendu qu'il devait se porter sur Offenburg par le chemin le plus court. Un poste ennemi, composé de cavalerie et d'infanterie, fit feu sur l'avant-garde des chasseurs à cheval. L'ennemi avait à Appenweier deux pièces de canon avec lesquelles il pouvait défendre avec avantage la sortie du défilé. Il s'en servit alors pour tirer plusieurs coups. Je fis aussitôt faire un mouvement rétrograde à la colonne, faisant soutenir ce mouvement par le feu d'une de mes pièces d'artillerie légère, et j'envoyai chercher la première infanterie qui se trouverait à proximité. Deux bataillons de la 97e demi-brigade, qui étaient destinés pour la réserve, reçurent cet ordre. Lorsqu'ils furent arrivés à environ 200 toises d'Appenweier, je les disposai pour aller attaquer vigoureusement ce village, qui fut bientôt enlevé ; à cet effet, je fis marcher un bataillon pour le tourner par la gauche, tandis que l'autre l'attaquerait de front et par la droite. Je fis soutenir cette attaque par le feu de deux pièces de canon. L'ennemi ne fit pas une longue résistance : il se retira du côté de Renchen. Mais à peine quelques volontaires étaient entrés dans ce village, que des cuirassiers de Kavanagh les chargèrent. Aussitôt, je fis marcher contre eux l'escadron du 8e chasseurs et un escadron du 6e dragons qui tombèrent dessus avec une vigueur extrême. Ils en tuèrent, blessèrent et firent prisonniers au moins une centaine ; une soixantaine de chevaux furent aussi pris. Le reste, formant plus d'un escadron, aurait subi le même sort si j'avais pu me servir de tout ce que j'avais de cavalerie pour le poursuivre. Mais comme j'appréhendais que l'ennemi ne vint me prendre sur mes derrières, je fis marcher trois escadrons du 6e et trois pièces d'artillerie légère pour contenir ce qui pourrait venir du côté d'Offenburg.
Le citoyen Fauconnet, commandant du 6e dragons, et depuis, général, s'occupa de cette partie avec ce petit corps d'observation.
Le général Sainte-Suzanne avait marché avec sa brigade sur Urloffen qui fut enlevé de vive force par la 10e brigade d'infanterie de ligne, conduite par l'adjudant général Levasseur …
Je n'avais pu suivre le mouvement des 10e et 62e demi-brigades. La circonstance qui s'était présentée à Appenweier m'en avait empêché, mais le général Desaix avait surveillé leur mouvement.
L'attaque sur Offenburg n'eut pas le résultat qu'on en attendait ; on se canonna réciproquement et l'ennemi fut seulement resserré dans sa position …
A 10 heures du matin environ, le général Desaix, que j'accompagnais, repartit d'Offenburg pour se rendre à Appenweier, afin de concerter l'attaque préméditée avec le général Sainte-Suzanne mais des tirailleurs avaient déjà engagé une affaire qui eut le dénouement le plus extraordinaire. Le canon tirait de part et d'autre. Le général Desaix ordonna de suite les dispositions suivantes : trois pièces d'artillerie légère de la 1re compagnie du 2e régiment furent avancées en avant de la Holchen, soutenues par le 6e régiment de dragons et un escadron du 8e régiment de chasseurs. Le 14e régiment de cavalerie fut également avancé pour soutenir ces deux corps de troupes légères. Le reste de l'artillerie resta en arrière de la Holchen avec le 15e régiment de cavalerie et deux régiments de carabiniers ; la 62e demi-brigade d'infanterie fut placée derrière cette rivière, ainsi que les deux bataillons de la 97e demi-brigade ; la 103e demi-brigade fut placée en réserve en avant d'Appenweier, tandis que la 10e d'infanterie légère reçut ordre de côtoyer la montagne pour venir appuyer le flanc droit des troupes françaises. Sainte-Suzanne occupait la hauteur en avant d'Urloffen et avait sa gauche vers Bolzhurst.
Les Autrichiens, commandés par les généraux Devay et Sztaray, avaient toutes leurs forces, dont la majeure partie en cavalerie, dans le bois de Renchen, et ne faisaient paraître que quelques hussards de Szekler à l'entrée du bois devant le front des villages d'Erlach et de Stadelhofen. Ils apercevaient tous les mouvements des Français sans qu'on pût s'apercevoir d'aucun des leurs, ce qui obligea de prendre les plus grandes précautions pour les tâter. On fit marcher contre eux quelques tirailleurs de cavalerie qui furent attirés proche du bois par les hussards de Szekler qui, aussitôt, chargèrent les nôtres. Un escadron de chasseurs marcha pour les soutenir. Aussitôt, les Autrichiens sortirent du bois en grande quantité et auraient enlevé l'escadron de chasseurs, ou au moins une partie, si le 6e régiment de dragons n'avait pas marché à son secours, soutenu par le 15e régiment de cavalerie qui contribua pour beaucoup à décider l'ennemi à se retirer. Il fut un moment où près de deux mille hommes de cavalerie étaient prêts à se choquer, et peut-être qu'à cet instant t'affaire aurait été décidée. Mais un plus beau triomphe était réservé ce jour-là à l'armée française.
L'ennemi, n'ayant pas réussi par cette ruse, se reporta sur sa droite, sortit des bois par la route de Renchen, chercha à tourner deux pièces d'artillerie qu'on avait avancées pour battre sur le premier débouché où il avait paru ce second mouvement ne fut pas plus heureux pour lui que le premier. Cependant, il fit de grandes démonstrations sur ce point, et lorsqu'il crut que notre attention était toute portée sur la gauche, il fit apercevoir un nouveau mouvement sur notre droite ; des cuirassiers d'Anspach furent assez téméraires pour oser une charge dans un terrain marécageux, sur les bords de la Holchen, et pour passer cette rivière qui était guéable, afin de nous dépasser ; ce terrain était en outre coupé par des haies, derrière lesquelles j'avais disposé un bataillon d'infanterie de la 97e. Les cuirassiers reçurent quelques coups de fusil à leur approche. Cela ne les empêcha pas de continuer leur charge. Ils avancèrent sur l'infanterie qui, avec le plus grand sang-froid, fit une fusillade qui en jeta par terre la plus grande partie ; les autres se retirèrent, en partie blessés, eux ou leurs chevaux. Un instant après, Gazan fit annoncer qu'il occupait Oberkirch, point intéressant puisqu'il ôtait à l'ennemi un de ses chemins de retraite, et rendait sa communication avec le corps d'armée du Haut-Rhin de plus en plus difficile. Le général Desaix s'y porta pour le reconnaître. Pendant son absence, nous fûmes assez tranquilles ; au centre seulement on se canonnait ; il n'en était pas de même de la gauche : l'ennemi y faisait tous ses efforts, mais le général autrichien, ayant sans doute été informé du mouvement qui avait été fait sur sa gauche, se décida à abandonner la position de la Rench ; et, pour couvrir son mouvement de retraite, il fit charger par des hussards de Szekler des tirailleurs des 10e et 62e demi-brigades qui étaient entrés dans le bois et qui s'avançaient dans une futaie très accessible à la cavalerie ; ils auraient même fait beaucoup de prisonniers si le général Sainte-Suzanne, qui n'avait point pris le change, n'avait pas aussitôt donné l'ordre au 4e régiment de chasseurs de prendre en flanc ces hussards, ce qui fut exécuté avec la plus grande célérité.
L'adjudant général Levasseur était à la tête de ce régiment. Le citoyen Fauconnet, chef du 6e dragons, avait aperçu ce mouvement et s'était mis en devoir de le seconder. Ayant également aperçu que la cavalerie ennemie, qui était en avant d'Erlach, faisait aussi un mouvement de retraite, j'ordonnai à toute la ligne de suivre le mouvement de la gauche et de serrer l'ennemi, ce qui fut exécuté avec une telle précision que le 6e dragons et le 15e de cavalerie s'ébranlèrent et chargèrent l'ennemi de front tandis que le 4e chasseurs le prenait sur son flanc droit. Les Autrichiens furent poussés avec tant de vigueur qu'ils s'encombrèrent dans les défilés qu'ils avaient à passer, perdirent toute leur artillerie, au nombre de dix pièces de canon et les caissons. Plus de six cents chevaux furent pris ou tués dans cette journée ; mille à douze cents prisonniers furent faits. Le citoyen Rapatel, aide de camp du général Sainte-Suzanne, à la tête d’un parti de cavalerie, les poursuivit l'épée dans les reins jusqu'au-delà d'Anspach. Jamais déroute ne fut plus complète. Ils furent également poursuivis par leur gauche, mais ils avaient détruit les ponts sur la Rench de ce côté, de manière qu'ils évitèrent le sort qu'éprouva la droite. L'ennemi avait fait une très grande faute d'avoir accumulé toute sa cavalerie sur le même point et de n'avoir pas pris les précautions convenables pour garder la tête des défilés qu'il avait laissés derrière lui.
Le général Sainte-Suzanne avait à appréhender, pendant toute l'affaire, que l'ennemi ne fit un mouvement sur la gauche de l'armée française, qu'il lui était très facile de tourner puisqu'elle ne se prolongeait que vers Bolzhurst.
Aussitôt après le mouvement rétrograde de la cavalerie autrichienne, il fit attaquer par un bataillon de la 109e et un autre de la 10e d'infanterie de ligne le village de Wagshurst dans lequel l'ennemi se défendait avec opiniâtreté, mais qui pourtant fut obligé de faire le mouvement qu'avait fait sa gauche. Cette attaque fut dirigée par l'adjudant général Place ; les deux bataillons précités s'y comportèrent avec une grande valeur ; les chefs qui les commandaient méritent les plus grands éloges.
Dans la poursuite qu'on fit de l'ennemi, des chasseurs du 8e régiment, qui se trouvaient près de la montagne, prirent un officier de correspondance qui était chargé de paquets adressés au général La Tour par le général qui commandait les troupes dans le haut Rhin. Ce dernier annonçait, entre autres choses, qu'il avait été forcé de quitter la position d'Offenburg pour se retirer dans la vallée de la Kinzig, et d'autres renseignements précieux ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 97).

Pour la journée du 14 Messidor an 4 (2 juillet 1796), Decaen raconte : "Le 14, ma brigade, composée des deux 10e demi-brigades d'infanterie, des 4e et 8e régiments de chasseurs à cheval et de la 1re compagnie du 2e régiment d'artillerie légère, fit une marche ; étant parti très tard, j'arrivai devant Bühl au déclin du jour, d'où je chassai une centaine de hussards. Le 10e léger appuya sa droite à Affenthal, ayant des postes à Liehenbach et couvrit Bühl ; un bataillon du 10e de ligne occupa Balzhofen avec deux escadrons du 8e chasseurs. Le 4e chasseurs couvrit Buhl avec deux pièces d'artillerie légère ; les quatre autres pièces, les deux escadrons du 8e et les deux bataillons de la 10e de ligne restèrent en réserve à Ottersweier. L'ennemi garda ses avant-postes à une demi-lieue de Bühl ; on trouva dans cette ville un petit magasin consistant en foin, avoine, farine, et dix mille rations de pain ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 104).

Pour la journée du 16 Messidor an 4 (4 juillet 1796), Decaen raconte : "Le 16, je me mis en mouvement à 6 heures du matin. Je me dirigeai sur Steinbach, d'où je poussai les avant-postes autrichiens qui se retirèrent sous la protection de leur avant-garde, qui tenait la position de l'Oosbach. Je fis les dispositions pour l'attaquer : je plaçai quatre pièces d'artillerie légère sur un plateau en avant de Sinzheim, à la hauteur de celui de Kartung, où je jetai quelque infanterie pour flanquer ma gauche ainsi que dans Buchtung. Je menaçai le village d'Oos formant une tête de défilé sur la rive droite de l'Oosbach, tandis que Gazan, chef de la 10e légère, se dirigea par un chemin pratiqué dans la montagne pour tourner ce village, et à la gauche de l'ennemi. Ce mouvement eut tout le succès que je désirais car, m'apercevant que celui-ci se trouvait inquiété par les tirailleurs de la droite, inquiétude qui l'obligea aussitôt à la retraite, je fis avancer sur Oos deux escadrons des 4e et 8e chasseurs. Le premier de ces escadrons entra impétueusement dans Oos, malgré un feu d'infanterie très vif, traversa le village. Il s'était déjà emparé d'une pièce de canon lorsqu'il fut rechargé par l'ennemi qui ne suivit pas sa charge avec vigueur, autrement il aurait pu nous occasionner quelque désordre ; car deux autres escadrons de chasseurs que j'avais fait marcher en échelons, emportés par l'impétuosité des premiers, s'engagèrent dans le défilé extrêmement étroit. On fit environ cent prisonniers d'infanterie autrichienne, dont deux officiers.
On continua ensuite de serrer l'ennemi jusqu'à Haueneberstein, ainsi qu'à Sandweier. Comme il était essentiel de faire jonction avec la division de gauche, commandée par le général Delmas qui avait poussé tout le jour les ennemis qu'il avait devant lui, je me portai sur ce point avec les 2e et 4e régiments de chasseurs, deux pièces d'artillerie légère et deux bataillons d'infanterie. Après avoir bien assuré le défilé de Sandweier, je me présentai dans la plaine en avant de ce village d'où je chassai la cavalerie ennemie, et je l'obligeai à se resserrer dans le bois en avant de Rastatt. Ayant ensuite envoyé un parti sur ma gauche, j'eus bientôt avis qu'on apercevait les troupes de Delmas. La jonction s'opéra ensuite sans difficulté, et je fis prendre position à ma brigade qui fut toute reportée sur le point d'Haueneherstein. Ce village avait été dispute jusqu'au soir par l'ennemi qui fut pourtant forcé de le céder ... cette journée, qui nous avait donné la gorge de l'Oosbach et de Baden, fut un accessoire pour faciliter les opérations de l'armée
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 105).

Concernant la journée du 17 Messidor an 4 (5 juillet 1796), Decaen raconte : Le 17, je reçus l'ordre de me préparer à attaquer l'ennemi qui avait ses avant-postes en avant du bois de la Favorite et du village de Förch. Ce bois, de pur agrément, était très avantageux à l'ennemi pour cacher ses forces aussi y avait-il, en avant et en arrière, une nombreuse cavalerie. Il n'avait pas négligé non plus de mettre beaucoup d'infanterie à sa gauche.
Je fis mes dispositions de cette manière : le chef de brigade Gazan fut dirigé, avec sa demi-brigade et un bataillon de la 10e de ligne, pour forcer la gauche de l'ennemi, tandis que je paraîtrais vouloir pénétrer sur Kuppenheim par la route directe. Le 8e régiment de chasseurs fut déployé dans le terrain découvert en avant d'Haueneberstein, en soutien de deux pièces d'artillerie légère que j'y fis placer ; deux autres pièces furent placées à la droite de la route sur une éminence assez favorable, afin de faire un feu croisé sur la route. Un bataillon de la 10e fut placé en divers échelons à la droite de ces deux pièces, et le troisième fut placé en réserve à la tâte du village pour assurer le défilé. Le 15e régiment de cavalerie m'avait été envoyé en remplacement du 4e de chasseurs ; il forma une réserve de l'autre côté du village avec deux pièces d'artillerie légère ; et les deux pièces de bataille de la 10e de ligne me servirent pour la garde d'un pont que je fis pratiquer sur un petit ruisseau qui coupe la plaine d'Haueneberstein, pont qui pouvait m'être de la plus grande utilité en cas de retraite. Il ne fallait plus que l'ordre de l'attaque, qui arriva, il était environ 11 heures du matin.
Le signal que je donnai fut l'engagement d'une affaire opiniâtre. Bientôt un feu terrible de mousqueterie se fit entendre ; celui du canon eut aussi la plus grande activité. L'ennemi fit de grands efforts pour nous repousser. M'étant porté aux tirailleurs sur la hauteur à la droite de la route de Kuppenheim, j'aperçus que la cavalerie pouvait donner des inquiétudes à l'infanterie que j'avais à ma droite. Je fis aussitôt arriver un escadron de chasseurs du 8e qui à peine se présentait sur le terrain que je lui avais indiqué, que ce que j'avais présumé arriva.
Des chevau-légers chargèrent nos tirailleurs à pied ; les petits pelotons de soutien ne furent pas fermes, quoique le terrain fût à leur avantage. Quelques hommes furent sabrés. Cet événement aurait pu avoir des suites funestes, si l'escadron de chasseurs n'avait pas repoussé vigoureusement les chevau-légers qui ne tentèrent plus de revenir.
Sur ces entrefaites, les généraux Moreau et Desaix arrivèrent et restèrent là jusqu'à ce que la droite, qui était toujours aux prises avec l'ennemi qui mettait le plus grand acharnement à défendre ce point, eut obtenu un résultat satisfaisant. Il y avait au moins quatre heures que ce combat durait lorsque le chef de brigade Gazan employa une ruse qui lui réussit parfaitement.
L'ennemi recevait continuellement des renforts et cherchait à pénétrer à peu près au centre du terrain sur lequel nous combattions. Au fur et à mesure que ces renforts arrivaient, Gazan avait toujours eu la précaution de les faire repousser ; mais l'ennemi envoya un bataillon de grenadiers pour tenter une décision à son avantage. C'est là que Gazan, qui n'avait plus qu'une compagnie de réserve, suppléa au nombre en réunissant plusieurs tambours derrière lesquels furent placés une vingtaine d'hommes. Il dirigea cette colonne sur la gauche de l'ennemi, et il donna ordre au citoyen Toussaint, tambour-major du 2e bataillon de la 10e de ligne, de conduire cette colonne, d'avancer avec audace et de faire battre la charge, ce qui fut exécuté avec la plus grande précision, de sorte que l'ennemi crut que c'était une colonne qui arrivait sur ce point. L'épaisseur du bois l'empêcha d'apercevoir la supercherie. Ce pas de charge, battu avec vigueur, ayant aussi ranimé le courage des soldats qui se trouvaient disséminés dans le bois, ce qu'occasionnent ordinairement ces sortes de combats, ils s'avancèrent audacieusement sur l'ennemi, le culbutèrent et lui firent plus de cinq cents prisonniers. Le tambour-major ne cessa pas de marcher en avant, tant que l'ennemi parut vouloir résister. Si ce tambour-major avait eu les talents convenables pour être promu au grade de sous-lieutenant, le général en chef lui aurait conféré ce grade ; mais il lui donna une récompense de trois cents francs.
L'ennemi, forcé par sa droite, se vit obligé d'effectuer sa retraite au-delà de la Murg, où il se reforma aussitôt qu'il eut repassé cette rivière, afin de défendre le passage de Kuppenheim, point intéressant pour lui, pour empêcher qu'on ne tournât Rastatt qu'il s'était proposé de bien défendre. Car, à peine l'action que j'avais engagée avait-elle cessé, (action dans laquelle s'étaient particulièrement distingués le chef de brigade Gazan, les chefs de bataillon Mas, Missire et Nagle, les capitaines Marcognet, de la 10e légère, et Chalbos, du 8e régiment de chasseurs, qui commandait alors le régiment, et mon aide de camp, le citoyen Coëhorn) - il était alors 3 heures après midi qu'une canonnade des plus vives se fit entendre sur le point de Rastatt : c'était l'autre brigade de la division, où était resté le général Sainte-Suzanne et à laquelle on avait réuni la réserve, qui venait d'attaquer l'ennemi. La division du général Delmas devait également se réunir pour cette attaque ; mais, comme elle n'était pas encore en mesure, on ne différa pourtant pas à tenter de forcer ce point essentiel.
... cette journée ... fut terminée par la prise de Rastatt ...
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 106).

Concernant la journée du 21 Messidor an 4 (9 juillet 1796), Decaen écrit : "... Le 21, je reçus l'ordre de me mettre en marche pour me porter en avant et attaquer l'ennemi. Je donnai ordre, à cet effet, au chef de brigade Gazan de se rassembler sur Niederweier. Comme il n'avait avec lui aucun embarras et que, par conséquent, avec ses troupes légères, il pouvait passer partout, il reçut ordre de se diriger sur le village de Malsch, en tenant la montagne le plus possible, et d'attaquer l'ennemi : deux bataillons de la 10e de ligne devaient suivre la route d'Ettlingen, précédés de deux escadrons du 8e chasseurs, de deux pièces d'artillerie légère et des éclaireurs convenables. Le surplus de ma brigade fut formé en une colonne que je dirigeai sur Muggensturm ; au-delà de ce village, je devais prendre les dispositions que les circonstances exigeraient.
Ma colonne arrivée au-delà de Muggensturm, je la déployai ; je garnis la tête du village avec mon infanterie. Le 4e chasseurs fut placé dans la plaine à la droite, les chasseurs du 8e à la gauche, l'artillerie au centre ; à peine ces dispositions furent-elles faites que le feu commença dans la montagne. Les généraux Desaix et Sainte-Suzanne, étant arrivés à Muggensturm, me dirent qu'ils se chargeaient de cette partie, et de m'occuper particulièrement de la droite : je me portai de suite sur ce point. Je laissai seulement sur la route de Malsch deux pièces d'artillerie légère et un escadron de chasseurs du 8e, et je marchai, avec l'autre escadron et les deux bataillons de la 10e de ligne, pour aller soutenir l'attaque du chef de brigade Gazan, qui devenait vive. Un chemin que je trouvai fort à propos, pratiqué dans la montagne, me donna la facilité d'y arriver avec célérité.
Déjà deux fois, Gazan avait tenté d'enlever Malsch, mais une défense opiniâtre de la part de l'ennemi l'en avait empêché ; il avait pour défendre ce point une nombreuse infanterie et deux pièces de canon. Gazan n'avait que son infanterie. Si la 10e légère n'avait eu que ce seul point, sans doute elle serait parvenue, par son courage et son intrépidité, à se rendre maitresse de Malsch ; mais elle avait un combat terrible à soutenir dans les bois qui se trouvent à la droite du village, et c'était de ces bois qu'il était essentiel de se rendre maitre, ce qui devait donner plus de facilité pour l'enlever. Au moment où le 1er bataillon de la 10e de ligne arrivait sur le champ de bataille, j'aperçus que l'ennemi avait quelque avantage à la droite ; le capitaine Marcognet vint aussi m'en prévenir : je lui déférai aussitôt le commandement de trois compagnies qui faisaient alors toute la réserve de Gazan. Ce brave officier marcha à l'instant sur le point en danger, et avec tant de célérité et d'intelligence qu'il arriva assez à propos pour débarrasser une compagnie de carabiniers de sa demi-brigade qui était enveloppée par l'ennemi et sur le point d'être prisonnière ; et, en outre, il fit mettre bas les armes à la majeure partie des ennemis qui voulaient prendre les carabiniers.
Cet avantage, qui parait assez singulier au premier aperçu, n'étonnera plus autant quand on sait que les combats dans les bois produisent souvent des événements de cette espèce aux officiers qui sont de sang-froid et qui ont attention de bien faire observer les sentiers et chemins par lesquels l'ennemi peut arriver sur eux ; et de faire reconnaître ceux par lesquels on peut tomber sur celui-ci. Les Français surtout sont presque surs de la réussite dans de semblables combats ; plusieurs exemples pendant la campagne l'ont démontré, puisque tous ceux qui se sont engagés sur de semblables champs de bataille ont été à leur avantage ; et cela tient beaucoup à l'intelligence extraordinaire des tirailleurs, qui joignent beaucoup de prudence à leur bravoure, en détachant surtout quelqu'un d'eux pour venir rendre compte à leurs officiers de ce qu'ils aperçoivent de nouveau.
Enfin ce mouvement de Marcognet m'eut bientôt mis dans le cas de faire attaquer Malsch ; je m'avançai aux tirailleurs pour reconnaître comment je pourrais parvenir à ce village et en chasser l'ennemi. Les deux pièces de canon étaient ce qu'il y avait de plus inquiétant ; mais malgré que le terrain où je me trouvais alors fût d'un difficile accès pour une pièce de canon, je me décidai pourtant à y en embarrasser une, me confiant sur ce que, si je pouvais la faire placer sur une pointe d'où elle dominerait le canon de l'ennemi et le prendrait en flanc, alors j'aurais le village. Mais il fallait préalablement chasser l'infanterie ennemie, qui occupait des vignes et des ravins. Je fis des dispositions à cet égard et avançai la pièce de 4. Je fis tirer trois à quatre coups à mitraille sur l'infanterie ennemie pour l'étonner et l'ébranler, et, en même temps, battre la charge pour qu'on pût la débusquer ; je ne vis alors qu'une partie de l'effet que j'avais attendu, car la position que je voulais était toujours occupée, et l'ennemi paraissait ne pas vouloir l'abandonner de sitôt. M'étant avancé encore pour la reconnaître, je reçus une balle dans mon chapeau à un demi-pouce de la tête ; je ne voulus pourtant pas donner à l'ennemi le temps de s'y augmenter : ce qui m'obligea à me servir d'une compagnie de grenadiers de la 10e qui servait d'escorte à la pièce de 4 ; je lui recommandai de tomber impétueusement et à la baïonnette sur les Autrichiens qui s'opiniâtraient à résister ; jamais je n'ai vu un élan aussi vigoureux !
L'ennemi en fut tellement étonné qu'il en prit la fuite avec une promptitude encore aussi extrordinaire ; par conséquent la pièce de 4 fut bientôt en action ; les canonniers tirèrent avec tant de justesse et de célérité qu'au sixième coup de canon les deux pièces de l'ennemi, qui étaient déjà inquiétées par le feu des deux pièces d'artillerie légère qui étaient sur la route, battirent en retraite. Ce mouvement fit que l'infanterie ennemie qui avait été débusquée et qui se défendait encore dans le village, l'abandonna aussitôt ; l'autre infanterie qui était dans un bois et dans une cense à la gauche de la route de Malsch prit également la fuite en grand désordre ; on fit quelques centaines de prisonniers ; le nombre en aurait été bien plus grand si la cavalerie avait pu agir dans ce terrain.
Il était alors 3 heures après midi, et je me croyais quitte de la bataille pour le reste du jour. Le général Moreau vint me visiter dans mon nouvel établissement ; il resta même pendant quelque temps sur ce point, d'où il pouvait découvrir les mouvements de l'ennemi dans la belle plaine d'Ettlingen. Il fut même présent à une attaque qui fut faite du village par l'ennemi, après environ une heure de tranquillité ou quelques coups de fusil que les tirailleurs se tirèrent réciproquement. C'est alors que je m'aperçus que l'ennemi ne cédait pas Malsch volontiers : il fit attaquer ma droite dans le bois avec vigueur ; il avançait en même temps vers la gauche avec l'artillerie ; il força mes tirailleurs, avec sa mitraille, à se retrancher derrière les maisons du village.
Gazan, qui s'était alors réuni à moi, partit promptement pour la droite avec deux cents hommes environ qui s'étaient ralliés, après avoir porté des blessés dont nous avions déjà en quantité ; la droite ne fut point pour cette fois encore forcée ; il lui fallait les autres secousses qui eurent lieu progressivement. Le village de Malsch fut en partie repris à mes tirailleurs, mais rentra en notre possession aussitôt que j'y envoyai des troupes fraîches.
Tout cela n'était que le prélude des fortes attaques qui devaient avoir lieu ; l'ennemi rassembla sur ce point huit pièces d'artillerie, persuadé que cela me ferait abandonner ma position. Les obus et les boulets ne furent point épargnés sur la pièce de 4, cependant sans dommage ; sa position avantageuse la mettait à couvert de ces insultes. Pourtant, si le général Sainte-Suzanne, qui était dans le bois, n'était pas venu à mon secours avec de l'artillerie légère, il était présumable qu'à la fin mon canon, qui était très utile sur ce point, aurait fini par être mis hors de service. Pendant ce feu d'artillerie, on avait vu une quantité considérable de cavalerie ennemie se former sur deux lignes dans la plaine en avant du grand bois de Rastatt, dans lequel on apercevait encore une réserve ; on a estimé cette cavalerie à seize mille hommes et nous n'en avions pas quatre mille à lui opposer.
L'artillerie légère que le général Sainte-Suzanne fit mettre en action m'eut bientôt soulagé : l'ennemi se vit obligé d'abandonner encore une fois son entreprise. Le général Sainte-Suzanne fit également occuper le bois à la gauche de la route de Malsch par un bataillon de la 10e de ligne aux ordres du citoyen Missire, ce qui me donna beaucoup de tranquillité ; sur ces entrefaites, le général Moreau aperçut un grand mouvement à son aile gauche. Vite, il se dépêcha de s'y porter en me recommandant de tenir ma position avec opiniâtreté ; je lui en fis la promesse en lui observant que je me trouvais faible par le grand nombre des blessés et la fatigue des troupes. Il pouvait être alors 5 h.30. Il me dit qu'il ferait en sorte de me soutenir d'une demi-brigade ou au moins d'un bataillon.
Le grand mouvement aperçu à la gauche fut bientôt suivi d'une forte canonnade. L'ennemi avait cherché à forcer ce point, profitant d'un engagement que le générât Frimont avait ordonné au 7e hussards ; et sans doute que l'ennemi serait arrivé à son but si le général Desaix n'avait promptement fait manœuvrer une compagnie d'artillerie légère pour le prendre en flanc avec tant de précision qu'il fut obligé de rétrograder. Les généraux Desaix et Sainte-Suzanne firent une telle disposition de leurs troupes, bien inférieures en nombre à celles du prince Charles, que cette supériorité de nombre n'eut aucun avantage, quoiqu'on le tentât de bien des manières.
Le prince Charles ne voulut point rester tranquille pour cela ; le village de Malsch l'affectait. Il voulut, à quelque prix que ce fût, s'en rendre maître ; aussi il fit les plus grands efforts. De nouvelles attaques furent faites tant sur le village que dans le bois. Celles-ci ne furent pas plus heureuses que les premières ; la nuit commença à nous couvrir de ses ombres, et je m'imaginais que ces efforts seraient les derniers. Le bataillon de secours n'était pas arrivé. J'envoyai des ordonnances le demander ; je n'avais plus rien de disponible que mon escadron de chasseurs à cheval qui s'était tenu tout le jour sur un plateau ; la pièce de 4 n'avait plus que quatre à cinq coups à tirer ; les principaux points où l'ennemi pouvait percer n'étaient gardés que faiblement.
Le général espagnol Solano et le général de division d'artillerie Eblé, qui avaient besoin du général Moreau, vinrent le chercher dans cette partie, à un instant où encore une nouvelle attaque de l'ennemi commençait. Les tirailleurs étaient fortement aux prises ; je fis part à ces généraux de ma faiblesse pour résister à des attaques aussi multipliées de la part de l'ennemi ; ils me promirent de demander des secours pour moi au général en chef.
Mais à peine furent-ils éloignés, que la plus vive fusillade eut lieu à la droite et au village de Malsch, où le prince Charles vint en personne. On me demanda des secours, mais inutilement ; mon centre fut aussi attaqué avec la plus grande vigueur, et j'aurais encore une fois gardé le terrain si le 3e bataillon de la 10e de ligne, après avoir repoussé l'ennemi, n'avait pas quitté sa position pour le poursuivre. L'ennemi reçut encore un nouveau renfort. On ne pouvait plus apercevoir les mouvements que par le feu ; je n'avais rien à reporter en avant. Le bataillon de la 10e, qui s'était mis en désordre pour poursuivre l'ennemi dans les vignes, ne put reprendre sa position qu'il tenait précédemment et fut à son tour poursuivi vigoureusement. Ce fut alors que ma pièce de quatre joua de son reste ; je fis tirer deux coups de canon à toute volée. Je pense que l'ennemi crut que c'était une seconde ligne qui était là, et ne poursuivit plus ; mais il ne lui avait fallu que cet avantage pour que ma droite et ma gauche fissent aussi un mouvement de retraite. Malsch fut donc abandonné sur les dix heures du soir. J'arrêtai ma ligne sur une position à 80 toises environ en arrière de ce village.
J'eus plus de quatre cents blessés ou tués dans cette journée, dont vingt-quatre officiers. On fit plus de huit cents prisonniers à l'ennemi qui, de son côté, eut une grande quantité de tués et de blessés. S'il avait été possible de m'envoyer quelques secours, Malsch n'aurait pas été quitté et, assurément, nous aurions fait une plus grande quantité de prisonniers ; mais il y avait impossibilité : il n'y avait rien ce jour-là de disponible. Le chef de brigade Gazan, les chefs de bataillon Mas, Cuenot, Devillers, Ducassou de la 10e légère, Cunéo, Nagle, Missire, chefs de bataillon de la 10e de ligne se distinguèrent dans cette journée. J'ai fait précédemment l'éloge du citoyen Marcognet qui fut fait chef de bataillon par le général en chef ; mon aide de camp Coëhorn servit aussi avec distinction, surtout lorsqu'à la dernière attaque, l'ennemi força le 3e bataillon de la 10e, qui y perdit sept capitaines tués ou blessés. Ce bataillon n'avait pas encore fait feu dans la journée ; ce furent les chasseurs de Le Loup qui l'attaquèrent ; ils perdirent cent hommes dans cette seule attaque
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 109).

A la suite de son brillant fait d'armes, le Capitaine Marcognet est nommé Chef de Bataillon par Moreau (voir le rapport de Moreau au Directoire, Ettlingen, 21 Messidor - A. H. G.)

Concernant la journée du 26 Messidor an 4 (14 juillet 1796), Decaen écrit : "Le 26, je donnai ordre au chef de brigade Gazan, dont les corps étaient restés aux environs d'Ettlingen, de faire une marche pour balayer les postes ennemis qui étaient dans la montagne et de les rejeter sur Ellmendingen, où était en position l'arrière-garde, ce qui fut aussitôt exécuté. Il trouva l'ennemi à Langensteinbach et lui fit quinze prisonniers; plusieurs autres furent tués et blessés. L'ennemi fut aussi chassé de Mutschelbach et Kleinsleinbach, de sorte que Gazan parvint à occuper, vers sa droite, une position de laquelle on pouvait très bien découvrir l'ennemi" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 117).

Concernant la journée du 30 Messidor an 4 (18 juillet 1796), Decaen écrit : "... Le 30, je reçus l'ordre d'établir ma brigade pour couvrir Pforzheim. Un bataillon de la 10e légère fut piacé sur la rive droite de l'Enz, près le confluent de la Nagoil et de la Wurm. Je prolongeai ma gauche jusqu'au delà de Bauschlott, ayant mon centre à Kieselbronn. L'arrière-garde de l'ennemi couvrait la route de Vaihingen. Ses avant-postes furent trouvés à peu de distance de Kieselbronn ; une patrouille fut encore rencontrée dans le village d'Ëutingen. Je fis chasser quelques avant-postes ennemis pour établir les miens. On fit quelques prisonniers; le reste de la journée se passa fort tranquillement ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 118).

"... La nuit du 3 au 4, je n'ai pu savoir précisément si c'était une grand’garde de chasseurs à cheval qu'on avait voulu enlever, ou les généraux Desaix et Sainte-Suzanne et leur suite qui s'étaient rendus le soir à Schwieberdingen, mais toujours fut-il que cette grand'garde fut attaquée vivement par plus de deux cents chevau-légers, poursuivie rapidement, et forcée de se réfugier dans le village où certainement l'ennemi serait entré si les compagnies de carabiniers des 2e et 3e bataillons de la 10e d'infanterie légère, disposées par les citoyens Jobin et Duménieus, capitaines de carabiniers, officiers distingués, n'eussent pas fait la meilleure contenance. L'officier ennemi qui commandait ce parti fut tué avec six autres hommes, aux premières maisons de Schwieberdingen. On fit quatre prisonniers ; plusieurs chevaux furent tués ; quelques Autrichiens encore s'en retournèrent blessés du. feu qu'avait fait sur eux l'infanterie ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 119).

Concernant la journée du 4 Thermidor an 4 (22 juillet 1796), Decaen raconte : "… Le 4, la 10e légère avait reçu l'ordre d'appuyer à la droite, avec le 4e chasseurs, pour favoriser l'attaque de l'avant-garde du général Saint-Cyr, qui tenta le passage de Cannstatt. Le 6e dragons et trois pièces d'artillerie légère de la compagnie de Mosel furent également envoyés. Mais, ayant reçu l'ordre de marcher sur Ludwigsburg, je fis revenir ces deux derniers corps à ma colonne, à laquelle avait déjà été réunie la 62e demi-brigade. Je traversai cette ville avec toute ma brigade.
Sur les 4 heures après midi, ayant été reconnaître les ennemis, je trouvai quelques avant-postes sur la rive gauche du Neckar. La partie de l'armée ennemie sur ce point était composée des troupes saxonnes. Après avoir repoussé tous les avant-postes au-delà de cette rivière, je fis prendre position à l'avant-garde, appuyant sa gauche au Neckar, à la hauteur du village de Hochberg qui formait la droite de l'ennemi, et ma droite se prolongeant de manière à se lier avec la 10e légère qui occupait le village de Kornwestheim ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 119).

Sur le 8 Thermidor an 4 (26 juillet 1796), Decaen écrit : "… je reçus l'ordre d'avancer. Comme il était tard, je ne pus occuper Schorndorf qui ferme le passage de la vallée de la Rems ; aussi l'ennemi voulut-il disputer le passage. Quelques coups de canon que je fis tirer ne le décidèrent pas à évacuer ; il s'engagea, à la gauche, un feu d'infanterie assez vif, mais ce combat eut bientôt cessé lorsque les ennemis s'aperçurent que je les faisais tourner par leur gauche, pour quoi j'avais, cet effet, détaché le chef de bataillon Marcognet, avec un des bataillons de la 10e légère, pour cette opération. Mais la nuit étant survenue tout à coup, les ennemis en profitèrent pour se retirer, laissant cependant quelques hommes pour couvrir leur retraite. Ce ne fut que le lendemain que je pus faire occuper Schorndorf ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 120).

Pour la journée du 15 Thermidor an 4 (2 août 1796), Decaen écrit : "… Le 15, l'ennemi ayant quitté la position, et ayant reçu l'ordre de faire une marche pour me porter sur Aalen, je fis marcher ma brigade sur trois colonnes, pour sortir de la vallée de la Rems. Le chef de bataillon Marcognet fut chargé de diriger la droite, le chef de brigade Gazan, la gauche, et je restai au centre avec la majeure partie de la cavalerie et l'artillerie légère, mon avant-garde reconnut que l'ennemi avait fait halte à Aalen, qu'il avait pris position derrière la Kocher, et ayant ses avant-postes a peu de distance de cette ville. J'avançai sur ce point pour enfoncer l'ennemi ; mais l'infanterie n'ayant pas eu le temps d'arriver, l'expédition fut remise à 4 heures après midi. Les dispositions que je pris pour attaquer l'ennemi devaient procurer bien plus d'avantages qu'on n'en a recueillis : le général Liechtenstein, qui s'était ainsi placé, devait au moins, s'il n'était pas fait prisonnier de guerre, voir toute son artillerie, son infanterie et une partie de sa cavalerie en notre pouvoir. L'imprudence d'un officier d'artillerie légère, qui tira sans ordre, empêcha le succès.
M. de Liechtenstein s'était bien placé derrière la Kocher et avait garni Aamen, qu'il croyait sans doute le seul passage praticable pour suivre les routes d Ellwangen et de Königsbronn. Mais, par les dispositions que j'avais prises, la route d'Ellwangen devait lui être coupée par le chef de brigade Gazan ; celle de Königsbronn lui aurait également été interdite, si cet officier d'artillerie légère avait suivi l'ordre que je lui avais donné d'aller s'établir sur une éminence d'où il devait tirer à mitraille sur la route de Königsbronn, tracée parallèlement à la Kocher et sur la rive droite : l'ennemi aurait été infailliblement arrêté dans sa marche, puisqu'il n'aurait pas été à plus de deux cents pas des bouches à feu, et qu'en outre l'établissement de cette batterie aurait protégé le passage de la Kocher que je devais faire faire a un parti de cavalerie par un gué assez commode, pour le prendre en flanc, tandis qu'il aurait été pressé sur ses derrières par les troupes que j'avais disposées pour l'attaquer au centre, et que je le faisais tourner sur ses deux flancs.
Le feu, fait trop prématurément a la droite, fit que l'ennemi ne donna pas dans le piège qui lui avait été tendu. Aussi se hâta-t-il de chercher à opérer sa retraite ; mais tous ne la trouvèrent pas. Rien de plus singulier que de voir ce corps d'arrière-garde, avec une précipitation étonnante, chercher son salut sur tous les côtés. Il n'avait, pour effectuer sa retraite avec quelque sureté, que des chemins extrêmement rapides dont un porte sur Lauchheim, l'autre sur Waldhausen et un autre sur Ebnat. Le chemin de Königsbronn ne fut pas enfilé ; des tirailleurs qui s'étaient avancés donnèrent à cet égard trop d'inquiétude aux Autrichiens qui durent remercier l'arrivée de la nuit, qui empêcha de leur faire une longue poursuite ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 122).

Pour le 17 Thermidor an 4 (4 août 1796), Decaen écrit : "… Le 17, je reçus l'ordre de me mettre en marche (il était 2 heures après midi) avec ma brigade ; je la dirigeai sur deux colonnes. Je marchai avec celle de droite que je conduisis par le chemin d'Ebnat ; l'autre fut dirigée par le chef de brigade Gazan, et devait marcher sur Waldhausen. Nos avant-gardes essuyèrent l'une et l'autre quelques coups de fusil à la tête des défilés, mais nos tirailleurs eurent bientôt mis l'ennemi en fuite. La sortie de ces défilés n'aurait pas été pour nous aussi facile, si les Autrichiens eussent employé d'autres forces que des avant-postes pour les défendre, tant le terrain était propice pour faire une vigoureuse résistance ; mais ils s'étaient contentés d'avoir des troupes placées de manière à vouloir empêcher le débouché d'un grand bois qui couvre la tête de ces deux défilés.
Sur une élévation en arrière du village d'Ebnat, l'ennemi avait placé trois pièces d'artillerie et garni le village d'infanterie aux premiers coups de fusil, il avait aussi envoyé renforcer ses postes dans le bois, qui furent bientôt culbutés, et, par conséquent, nous parvînmes vivement à la lisière des bois. Si j'avais pu avoir de l'artillerie assez tôt, assurément, avec l'avantage de la position que m'avait laissée l'ennemi, je l'aurais bientôt eu forcé d'abandonner Ebnat ; mais il y eut impossibilité par le dégât qu'il avait fait dans le chemin lors de sa retraite. Gazan seul put avoir son artillerie dont il se servit avantageusement, ce qui contribua à forcer l'ennemi d'abandonner sa position lorsque la nuit arriva, laissant cependant ses avant-postes en arrière d'Ebnat et de Waldhausen. On se blessa quelques hommes de part et d'autre ; on se fit aussi quelques prisonniers. Je rendis compte au général Sainte-Suzanne de ma position, et je restai au bivouac avec toute ma troupe ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 124).

Pour le 18 Thermidor an 4 (5 août 1796), Decaen raconte : "… Le 18, je rectifiai ma position et je pro!ongeai ma droite jusqu'à Gross-Kuchen que je fis occuper par un bataillon de la 10e légère. J'envoyai une patrouille afin de reconnaître à quelle distance de moi se trouvaient les postes de l'avant-garde du général Saint-Cyr, dont la gauche devait se lier avec ma droite. On ne put en avoir de nouvelles; les avant-postes de l'ennemi furent trouvés à la sortie de deux trouées d'un bois qui couvre le village de Stetten, où passent les chemins de ce village à Ebnat et à Waldhausen ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 125).

Sur la journée du 19 Thermidor an 4 (6 août 1796), Decaen écrit : "… Le 19, je reçus l’ordre de faire une forte reconnaissance de l'ennemi ; comme il faisait un temps extrêmement pluvieux, je me bornai à détacher deux cents chevaux dirigés sur deux points le capitaine Chalbos, du 8e chasseurs, avait le détachement de gauche, et le chef de bataillon Marcognet, celui de droite. Je fis suivre chacun de ces détachements par deux compagnies d'infanterie légère, pour garnir la lisière du bois et être dans le cas de protéger la retraite de la cavalerie, si elle était repoussée dans l'immense plaine de Neresheim, où elle devait déboucher. Le chef de bataillon Marcognet devait, au débouché du bois, prendre le commandement de ces deux corps. Le terrain qu'ils avaient à parcourir était à peu près le même.
Enfin, lorsqu'ils furent à proximité de se communiquer, Marcognet fit avancer un parti dans Stetten où l'on fit trente prisonniers mais, bientôt, le major Schmitz, qui commandait les avant-postes autrichiens et qui avait son camp adossé à un bouquet de bois qui se trouve en arrière du village, avança avec deux pièces d'artillerie et de la cavalerie, et obligea par sa démarche à faire quitter Stetten et, par conséquent, la cavalerie française de s e replier sur l'infanterie. Je fus aussitôt prévenu et je me rendis sur le terrain, afin de reconnaître et de décider si je pousserais plus avant, ce que je ne trouvai pas convenable.
Comme j'étais occupé à désigner les points qu'il fallait garder pendant la nuit, je fus informé qu'on avait attaqué ma droite et que, même, un bataillon était cerné. Vite, je me dirigeai sur ce point avec trois cents chevaux, deux pièces d'artillerie et un bataillon d'infanterie dont je n'eus pas la peine de me servir. Voici ce que c'était : j'avais aussi ordonné au commandant Devillers, qui occupait Gross-Kuchen, de reconnaître bien la force de l'ennemi devant te point qu'il gardait ; je lui avais, pour cet effet, envoyé cinquante chevaux qu'il devait faire soutenir par de l'infanterie, car il fallait aussi, là, déboucher du bois.
L'ennemi avait aussi eu intention de faire une entreprise sur Gross-Kuchen qui était tout découvert par la droite et qui pouvait être facilement tourné, puisque le général Laroche, qui commandait l'avant-garde du général Saint-Cyr, n'avait pas fait appuyer suffisamment sa gauche ; car à l'instant même où l'avant-garde des chasseurs débouchait du bois, elle fut chargée par une tête de colonne de cavalerie forte de plus de trois cents hommes, qui l'obligea à la retraite. Si la pluie n'avait pas empêché les fusils de faire feu, assurément cette cavalerie n'aurait pas pénétré dans le bois et, par conséquent, forcé toute la découverte à rétrograder, laquelle se retira en grande hâte sur Gross-Kuchen, dont le chef de bataillon faisait déjà abandonner la position, car une colonne d'infanterie s'avançait à grands pas pour l'envelopper. Ce chef de bataillon se retira avec sa troupe dans le plus grand ordre à la faveur du bois qui le protégea contre la cavalerie ennemie qui poursuivit encore quelque temps les chasseurs qui eurent un homme fait prisonnier ; deux officiers et trente-sept hommes d'infanterie furent aussi faits prisonniers.
Le major Schmitz fut blessé mortellement dans cette journée par un de nos tirailleurs ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 125).

Sur la journée du 21 Thermidor an 4 (8 août 1796), Decaen écrit : "… Le 21, je reçus l'ordre de marcher avec ma brigade et de me diriger vers Meresheim. Je la fis former derrière le village de Stetten. Je la divisai en deux colonnes : Gazan conduisit la colonne de gauche et moi, celle de droite. Gazan devait se diriger sur Unter-Riffingen, où il attendrait de nouvelles instructions ...
Comme, dans la position qui me fut assignée pour ma brigade, je trouvais très essentiel d'éloigner l'ennemi qui occupait un terrain convenable à mes avant-postes, surtout un plateau en avant de Dehlingen qui donnait beaucoup d'avantages à l'ennemi, je demandai au général Moreau la permission d'en déloger l'ennemi qui y avait établi de l'artillerie, ce qui me fut accordé. Je commençai dès lors à engager un combat d'infanterie dans le bois à gauche ; je fus secondé dans mon attaque par le général Lambert, qui attaqua de son côté l'ennemi devant le front de sa brigade qui se trouvait à ma droite. La canonnade fut assez vive de part et d'autre ; ce fut alors qu'on aperçut des commissaires anglais réunis aux généraux autrichiens qui venaient faire leur reconnaissance sur le plateau ci-devant indiqué, où ils ne restèrent pas longtemps : quelques coups de canon les eurent bientôt éloignés.
On ne s'était jusqu'alors que tiraillé dans les bois ; j'y fis entrer un bataillon de la 10e qui en chassa l'ennemi. Le bois perdu, l'artillerie fut aussi obligée de faire sa retraite, mais l'ennemi ne voulut pas pour cela rester tranquille : il fit avancer des troupes fraîches qui, à leur tour, repoussèrent mon premier bataillon que je fis soutenir par le 2e de la 10e légère, qui fut reprendre la position qu'avait déjà tenue le 1er. Deux régiments autrichiens furent de nouveau déployés par l'ennemi à la lisière d'un autre bois qui n'était pas à plus de 200 pas du terrain qu'occupait mon second bataillon ; il se fit alors une fusillade extrêmement vive.
Je fus prévenu qu'on apercevait l'ennemi faisant des mouvements avec d'autres troupes pour prendre en flanc la gauche de mon bataillon. Comme j'avais le 2e de la 10e de ligne en réserve, commandé alors par le citoyen Missire, je le dirigeai sur ce point ; il arriva assez à propos pour que deux autres bataillons ennemis, qui s'avançaient, fussent arrêtés dans leur marche. Les ennemis, autant étonnés de voir échouer leur projet que de la vigueur avec laquelle le brave Missire s'avança sur eux pour les combattre, entraînèrent dans leur déroute ceux qui étaient venus les protéger. On fit environ deux cents prisonniers ; ils eurent beaucoup de blessés et de tués. Pour lors, ils restèrent tranquilles et j'établis mes avant-postes. Le général Lambert les fit aussi serrer sur le point où il les avait attaqués ; il prit aussi une centaine d'hommes.
Ma brigade se trouva alors avoir sa gauche entre Ober-Riffingen et Unter-Riffingen. Gazan avait tenu cette partie tout le jour ; ma droite se liait avec la brigade du général Lambert dont la gauche couvrait la cense de Mörtingerhöfe, en avant de laquelle se trouve un beau plateau qui dominait le terrain du côté de l'ennemi à une portée de canon ; le surplus de la division était campé en seconde ligne sur la hauteur entre Neresheim et Ohmenheim ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 128).

Concernant le 24 Thermidor an 4 (11 août 1796), Decaen raconte : " ... Ayant vu le chef de brigade Gazan, qui me dit que l'ennemi l'avait attaqué avec quatre bataillons et quatre pièces d'artillerie, après avoir pris connaissance des dispositions qu'il avait faites pour lui résister, je me portai vite à ma droite pour savoir dans quel état elle était. Ayant fait placer trois escadrons du 8e régiment de chasseurs au débouché de ma route de Nördlingen pour parer aux premiers accidents, la suite de la bataille nous prouva que l'ennemi n'avait fait là qu'une fausse attaque.
Il n'en était pas ainsi à ma droite, où je me portai rapidement. L'ennemi ayant déjà eu l'avantage de culbuter la brigade du général Lambert, qui faisait l'appui de mon flanc droit, avait fait une attaque vigoureuse à mes avant-postes, qui avaient été forcés de se replier. Le terrain dont il s'était emparé lui donna l'avantage de déployer huit pièces d'artillerie contre trois que j'avais sur ce point. Les talents du brave citoyen Mosel et la bravoure de ses canonniers surent suppléer au nombre. Toute la ligne, à droite, était aux prises. Il me restait encore, à moi, deux points où je m'attendais à être attaqué, et qui jouissaient de la plus grande tranquillité : c'était le front des 1er bataillon de la 10e légère commandé par le citoyen Devillers, 1er et 2e de la 10e de ligne commandés par Missire et Béchot ; deux occupaient le bois où l'on s'était battu le 21, et celui de Missire, adossé à un bois en arrière de Herdtfeldhausen, occupait ce village. Un avant-poste occupait un chemin qui débouche encore dans la plaine de Neresheim.
Sur ces entrefaites, les généraux Moreau et Desaix arrivèrent. Les généraux Beaupuy et Sainte-Suzanne avaient fait comme moi leur premier mouvement avait été de se porter à la gauche. Le général Moreau me demanda si je croyais pouvoir tenir ; je l'assurai que je ferais tous mes efforts, mais que quelques centaines de chevaux avec quatre pièces d'artillerie et un bataillon d'infanterie me serviraient beaucoup. Il m'en fit la promesse « autant, ajouta-t-il, qu'il serait possible », et se dirigea avec promptitude du côté du général Saint-Cyr, qui paraissait aussi bien surchargé. Le général Desaix, de son côté, s'occupa à faire faire des mouvements à la réserve, pour qu'elle pût occuper le plateau en avant de Mörtingerhöfe, dont l'ennemi n'avait encore pu s'emparer, ayant été empêché par quelques troupes de la brigade Lambert qui lui faisaient obstacle.
Cette digression m'a empêché de dire plus tôt qu'a peine le général Moreau m'avait quitté que deux colonnes d'infanterie ennemie s'avancèrent sur les deux points que j'ai précités. La résistance de mes troupes fut vigoureuse ; mais l'attaque qu'avait faite l'ennemi, dès le commencement de l'affaire, sur le bataillon qui était enfourché sur la route de Nördlingen à Neresheim, lui avait facilité le moyen d'inquiéter le flanc gauche du bataillon de Missire. Avec cela, l'ennemi avait amené avec lui du canon, et, sur ces deux points, je n'en avais pas les deux pièces de 4 étaient placées en arrière, sur une position avantageuse, où je devais faire ma retraite au besoin.
Si la résistance de mes troupes était vigoureuse, l'attaque de l'ennemi ne l'était pas moins : la mitraille surtout me faisait bien souffrir, et je perdais un peu de terrain. L'ennemi s'étant trouvé à portée des petites pièces de 4, il fut arrêté par leur feu. La canonnade de l'artillerie légère allait toujours son train enfin arriva le bon et brave général Beaupuy, qui s'était occupé à faire ses dispositions pour me recevoir, si j'avais été obligé de céder tout mon terrain. Le général Sainte-Suzanne s'occupait particulièrement de l'ennemi sur le point où était l'artillerie légère.
Le général Beaupuy m'annonça deux bataillons de la 62e. Je sentis alors quelque chose que je ne saurais exprimer : j'avais reconnu, la veille, un petit chemin dans le bois par lequel on pouvait passer avec une pièce d'artillerie et par lequel on arrivait au village de Herdtfeldhausen ; arrivé à ce point, le terrain perdu était repris et l'ennemi forcé à la retraite. Je demandai au général Beaupuy deux bataillons. Le 1er de la 62e commandé par le citoyen Beaufils, était celui qui me fut désigné. Je chargeai le chef de bataillon Marcognet, que je m'étais adjoint depuis qu'il avait été élevé à ce grade, de le diriger et de mener avec lui une pièce de 4 ; l'autre bataillon de la 62e fut placé de manière à pouvoir être porté sur les points nécessaires je donnai aussi une position favorable à une pièce d'artillerie qui était venue avec ces deux bataillons.
Le plateau de Mörtingerhöfe était fourni de forces suffisantes pour empêcher le projet de l'ennemi, qui avait sans doute eu l'intention de couper l'aile gauche du centre de l'armée ; notre droite ainsi appuyée nous mit dans le cas de pouvoir agir offensivement. Le général Beaupuy ordonna donc de frapper avec une nouvelle vigueur. Marcognet l'avait déjà prévenu avec le bataillon de la 62e, il avait tombé sur l'ennemi avec impétuosité, l'avait forcé à la retraite et fait environ trois cents prisonniers (I). L'artillerie légère fit des mouvements en avant, et tira tellement bien que l'ennemi, qui jusqu'alors avait paru être le vainqueur, fut obligé de faire sa retraite. Le citoyen Fauconnet, commandant le 6e dragons, qui, avec deux escadrons de son régiment, avait contenu quatre fois plus de cavalerie qu'il n'en avait, fit serrer l'ennemi dans sa retraite. Mais, comme le terrain n'était pas bien propice, il ne put pas lui causer grand dommage ; il ne fit que quelques prisonniers.
Nous eûmes, avec l'avantage d'avoir résisté, celui de gagner la lisière d'un bois qui nous procurait mieux la vue de l'ennemi, en empêchant celui-ci d'apercevoir aucun des mouvements que nous aurions pu faire, si nous avions voulu l'attaquer, comme on le verra dans le rapport du 25 ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 131).

Le 26 Thermidor an 4 (13 août 1796), Decaen raconte : "... je débouchai dans la plaine de Nördlingen avec un régiment de chasseurs et une compagnie de carabiniers qui chassèrent l'ennemi du village de Deggingen et le poursuivirent au delà de Klein-Sorheim que je fis occuper en avant-poste ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 135).

Le 3 Fructidor an 4 (20 août 1796), Decaen raconte : "... Le 3 fructidor, les postes de l'ennemi furent trouvés en avant du village de Mertingen. La division reçut l'ordre de prendre position à l'avant-garde, la droite à Westendorf. A cet effet, une colonne, commandée par le chef de brigade Gazan, fut dirigée sur Blankenburg ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 136).

Pour la journée du 7 Fructidor an 4 (24 août 1796), Decaen écrit : "... Le 7, la division passa le Lech à Langweid ; les carabiniers du 3e bataillon de la 10e légère, qui passèrent les premiers, prirent un poste de vingt-cinq hussards avec l'officier. Les généraux Beaupuy et Sainte-Suzanne dirigèrent ce passage, tandis que les divisions du général Saint-Cyr et de Ferino passèrent à Friedberg et Haunstetten. J'étais resté devant Rain en observation avec la 10e demi-brigade de ligne, le 17e dragons et deux escadrons du 8e chasseurs. Le chef de bataillon Ducassou se distingua, en donnant l'exemple à son bataillon, le 3e de la 10e légère, pour passer la rivière, en se jetant le premier à l'eau ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 137).

Sur la journée du 9 Fructidor an 4 (26 août 1796), Decaen dit : "… Le 9, je reçus l'ordre de me mettre en marche pour aller prendre position, ma gauche à Pöttmes et ma droite à Paar. Je devais trouver la 10e légère et les chasseurs des 4e et 8e à Amertshofen. Le pont n'ayant été rétabli qu'à 3 heures après midi, je ne pus me mettre en mouvement que très tard. Je pris position en arrière du village de Echsheim et, le lendemain, de grand matin, j'arrivai à Pöttmes. A peine avais-je reconnu le terrain et désigné celui que chacun devait occuper, je reçus l'ordre de me mettre en marche avec toute ma brigade, d'appuyer ma droite à Hohenwart et ma gauche à Nieder-Ambach. La division prit position en avant de Steingriff, la droite à Schrobenhausen et la gauche se prolongeant du côté du marais.
La division, pendant toute la campagne, n'a pas fait de marche plus pénible. Les troupes que j'avais à Rain furent obligées de se rendre par une marche forcée à la même hauteur que les autres de l'armée ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 137).

Concernant le 14 Fructidor an 4 (31 août 1796), Decaen écrit : "… Le général Desaix m'ayant dit de faire une reconnaissance sur Geisenfeld, d'où nous étions éteignes de plus de deux lieues, et, de ce point, d'envoyer jusqu'au Danube pour intercepter les bateaux que l'ennemi, qui évacuait les magasins d'Ingolstadt, faisait descendre sur ce fleuve, je détachai le chef de bataillon Marcognet avec le bataillon du citoyen Missire de la 10e, le 8e régiment de chasseurs, et deux pièces d'artillerie légère. Je me rendis moi-même à Geisenfeld sur les 5 heures après midi et, après avoir reconnu le terrain, je fis prendre position à ma petite avant-garde en arrière de Geisenfeld, ayant seulement des postes de cavalerie en avant de cette petite ville. Je fis aussi partir sur-le-champ des découvertes pour aller sur la route de Neustadt et sur celle de Vohburg, afin d'avoir des nouvelles de l'ennemi.
La position était avantageuse à garder. L'expérience du lendemain le démontra. C'était la tête d'un défilé d'une grande lieue et demie. Je laissai au citoyen Marcognet le commandement de ce petit camp. A mon retour de Geisenfeld, je me rendis auprès du général Beaupuy à Pörnbach, pour lui rendre compte de mes dispositions. Il me dit que, le lendemain, le général Delmas devait faire une entreprise sur la tête du pont d'Ingolstadt, que je devais le seconder par une fausse attaque et que ce serait la 103e demi-brigade qu'on me donnerait pour cette opération ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 139).

Concernant la journée du 15 Fructidor an 4 (1er septembre 1796), Decaen écrit : "... Le chef de brigade Gazan avait pris des dispositions pour soutenir la petite avant-garde qui faisait sa retraite avec le plus grand ordre et qui, depuis près de cinq heures, disputait le terrain à l'ennemi. Nous arrivâmes auprès de Gazan au moment où l'ennemi voulait déboucher du bois, ce qui lui fut contesté encore quelque temps ...
Les corps qui se distinguèrent dans cette journée furent les deux 10e demi-brigades, la 62e, la 97e, la 103e, les 4e et 8e régiments de chasseurs, les 6e et 17e dragons, et le 2e régiment de carabiniers. L'artillerie légère servit avec la plus grande distinction : c'étaient les compagnies des capitaines Mosel et Ponce. Nombre d'officiers se distinguèrent, entre autres l'adjudant général Levasseur, les chef de brigade Gazan, Rivet et Vandermaësen, les chefs de bataillon Marcognet, Missire, Mas, Ducassou, Nagle, Béchot et Montvoisin, le citoyen Fauconnet, commandant le 6e dragons, le chef d'escadrons France, commandant le 8e chasseurs, le capitaine Chalhos et le chef de brigade Scalfort, commandant du 4'echasseurs ; mon aide de camp Coëhorn se conduisit avec sa bravoure et son intelligence ordinaires ...
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 140).

Pour la journée du 27 Fructidor an 8 (13 septembre 1796), Decaen écrit : "… Le 27, je reçus l'ordre du général Desaix de diriger ma brigade sur Nennslingen. Elle n'arriva pas jusqu'à cet endroit, car le chef de brigade Gazan, qui marchait avec les troupes d'avant-garde, ne voulut pas passer outre, d'après les observations que lui fit un bailli, accompagné de quelques hussards, lequel lui représenta que ce territoire était dépendant du roi de Prusse ; et, comme il était déjà tard, la 10e légère et le 4e de chasseurs, avec une partie de l'artillerie légère, prirent position près d'Untingen ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 149).

Concernant la journée du 2 Vendémiaire an 8 (23 septembre 1796), Decaen écrit : "… Le 2, dès la pointe du jour, des patrouilles ennemies parurent devant les avant-postes ; il se tira de part et d'autre quelques coups de fusil. Ayant reçu l'ordre de quitter cette position pour aller me placer derrière la Günz, je dirigeai ma brigade sur la grande route de Günzburg, excepté un bataillon et un escadron de chasseurs qui tenaient la gauche, auxquels je donnai l'ordre de se rendre à la nouvelle position par le chemin le plus court. Pour couvrir ma gauche, j'avais laissé près de Burgau le colonel Scalfort, du 4e chasseurs, avec une centaine de chevaux, ainsi que pour soutenir la retraite des grand'gardes de cavalerie qui devait s'effectuer environ une heure après le départ de la colonne.
Cette colonne avait déjà passé la Gunz, excepté le détachement de la gauche, et je ne m'attendais à rien moins qu'à apprendre que l'ennemi arrivait près de nous. En effet, il avait passé la Mindel à divers gués et avait attaqué les grand'gardes qui ne firent pas sur-le-champ leur retraite, car un adjudant de la 10e légère étant venu dire au colonel Scalfort que quatre compagnies de sa demi-brigade étaient cernées dans un bois auprès de Jettingen, ce qui était une erreur, celui-ci n'avait pas voulu ordonner la retraite, jusqu'à ce que cette infanterie fût débarrassée, et fit même avancer pour cela une partie de la troupe qu'il avait à ses ordres. Mais l'ennemi lui étant supérieur, il se vit forcé de faire une retraite précipitée dans laquelle il fut poursuivi vigoureusement on lui fit une dizaine de prisonniers.
L'ennemi s'avança jusqu'au-delà du village de Leinheim. A cet instant, mon bataillon de gauche allait entrer à Günzburg. L'escadron de chasseurs du 8e qui marchait avec lui fut aussi harcelé pendant toute sa marche ; mais il ne fut point entamé, quoique l'ennemi lui fût supérieur de plus du double, le chef de bataillon Nagle, qui dirigeait cette petite colonne, ayant pris pour cela les mesures convenables. L'ennemi montra environ six cents chevaux. Je lui fis tirer quelques coups de canon et, après quelque temps de tiraillement, chacun resta à s'observer ; j'achevai ma retraite jusqu'au-delà de la Günz, ne laissant que peu de troupes en avant de la ville.
Au déclin du jour, je reçus l'ordre de faire occuper Leipheim ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 154).

Concernant la journée du 5 Vendémiaire an 8 (26 septembre 1796), Decaen écrit : "… Le 5, nous restâmes dans notre position. Entre 11 heures et midi, l'ennemi fit avancer quelque infanterie pour occuper des vergers à peu de distance de la tête de pont : une compagnie de la 10e légère, que je fis sortir, donna la chasse à cette infanterie qui se retira dans un bosquet de bois qui est en avant de Pfuhl ; on se tira quelques coups de canon de part et d'autre et, après cela, tout fut tranquille ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 158).

Pour la journée du 9 Vendémiaire an 8 (30 septembre 1796), Decaen écrit : "Le 9, dès le matin, les avant-postes de ma gauche furent attaqués et obligés à la retraite. Ayant été reconnaître l'ennemi, qui paraissait avoir passé le Danube à Munderkingen, je pris des dispositions pour recevoir son attaque. Je fis tirer quelques coups de canon sur sa colonne qui me prêtait le flanc en se dirigeant sur Uttenweiler, ce qui lui fit hâter sa marche. Je crus, pour un instant, que son intention était remplie, car je m'imaginai que c'était une reconnaissance qui s'était avancée pour savoir de nos nouvelles et nous poursuivre, si nous eussions été en retraite. Je crus donc que, me voyant disposé à combattre, il allait s'établir en arrière d'Uttenweiler, sur une position parallèle à celle que je tenais.
Mais ayant vu que ses mouvements continuaient et qu'il se dirigeait pour attaquer ma droite, je m'imaginai que ce corps était suivi et qu'il avait d'autres desseins. Je fis prévenir alors les généraux Desaix et Beaupuy, et je me portai promptement à ma droite qui était déjà aux prises. Je n'avais, dans cette partie, qu'un bataillon de la 10e légère qui couvrait Betzenweiter, et sans canon et sans cavalerie. L'ennemi était déjà parvenu à repousser ses premiers postes placés dans le bois vers Bischmannshausen.
J'envoyai promptement deux pièces d'artillerie légère et deux escadrons du 6e dragons au chef de brigade Gazan, auquel j'avais indiqué les dispositions à prendre. Je fis aussi appuyer un bataillon pour qu'il pût s'en servir au besoin. Alors je revins à la montagne pour agir suivant que les circonstances le prescriraient. J'y trouvai les généraux Desaix et Beaupuy qui, ayant observé que cette colonne, composée d'environ quatre cents chevaux, d'un bataillon d'infanterie et deux pièces d'artillerie, n'était pas suivie d'autres forces, avaient décidé de la bloquer entièrement.
A cet effet, le générât Desaix se reporta à la droite et te générât Beaupuy m'ordonna de faire marcher un bataillon et d'aller l'établir de manière à couper la retraite à l'ennemi qui devait être repoussé vigoureusement. Mais cette opération n'eut pas tout le succès qu'on devait en attendre, car les premières troupes repoussées, ayant vu qu'elles avaient des soutiens, n'attendirent pas d'ordres elles se portèrent impétueusement sur l'ennemi, qui s'aperçut alors qu'il était dans l'erreur. Celui-ci prit aussitôt la fuite, mais n'ayant pas été totalement enfermé, on ne put lui faire qu'environ trois cents prisonniers, tant infanterie que cavalerie …
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 159).

Concernant la journée du 11 Vendémiaire an 5 (2 octobre 1796), Decaen raconte : "… On se canonnait avec vigueur de part et d'autre. J'avais alors quatre pièces d'artillerie établies sur la route et dans une petite partie de terrain de la forêt qui n'était point plantée ; mon infanterie était également aux prises en attendant mes renforts, .te m'occupai à chercher et à faire chercher dans la forêt quelques chemins à la faveur desquels je pusse conduire une pièce de 4 pour prendre l'ennemi en flanc. J'avais fait cette découverte à ma gauche et, du lieu où elle devait faire feu, elle pouvait très facilement tirer à mitraille sur l'infanterie ennemie.
Je chargeai le chef de brigade Gazan de cette partie. Je lui envoyai la petite pièce de 4 soutenue par quatre compagnies d'infanterie qui devaient, si les circonstances le permettaient, gagner jusqu'à la lisière du bois. La pièce de 4 fit effet : l'ennemi fut obligé de refuser le flanc droit de son infanterie, mais aussitôt il dirigea trois pièces de canon sur celle qui l'avait inquiété, et la gênait à son tour fortement. Sur ces entrefaites, les généraux Desaix et Beaupuy arrivèrent. Ils prirent connaissance de mes dispositions et de celles de l'ennemi. Le général Beaupuy s'étant porté pour reconnaitre s'il y avait moyen de déboucher à la gauche, et en ayant reconnu l'impossibilité, revint me donner ordre d'agir sur la droite, me disant que ce ne serait que par-là que nous réussirions : il avait aussi ordonné la retraite de la pièce de 4, qui souffrait beaucoup du feu de J'ennemi. J'avais déjà envoyé sur la droite quatre compagnies d'infanterie pour marcher en soutien d'un bataillon de la 10e légère, commandé par le citoyen Ducassou, qui faisait ses efforts pour repousser l'infanterie ennemie et parvenir jusqu'à la lisière de la forêt. Alors je fis marcher ce bataillon et les quatre compagnies sous les ordres du citoyen Henriot, chef de bataillon de la 10e de ligne. Ce renfort arriva tellement à propos que l'ennemi, déjà ébranlé, effectua sa retraite et nous laissa le débouché libre. Aussitôt, le peu de cavalerie que nous avions à proximité déboucha avec quelques pièces d'artillerie légère, pour l'inquiéter dans sa retraite qui se faisait avec le plus grand ordre (on lui fit pourtant quelques prisonniers), pour aller prendre position à une demi-lieue de là, sur un plateau, parallèlement au débouché que nous venions de forcer. Il fallut alors attendre que nos moyens fussent réunis pour faire une nouvelle attaque.
Pendant ce temps-là, on se canonnait. L'ennemi surtout faisait un feu vif sur notre infanterie qui était dans un bois à la droite et qui occupait beaucoup son attention, car le citoyen Henriot, qui la commandait, lui faisait faire des mouvements, comme s'il eût eu un corps plus considérable et le dessein d'entreprendre offensivement, ce qui était occasionné par le contraire ; la conduite de cet excellent officier contribua pour beaucoup au grand succès de la journée. On n'attaqua pas de suite l'ennemi dans sa nouvelle position, car quelqu'un étant venu informer qu'il menaçait notre flanc droit et même nos derrières, les moyens nécessaires pour cette attaque furent arrêtés dans leur marche jusqu'à ce qu'on se fût assuré des desseins de l'ennemi. Le général Desaix fut, lui-même, faire cette reconnaissance et, n'ayant rien vu d'inquiétant, il envoya l'ordre de faire attaquer.
L'artillerie nécessaire étant arrivée, ainsi que l'infanterie pour remplacer un bataillon de la 10e de ligne commandé par le citoyen Nagle, d'après l'ordre que j'en reçus du général Beaupuy, je fis déployer cette artillerie devant le front de l'ennemi et avancer le bataillon d'infanterie. L'ennemi avait son flanc droit sans appui ; un seul bouquet de bois, dans lequel il avait jeté quelque infanterie, était l'obstacle à vaincre pour le forcer encore à abandonner sa position. Son artillerie pouvait être très bien inquiétée par les troupes qu'on aurait envoyées pour s'emparer de ce bois. C'est pourquoi il fut ordonné a notre artillerie, au nombre de dix pièces, de réunir tout leur feu sur deux pièces de l'ennemi qui pouvaient inquiéter, ce qui fut sur-le-champ exécuté, de manière que le bataillon de la 10e qui était a proximité, fut de suite mis en mouvement pour aller s'emparer de ce bois et en chasser t'ennemi, ce qu'il fit dans un instant et sans pertes.
Le général Desaix arriva dans cette circonstance il nous dit que tout allait bien au lieu d'où il venait et que l'ennemi, forcé par le général Saint-Cyr, hâtait sa retraite ; que les troupes que nous avions devant nous ne tenaient leur position que pour la couvrir. Aussitôt qu'on s'aperçut que notre infanterie était parvenue à la lisière du bois, on fit avancer deux pièces d'artillerie légère avec deux escadrons du 8e chasseurs. Au premier coup qu'elles tirèrent, l'ennemi se mit dans une déroute complète. Les généraux Desaix et Beaupuy profitèrent de ce mouvement pour le faire serrer vigoureusement ; on lui fit environ huit cents prisonniers et plusieurs pièces de canon.
Le général Desaix m'avait envoyé à la droite avec deux pièces d'artillerie pour donner de l'inquiétude à l'ennemi dans cette partie, de sorte que je n'eus pas la jouissance de voir cette déroute. L'ennemi, voyant sa droite plier, se hâta aussi d'exécuter sa retraite devant le point où je me présentais. Mais n'ayant pas un nombre suffisant de cavalerie pour entreprendre sur lui, je me bornai à lui faire tirer quelques coups de canon ; avec cela, la nuit survint, de sorte qu'il me fut impossible d'apercevoir ce que pouvait faire l'ennemi.
Mais deux de ses bataillons se trouvèrent avoir perdu leur route, par le mouvement que les dragons du 6e et les chasseurs du 8e avaient fait pour la leur couper ; le général Fauconnet, commandant le 6e dragons, informa les généraux Desaix et Beaupuy de cette aventure. Alors ceux-ci lui ordonnèrent d'agir de manière à cerner totalement ces égarés, ce qui fut fait de suite ; le chef de bataillon Marcognet, accompagné d'un maréchal des logis du 6e, avança sur les deux bataillons pour leur faire part de la position critique où ils se trouvaient et les sommer de se rendre pour éviter l'effusion du sang. Ces deux bataillons mirent bas les armes et se rendirent prisonniers de guerre …
ce qu'il y a d'étonnant, c'est que, dans un combat qui avait commencé à 8 heures du matin et fini à la nuit, nous n'eûmes pas, dans la division, quatre-vingts blessés ou tués ; le chef de bataillon Mas, de la 10e légère, excellent officier, fut du nombre des blessés. Les troupes passèrent la nuit sur le champ de bataille de l'ennemi …
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 161).

Pour le 16 Vendémiaire an 5 (7 octobre 1796), Decaen écrit : "… Le 16, je me dirigeai sur Tuttlingen, où je devais me concerter avec le général Bourcie, commandant la réserve, pour balayer les partis ennemis qui se trouvaient aux environs de cette ville. Mais j'y rencontrai les généraux Moreau, Desaix et Reynier. D'autres dispositions avaient été prises, de manière que j'occupai seulement Möhringen avec les chasseurs du 8e qui éclairaient la route de Geisingen ; la 10e légère et mon artillerie restèrent à Stetten ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 167 - Note : Stetenn près Mühleim).

Au sujet du 19 Vendémiaire an 5 (10 octobre 1796), Decaen écrit : "… Le 19, je gardai ma position en avant de Villingen, poussant des reconnaissances sur Vöhrenbach. Je détachai, à cet effet, quatre compagnies de la 10e légère et une compagnie du 6e dragons, sous les ordres du chef de bataillon Henriot, auquel je recommandai d'envoyer des reconnaissances sur Furtwangen et Triberg ; l'ennemi occupait ce dernier lieu ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 170).

Concernant les 20 et 21 Vendémiaire an 5 (11 et 12 octobre 1796), Decaen écrit : "… Le 20, je gardai la même position ; je détachai quatre compagnies pour augmenter le poste de Vöhrenbach. Furtwangen fut occupé par deux compagnies : j'eus avis que l'ennemi occupait Sankt-Margen. Sur les 2 heures après midi, mes avant-postes en avant de Mönchweiler furent attaqués et obligés à la retraite ; mais j'eus bientôt rechassé l'ennemi, avec le 8e régiment de chasseurs qui fit une douzaine de prisonniers. Mais le chef de bataillon Marcognet fut blessé légèrement par une balle qu'il reçut au bras ...
… Le 21, je reçus l'ordre de diriger ma brigade sur Donaueschingen et de renforcer le point de Vöhrenbach. J'envoyai alors le chef de brigade Gazan avec un de ses bataillons, un escadron du 6e et deux pièces d'artillerie légère. L'ennemi, qui avait inquiété toute la nuit mes avant-postes, les poursuivit dans leur retraite, qui s'effectua sans perte jusqu'à Villingen. Il détacha ensuite quelques hommes pour observer ma marche, lesquels s'arrêtèrent vers Grüningen. Arrivé à Donaueschingen, je fis continuer le mouvement à mes troupes pour suivre le corps de bataille qui devait se rendre à Neustadt pour prendre position entre cette ville et Röthenbach. Je ne devais plus avoir d'inquiétudes sur ce point, car ce fut le général Vandamme qui fut chargé de couvrir la retraite des deux divisions ...
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 170-171).

Au sujet du 24 Vendémiaire an 5 (15 octobre 1796), Decaen raconte : "… Le 24, mes avant-postes sur la route de Kenzingen furent attaqués par une reconnaissance de l'ennemi qui, sans doute, s'imaginait que nous n'avions sur ce point qu'un parti d'observation. Si le chef de brigade Gazan avait pu arriver assez tôt avec ce que je lui avais dit de faire marcher de Landeck pour se rendre en avant de Malterdingen, qui que ce soit de la reconnaissance n'aurait pu retourner faire son rapport. Mais le terrain ne permettait pas de faire ce mouvement avec toute la célérité qu'il exigeait et, d'un autre côté, l'ennemi, s'étant aperçu de sa méprise avant que ce bataillon eût pu faire la moitié du chemin qu'il avait à parcourir, se décida à un mouvement de retraite ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 172).

Pour le 27 Vendémiaire an 5 (18 octobre 1796), Decaen écrit : "… Le 27, après les rapports qui m'avaient été faits que l'ennemi augmentait ses forces, je fus en faire la reconnaissance avec les généraux Desaix et Beaupuy. Effectivement, l'ennemi s'était beaucoup augmenté sur un plateau en arrière du village d'Heimbach ; il faisait alors des mouvements que nous jugeâmes être seulement pour s'établir. Il était alors midi nous retournâmes à Emmendingen. Mais à peine étions-nous descendus de cheval qu'on entendit un feu assez vif : l'ennemi s'était avancé pour attaquer nos avant-postes tenus par les 10es.
Ce fut particulièrement sur le front occupé par le bataillon du citoyen Missire que l'ennemi paraissait le plus acharné. Cet excellent officier résista avec son bataillon, pendant plus de quatre heures, contre les attaques multipliées de l'ennemi qui, pourtant, serait venu à bout de son entreprise si, avec un bataillon de la 103e et une pièce de 4, je ne m'étais pas avancé pour soutenir ce bataillon et rechasser l'ennemi qui avait déjà fait des progrès vers Landeck.
Le chef de brigade Gazan avait aussi contenu l'ennemi qui avait tenté différentes fois de s'emparer du terrain qu'occupaient ses avant-postes. On fit quelques prisonniers à l'ennemi qui eut beaucoup de tués et de blessés. Les généraux Desaix et Beaupuy, qui étaient présents, n'avaient pas jugé à propos d'en imposer plus tôt à l'ennemi par un appareil de forces plus considérables, leurs intentions étant de pénétrer celles de l'ennemi. La nuit, qui survint, fit cesser le feu des deux partis. On fut assez tranquille ...
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 175 - Note : Missire de la 10e de Ligne).

Concernant la journée du 28 Vendémiaire an 5 (19 octobre 1796), Decaen écrit :"... à peine le général Beaupuy avait-il quitté, qu'un officier me fut envoyé de la part du chef de brigade Gazan pour me prévenir qu'il était attaqué par des forces supérieures, et que ses avant-postes avaient été forcés de se replier. Après avoir fait dire à Gazan ce qu'il était essentiel de faire, particulièrement de ne pas s'opiniâtrer pour la défense de la position et de se disposer à bien soutenir sa retraite, s'il s'apercevait qu'il y fût obligé, pour quoi je lui envoyai deux pièces d'artillerie légère qui servirent très efficacement, je me portai sur Kenzingen pour reconnaître l'ennemi et voir quelles paraissaient être ses intentions. Mais une violente chute de cheval, que je fis en traversant trop rapidement le village, m'empêcha, pour un instant, d'agir ...
J'avais déjà fait repasser l'Elz au 8e chasseurs ; deux escadrons du 6e dragons avaient aussi reçu l'ordre de se retirer par Emmendingen. La 10e légère et la 103e soutenaient toujours ...
l'ennemi, augmentant ses moyens, nous força à abandonner totalement ce terrain ; et si celui-ci n'avait pas menacé de couper la retraite vers Emmendingen, Gazan, avec sa demi-brigade, aurait encore disputé longtemps ; il fallut donc céder ...
Cette journée nous coûta environ six cents hommes, tant tués que blessés ou faits prisonniers. Toute la nuit fut employée à réorganiser la division, c'est-à-dire pour que chaque corps reprit une position convenable pour être dans le cas d'agir le lendemain, suivant que les circonstances l'exigeraient, Nombre d'officiers se distinguèrent dans cette journée, particulièrement les chefs de brigade Gazan et Rivet, les chefs de bataillon Missire, Nagle et Béchot de la 10e, Ducassou de la 10e légère, Simardet, Boubert, de la 50e ; l'artillerie des 10e, 50e et 103e demi-brigades, ainsi que l'artillerie légère de la compagnie de Mosel, servit aussi avec distinction : huit pièces furent mises hors de service, mais l'ennemi n'en prit aucune. Nous lui fîmes encore, cette journée, une centaine de prisonniers ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 176).

Pour la journée du 29 Vendémiaire an 5 (20 octobre 1796), Decaen écrit : "… Le 29, dès le point du jour, je me rendis aux avant-postes pour faire ma reconnaissance et donner de nouvelles dispositions, tant à ces postes qu'à la 50e demi-brigade qui remplaça, ce jour-là, la 10e de ligne dans ma brigade, et à la 10e légère qui s'était toute reformée pendant la nuit. Je ne laissai devant Theningen qu'une grand'garde de chasseurs du 8e et, à la tête du défilé, un bataillon de la 10e légère avec une pièce de canon. J'établis ensuite le surplus derrière la Glotter, au débouché de ce défilé, près le village de Nimburg, excepté un bataillon de la 50e auquel je donnai l'ordre de se rendre à Bahlingen pour être à la disposition du général Oudinot. Je me rendis ensuite chez le général Desaix pour lui rendre compte et recevoir ses instructions ...
Pendant ce temps-là, on vint me prévenir qu'on apercevait beaucoup de mouvements chez l'ennemi. Je fus aussitôt aux avant-postes. Je trouvai tout tranquille. On me dit que l'ennemi avait débouché du village avec environ trois cents chevaux, mais que, presque aussitôt, ils étaient rentrés. On entendait alors beaucoup de bruit dans ce village. Il pouvait être 11 heures. Je ne sais si ce fut une ruse de l'ennemi, mais toujours est-il que je prescrivis aux avant-postes d'être bien sur leurs gardes. Je fis, après cela, rentrer dans le défilé le bataillon et la pièce de canon que j'avais disposés le matin, ne laissant que deux compagnies d'infanterie à la tête du défilé pour assurer la retraite de la grand-garde de chasseurs. Ce bataillon et la pièce furent ensuite établis derrière un ruisseau qui coupe la route. Le pont, qui était de pierre, fut aussi détruit et remplacé par un autre sur des madriers. A peine ces dispositions venaient-elles d'être terminées que la grand'garde des chasseurs fut chargée impétueusement. La cavalerie ennemie fut bien arrêtée par le feu de l'infanterie, mais celle-ci fut aussi obligée de faire sa retraite, ne pouvant plus tenir contre la mitraille de l'ennemi qui mit en jeu, dans un instant, trois pièces d'artillerie. Ce feu, réuni sur celle que j'avais placée derrière le petit pont, l'obligea aussi à se retirer jusqu'au-delà du défilé ; l'infanterie, après s'être soutenue plus d'une heure, fut également forcée à la retraite. L'ennemi se fit un pont et vint, avec de grandes forces, pour déboucher à Nimburg, mais il fut repoussé vigoureusement. Une pièce de canon et des tirailleurs rentrèrent dans le défilé pour le poursuivre ; il s'arrêta à son tour derrière le petit ruisseau qui n'était pas guéable à cause de la crue des eaux qui, depuis quelques jours, avaient couvert le pays.
L'ennemi chercha à me forcer sur ma gauche entre Bahlingen et Nimburg. M'étant aperçu de son projet, j'usai promptement des moyens que j'avais à ma portée ils consistaient en quatre pièces de 4 et deux pièces d'artillerie légère qui furent disposées de manière que l'ennemi, qui fit différentes tentatives sur ce point pendant le reste du jour, ne put y réussir son projet étant, s'il ne pouvait passer la Glotter, au moins de s'approcher de cette rivière, de manière à pouvoir prendre en rouage l'artillerie qui défendait de front le débouché en avant de Nimburg, qu'il avait déjà tenté de forcer. N'ayant pas réussi dans sort nouveau projet, il fit une nouvelle tentative devant Nimburg : il repoussa encore une fois les tirailleurs qui avaient passé la rivière ; mais, à son tour, il fut rechassé ...
Dix pièces de canon avaient été mises hors de service dans cette affaire, une des plus vigoureuses que j'aie vues, surtout par l'opiniâtreté qu'y a montrée l'ennemi. La 10e légère, exténuée de fatigue par la retraite et surtout par six jours de combats successifs, y donna encore des preuves de la plus haute valeur ..
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 181).

Concernant le 30 Vendémiaire an 5 (21 octobre 1796), Deacaen écrit : "… Le 30 vendémiaire, ma brigade arriva au Vieux-Brisach entre 4 et 5 heures du matin. Elle passa de suite le Rhin. L'ennemi ne s'aperçut pas de notre départ ; au moins, il ne le prouva pas, puisque je n'eus aucune inquiétude de sa part. Ce fut le général Vandamme qui fut chargé de faire replier le pont ; moi, je reçus l'ordre de prendre des cantonnements dans les environs de Brisach et de marcher, le lendemain, sur Strasbourg.
Après deux jours de repos dans les environs de cette ville, je reçus l'ordre de me rendre avec les deux 10es à Kehl, où je fus chargé de la défense du camp retranché et des iles d'Erlenrhein, jusqu'au moment où l'ennemi ouvrit la tranchée ...
" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 184).

Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre :
"LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les ... 10e demi-brigades ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).

En avril 1798, Vandamme rejoint l’Armée d’Angleterre. Il vient s’établir à Cherbourg, où il prend le commandement intérimaire de la Division Duhesme, envoyée à l’Armée d'Angleterre. Les troupes sous les ordres de Vandamme sont les suivantes : 3e Demi-brigade légère, établie à Cherbourg même ; 9e Demi-brigade légère, alors en garnison à Paris ; 10e Demi-brigade légère, à Caen ; 40e Demi-brigade de ligne, au Havre et à Dieppe (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 414).

Le 2 septembre 1798, le Général Ney arrive à l'Armée de Mayence; il trouve l'avant-garde composée comme il suit :
Commandant : le général de division Championnet.
Chef d'état-major : l'adjudant général Debilly.
Sous-chef : l'adjudant général Becker. 1re brigade, général Mercier, à Weilburg : 8e chasseurs; 10e demi-brigade d'infanterie légère ; 23e de ligne.
2e brigade, général Leval, à Hochst : 5e de hussards; 25e demi-brigade d'infanterie légère; 102e de ligne.
Artillerie, général Sorbier : 3e régiment d'artillerie légère.
Cavalerie, général Ney, à Hachenburg : 10e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies ; 20e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies; 23e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies.

Par ordre du 2 septembre 1798, chaque Brigade de l'avant-garde doit constituer en quelques jours, au centre de ses cantonnements, un magasin contenant dix jours de farine, de sel, d'eau-de-vie, de foin ficelé et d'avoine, plus dix jours de viande sur pied. Ces subsistances doivent être conservées dans les bailliages à la disposition de l'armée, ainsi que les voitures avec attelages nécessaires à leur transport. La précaution est excellente pour le cas vraisemblable où les hostilités reprendraient brusquement.

Le général en chef Joubert, afin de développer les qualités manoeuvrières de son avant-garde, décide, au commencement de septembre, qu'elle sera réunie pour une durée de huit jours dans un camp d'instruction, près de Friedberg. La première grande manœuvre a lieu le 21 septembre. Le lendemain, la Division fait la petite guerre et est ensuite passée en revue par le Général en chef pour fêter l'anniversaire de la fondation de la République. Ce qu'on appelle « grande manœuvre » répond aux évolutions des trois armes en vue du combat, tandis que par « petite guerre » on entend une manœuvre des trois armes, à double action, avec cartouches à poudre. Il y a eu, au camp de Friedberg, en l'espace de huit jours, cinq grandes manœuvres, deux petites guerres et deux jours de repos. Le camp est levé le 28 septembre, et, ce jour-là, le Général en chef Joubert adresse, par la voie de l'ordre, ses félicitations aux troupes et à leurs chefs (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 126).

Le 22 mai 1799, les Généraux Oudinot et Thareau marchent le premier, de Frauenfeld à Bassersdorf, et le second, de Winterthur et de Kaiserstuhl à Kloten. Ils laissent, en avant de Winterthur, une forte avant-garde, composée des 1ère et 10e Demi-brigades légères, de la 100e de Ligne, des 4e et 7e Régiments de Hussards , et du 1er Régiment de Dragons. Cette avant-garde est immédiatement organisée en une Division, dont Ney reçoit le commandement :
Brigade du Général GAZAN :
10e Demi-brigade légère ; 100e Demi-brigade de ligne ; 1er Régiment de Dragons.
Brigade de l'Adjudant général ROGET :
1ère Demi-brigade légère ; 4e Régiment de Hussards ; 7e Régiment de Hussards (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 77).

La 10e Légère sert avec distinction en Suisse en 1799 au passage de la Limath et à Zurich, puis à l’Armée d’Allemagne de Moreau, en 1800, et combat à Engen le 3 mai 1800.

Le Rapport sur les opérations de l’armée en date du 13 Floréal an 8 (3 mai 1800) indique : "... Le général en chef donna alors l’ordre au général Lorge de s’emparer du village d’Emigen (?). Ce mouvement avait pour but de rappeler l’ennemi à sa gauche. Le général de brigade Bontemps s’y porta avec deux bataillons de la 10e légère et la 67e demi-brigade. Les carabiniers s’avancèrent pour les soutenir. Ses troupes marchèrent en échelon avec le plus grand ordre et malgré le feu de 5 pièces de canons qui les prenaient en écharpe. Le village fut emporté, mais l’ennemi fit avancer huit bataillons de grenadier qui n’avaient pas encore donné. Il dirigea sur ce point environ 12 bouches à feu ; et fit mouvoir sa nombreuse cavalerie et reprit le village. Les deux chefs de brigade des 10e légère et 67e Grandeau et Chaussas y furent blessés ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 20).

Le 14 mai 1800, l'aile droite est réorganisée en deux Divisions et une Réserve. La Division Vandamme 1re, est composée des 1re et 10e Légères, des 36e, 83e, 94e de Ligne, du 7e et 8e de Hussards, de six pièces de position (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 78).

Le Rapport sur les opérations de l’armée, à la date du 15 Floréal an 8 (5 mai 1800), rapporte : "... Pendant que le général Montrichard emportait la position en avant de Moeskirch les troupes sous les ordres du général Lorge commencèrent à attaquer Endorff ; ce village situé au pied du plateau, était défendu par l’élite de l’armée autrichienne ; il fut pris et repris plusieurs fois par deux bataillons de la 10e légère ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 30).

Le Rapport du 17 au 23 prairial an 8 (6-12 juin 1800) rapporte, la date du 12 juin 1800 (23 Prairial an 8 ) : "… Le 23, le passage entre Zollhaus et Lechhausen fut également forcé ; 2 pièces de canon battaient à mitraille ; des débris du pont il ne restait qu'une seule poutre sur les chevalets ; elle a suffi aux carabiniers de la 10e légère pour franchir le passage, renverser l'ennemi et lui enlever ses deux pièces de canon ; quelques prisonniers sont restés dans nos mains, parmi lesquels un capitaine et vingt hussards de Granitz.
Je vous enverrai les noms de ces intrépides carabiniers ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 74).

Le Rapport du 24 au 30 prairial an 8 (13-19 juin 1800) raconte : "... La compagnie des nageurs a déployé une audace digne des plus grands éloges ; la 94e demi-brigade, qui a passé le Danube la première, s'est couverte de gloire, ainsi que la 10e légère ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).

Le 21 juin 1800, la Division Gudin, à l'Aile droite, comprend les deux Brigades Laval et Puthod (Grenadiers réunis, trois Bataillons de la 36e de Ligne, trois Bataillons de la 94e, un Bataillon de la 10e Légère, et 8e Régiment de Hussards). La Brigade Laval a été envoyée, le 19 juin, après le passage du Danube, à Donauwörth (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 123).

La 10e Légère combat ensuite à Neubourg, le 27 juin 1800 (8 Messidor an 8); le Rapport du 1er au 9 Messidor an 8 (20-28 juin 1800) rapporte : "... La 10e légère était répandue sur le front et les flancs des colonnes ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 90).

L'armée française poursuit son mouvement en avant pour se placer tout entière sur le Lech. En conséquence, le 1er juillet 1800, l'aile droite se porte sur l'Ilm, appuie sa droite à Reichertshausen, son centre à Pfaffenhofen et sa gauche à Klein-Reichertshofen. La Division Gudin quitte Aichach à une heure de l'après midi, pour prendre cette nouvelle position ; elle passe par Kuhbach, Singenbach et Euernbach. La Brigade Puthod s'établit sur les hauteurs à gauche de Pfaffenhofen et en arrière d'Altenstadt, couvrant les routes d'Ingolstadt ; celle de Laval est placée en seconde ligne, derrière Pfaffenhofen. L'avant-garde, composée d'un Bataillon de la 10e Légère, passe l'Ilm à Förnbach et couvre tout le front de la Division, en occupant les hauteurs en avant de Förnbach et le village d'Uttenhofen (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 127).

Le 4 juillet 1800, l'aile droite reçoit une nouvelle organisation. La 1ère Division est composée des troupes que commandait le Général Molitor et qui occupent déjà depuis longtemps les défilés du Voralberg et Kempten (trois Bataillons de la 83e de Ligne, trois de la 95e, deux de la 1ère Légère, 7e Régiment de Hussards). La 2e Division est celle de Gudin, à laquelle on ajoute la Brigade de réserve de Nansouty ; elle se trouve dès lors formée des Brigades d'infanterie Puthod et Laval (deux Bataillons de Grenadiers réunis, trois Bataillons de la 36e de ligne, trois de la 38e, trois de la 94e, deux de la 10e Légère), et de la Brigade de cavalerie de Nansouty (6e et 8e Hussards, 11e Dragons, 23e de Cavalerie). Enfin la 3e Division est celle de Montrichard, qui comprend les Brigades Schiner et Espagne (trois Bataillons de la 37e, trois de la 84e, trois de la 109e, un bataillon de la 10e Légère, 9e Régiment de hussards) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 128).

Le 6 juillet 1800, Gudin va à Mohrenweis, d'où il dirige, le lendemain, la Brigade Laval (trois Bataillons de la 36e de Ligne, un de la 10e Légère, et deux Escadrons du 8e Hussards) sur Erpfding ; tandis que les Brigades Puthod et Nansouty s'arrêtent à Landsberg (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 129).

Le 11 juillet 1800, Gudin a formé trois Corps d’attaque. Le premier, composé seulement d'un Bataillon et d'un Escadron, remonte la rive gauche du Lech ; il trouve deux Bataillons autrichiens et 300 chevaux à Rosshaupten, les en déloge et les rejette sur Füssen. Le Corps de gauche, commandé par le Général Nansouty et composé des trois Bataillons de la 38e de Ligne et de la plus grande partie de la cavalerie, s'avance, par Saulgrub, sur Amergau et Ettal, après avoir fait 150 prisonniers.
Le Corps du centre, sous les ordres des Généraux Gudin et Puthod, devant se porter directement de Steingaden sur Füssen, est partagé en trois colonnes : celle de droite, composée d'un Bataillon de la 94e de Ligne, de trois Compagnies (un Escadron et demi) du 6e Hussards et d'une pièce de 4, est placé sous le commandement du Chef d'Escadron Dagallier, du 12e Dragons. La deuxième colonne, formée d'un Bataillon de Grenadiers, du 2e Bataillon de la 94e de Ligne, d'un Bataillon de la 10e Légère, et de trois bouches à feu, reste aux ordres du Général Puthod. Enfin la troisième colonne, commandée par le Chef de Brigade Loches, comprend un Bataillon de la 94e de Ligne, une Compagnie (demi-escadron) du 6e Hussards et une pièce de 4. Le Général Gudin, qui dirige en personne les mouvements de ces trois colonnes, marche avec la seconde ; il conserve auprès de lui le Chef de Brigade Pajol, dont le Régiment a été divisé.
La colonne Dagallier, partie d'Urspring, remonte la rive droite du Lech jusqu'à Forgen, où elle se trouve en présence de forces considérables, qui l'obligent à s'arrêter et à attendre que la colonne Puthod, dont on entend le canon retentir à Buchingen, arrive à sa hauteur.
Cette colonne, conduite par les Généraux Gudin et Puthod, et avec laquelle marche Pajol, part de Steingaden, traverse Trauchgau sans encombre, et se heurte, à Buchingen, aux avant-postes du Prince de Reuss. Elle les déloge bientôt du village et les rejette sur le Corps de bataille principal, fort de 3,000 hommes et de 15 bouches à feu. Ce Corps s'est établi sur les dernières pentes des hauteurs qui dominent la route de Füssen. Or, cette route, bordée à l'ouest par le lac de Baun-Wald, forme, entre Herdweg et Mühlberg, un défilé qu'il est impossible de franchir, si l'on n'est pas maître des hauteurs qui le limitent au sud-est. Gudin ordonne donc, sur-le-champ, d'attaquer les Autrichiens et de les chasser des importantes positions qu'ils occupaient. Le Général Puthod s'avance résolument, avec son Bataillon de Grenadiers. Il parvient d'abord à débusquer les Tirailleurs ennemis des abatis où ils ont été placés ; puis il s'élance, au pas de charge, soutenu par le 2e Bataillon de la 94e de Ligne et par le Bataillon de la 10e Légère, contre les retranchements dont le Prince de Reuss s'est couvert. Cette brillante attaque est couronnée d'un succès complet. Les Autrichiens, malgré une résistance très-vive, sont contraints de se retirer vers Füssen, où Puthod les suit l'épée dans les reins, en même temps que le Chef d'Escadron Dagallier y rejette aussi les troupes qui l'ont un moment arrêté à Forgen.
Enfin la troisième colonne, que le Chef de Brigade Loches conduit à travers les montagnes pour tourner les positions du Prince de Reuss, arrive ; elle ne peut prendre part à l'action, mais elle réussit à s'emparer de Hoffen-Schwangau, et oblige le détachement qui occupe ce poste à rétrograder jusqu'à Ober Pinzwang.
Ainsi, à la fin de la journée, Gudin a atteint le but qu'il se proposait : Füssen est en notre pouvoir, et le Prince de Reuss s'établit à Reutte, sans songer à porter secours à son aile gauche, contre laquelle Lecourbe et Molitor s'avancent à grands pas (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 131).

Le Rapport du 19 au 28 Messidor an 8 (8-17 juillet 1800) indique, au sujet des combats menés le 11 juillet 1800 (22 Messidor an 8) : "... Le chef d'escadron Lagailler, le chef de bataillon Devillers, et le capitaine Audot, de la 10e légère, méritent des éloges, ainsi que le capitaine Jacques, de la 94e, qui a été blessé ; cet officier avait déjà obtenu un sabre d'honneur à la bataille de Mosskirch. La 1re et la 10e légère, les 36e, 38e, 83e et 94e de ligne, les 6e, 7e, 8e de hussards, ont soutenu la brillante réputation que toutes les actions où ils se sont trouvés, pendant le cours de cette campagne, leur ont acquise …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 114).

Le 19 juillet 1800, la Division Gudin est installée dans les positions suivantes : La Brigade Laval (36e de Ligne, un Bataillon de la 10e Légère et deux Escadrons du 8e Hussards), à Immenstadt, poussant des détachements vers Feldkirch, vers le haut Iller et vers Füssen ; la Brigade Puthod : les deux Bataillons de Grenadiers réunis et la 94e de Ligne, à Füssen et à Vils ; le 6e Hussards, à Buchingen, entre Füssen et Steingaden ; la Brigade Nansouty (38e de Ligne , 11e Dragons, 23e de Cavalerie ), à Raitenbuch, Amergau et Ettal ; elle se lie par Murnau à la Division Montrichard. Jusqu'à la fin de juillet, ces trois Brigades de Gudin conservent à peu près les mêmes cantonnements. Le 21 juillet, les Bataillons de Grenadiers réunis sont dissous, et les Compagnies qui les composent rejoignirent leurs Corps respectifs ; le 24, un Bataillon de la 10e Légère passe à la Division Molitor (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 133).

Le 8 août 1800, l'infanterie de la Division Gudin (36e, 38e, 94e de Ligne et 10e Légère) reste à Leutkirch, Weissenbach, Nesselwang et Rettenberg (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 136).

La Division Gudin, dont le Quartier général est à Polling, se trouve composée de deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 36e de Ligne, trois de la 38e, et des 6e et 8e Régiments de Hussards. Elle est répartie de la manière suivante, au 17 septembre 1800 : 1° la Brigade de droite, Quartier général à l'abbaye d'Ettal : 1er Bataillon de la 10e Légère à Au, Ettal, Ober et Unter-Amergau ; trois Bataillons de la 36e de Ligne à Saulgrub, Kohlgrub et Baiersoyen ; trois Escadrons du 8e Hussards à Au, Unter-Amergau, Kohlgrub, Baiersoyen et Steingaden. 2º La Brigade de gauche, Quartier général à Murnau : 2e Bataillon de la 10e Légère à Habach et Sindelsdorf ; trois Bataillons de la 38e de Ligne à Schlechdorf, Weichs, Ohlstatt, Ober et Unter-Weil, Antdorf, Uffing, Bieden, Ober et Unter Egelfing, Froschhausen, Hugelfing, Söchering, Tautting et Hausen ; un Escadron du 8e Hussards à Sechausen ; quatre Escadrons du 6e Hussards à Habach, Hohendorf, Spatzenhausen et Eschenlohe (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 138).

La Division Molitor comprend, au 22 novembre, trois Bataillons de la 83e de Ligne, un Bataillon de la 1ère Légère, un de la 10e Légère et quatre Escadrons du 7e Hussards. Elle est augmentée successivement le 25, de trois Bataillons de la 38e de Ligne ; le 26, d'un Bataillon de la 10e Légère, et le 28, des quatre Escadrons du 6e Hussards (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 142).

Au 2 décembre, la Division Molitor, chargée de défendre tous les débouchés du Tyrol depuis Feldkirch jusquà Benedictbeuern, comprend deux Bataillons de la 37e de Ligne, trois de la 83e, un de la 1ère Légère, deux de la 10e, et quatre Escadrons du 6e Hussards ; en tout, huit Bataillons et quatre Escadrons, présentant un effectif de 8,500 hommes environ (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 143).

Le 2 décembre 1800, la composition de la Division Molitor est arrêtée, et Lecourbe a ordre de se porter sur l'Inn ; la Brigade de droite de Gudin se rapproche de sa Division, laissant seulement un fort poste à Langgries.
Dès lors Molitor s'étend jusqu'à Benedictbeuern, et il partage ses troupes en trois brigades :
La Brigade de droite (deux Bataillons de la 83e de Ligne, un Bataillon de la 10e Légère, et un Escadron du 6e Hussards), placée sous les ordres de l'Adjudant général Martial-Thomas, Quartier général à Bregenz, doit garder les débouchés depuis Feldkirch jusqu'à Immenstadt.
Celle du centre (un Bataillon de la 1re Légère, un Bataillon de la 10e Légère, un Bataillon de la 83e de ligne et un Escadron du 6e Hussards), commandée par le Général de Brigade Jardon, Quartier général à Füssen, défendra les défilés de Weissenbach et de Reutte.
Celle de gauche (deux Bataillons de la 37e de Ligne et un Escadron du 6e Hussards), aux ordres du Général de Brigade Nansouty, Quartier général à Murnau, surveillera le débouché de Partenkirchen sur Au et Ettal (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 143).

Le 3 décembre 1800, Molitor charge le Général Jardon de la défense des débouchés du Tyrol, depuis Weissenbach jusqu'à Schwangau, il recommande de placer le Bataillon de la 1ère Légère dans le défilé de Weissenbach à Vils, par Rosschlag ; celui de la 10e Légère dans le défilé de Reutte à Füssen ; enfin de laisser à Füssen le Bataillon de la 83e qui s'y trouve, et à Vils l'escadron du 6e Hussards que Pajol lui a envoyé la veille. Ses patrouilles, remontant le Lech, doivent éclairer ses positions jusqu'à Vord Hornbach et Unterhofen. Dans le cas où il serait attaqué, il se défendra avec la plus grande vigueur, et ne battra en retraite qu'à la dernière extrémité, sur Nesselwang, le lac de Haldersee et Sonthofen, d'un côté, sur Wertach et Nesselwang, de l'autre, et enfin sur Rosshaupten et Schongau à l'extrême gauche. En sorte que sa Brigade occupera, après sa retraite, la ligne de Schongau à Sonthofen, en passant par Oberdorf, Nesselwang et Wertach (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 144).

La 10e légère combat à Hohenlinden.

Moreau, après la victoire de Hohenlinden, passe l'Inn, le 9 décembre 1800, avec la plus grande partie de ses forces, et fait de rapides progrès du côté de Vienne. Lecourbe gagne Salzburg avec les Divisions Gudin et Montrichard, qu'il importe de maintenir au complet, à mesure qu'on avance. Or Gudin a laissé entre l'Inn et l'Isar, pour couvrir les débouchés de Kufstein et d'Achenthal, le Général Laval, avec un bataillon de la 10e Légère, un de la 37e de Ligne et deux de la 36e. Par une lettre du 16 décembre, Lecourbe prescrit à Molitor de prendre le commandement du Bataillon de la 37e et des deux Bataillons de la 36e, qui resteraient dans leurs positions, puis d'envoyer à Gudin la 83e de Ligne , dont les trois Bataillons sont peu utiles à Feldkirch et à Füssen. Le général Laval reçoit en même temps l'ordre de rejoindre sa Division avec le 3e Bataillon de la 10e Légère (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 146).

Les prescriptions nouvelles de Lecourbe ne parviennent à Füssen que le 19 décembre. Molitor s'empresse de changer l'organisation de sa Division, qui comprend dès lors un Bataillon de la 1re légère, deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 37e de Ligne, deux de la 36e et quatre Escadrons du 6e Hussards. Cette Division reste partagée en trois Brigades. Celle de gauche (un Bataillon de la 37e de Ligne, deux de la 36e, un Escadron du 6e Hussards), commandée par le Général Nansouty, doit garder le pays entre l'Inn et l'Isar. La Brigade du centre (2e et 3e Bataillons de la 37e de Ligne, trois Compagnies du 6e Hussards, et trois pièces d'artillerie), placée sous les ordres du Chef de Brigade Pajol, est chargée de garder les défilés d'Au, Ettal et Walchensee. La Brigade de droite (un bataillon de la 1re Légère, deux bataillons de la 10e Légère et trois Compagnies du 6e Hussards), commandée par le Général de Brigade Jardon, doit surveiller les débouchés sur Füssen et ceux du haut Lech. Les mouvements nécessités par cette nouvelle répartition s'exécutent sur-le-champ (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 146).

La Division Molitor, au 10 janvier 1801, a sa droite à Isny, puisque le Général Jardon commande dans le Voralberg et dans les Grisons ; son centre à Murnau, et sa gauche à Traunstein. Elle compte deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 76e de Ligne, quatorze Compagnies (un Bataillon et demi) de la 36e de Ligne et six Compagnies (trois Escadrons) du 6e Hussards, formant la Brigade de l'Adjudant général Martial-Thomas ; treize Compagnies (un Bataillon et demi) de la 36e de Ligne et deux Compagnies (un Escadron) du 6e Hussards, formant la Brigade Nansouty, répartie dans le Tyrol, à Kufstein, Innsbruck, Scharnitz, etc. (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 153).

Le 20 janvier 1801, la Brigade Martial-Thomas est répartie ainsi : les deux Bataillons de la 10e Légère, à Isny, Immenstadt, Nesselwang, Wertach, Reutte, Füssen, Schwangau, Weilheim, Rottenbuch, Murnau et Werdenfels (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 153).

Le 2 février 1801, divers changements s'opèrent dans la Division Molitor. Le Général Heudelet vient remplacer Martial-Thomas, et a sous ses ordres la 10e Légère, la 76e de Ligne, les quatorze Compagnies de la 36e et les trois Escadrons du 6e Hussards. L'infanterie de cette Brigade occupe toujours les emplacements où elle se trouvait au 20 janvier (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 154).

Le 21 mars 1801, le mouvement du Général Heudelet étant achevé, Molitor, à qui l'on vient de donner en plus le Général Bontems et le 9e Hussards, partage sa Division en deux Brigades. La 1ère, composée des trois Bataillons de la 10e Légère, d'un Bataillon et demi de la 36e de Ligne et de trois Escadrons du 6e Hussards, est placée sous les ordres du Général Heudelet ; elle occupe les environs de Kempten et de Ravensburg, et doit s'augmenter bientôt d'un Bataillon et demi de la 36e de Ligne, que le Général Demont, successeur de Nansouty depuis le 10 mars, va ramener du Tyrol, avec l'Escadron du 6e Hussards qui y a été détaché (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 165).

Après le 22 mars 1801, Molitor est avisé que la 10e Légère, la 36e et la 76e de Ligne passeront, dans les premiers jours d'avril, à l'aile gauche, et qu'il recevra, en échange, d'autres Demi-brigades (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 165).

Le 4 avril 1801, la 10e Légère se met en route pour rejoindre l'aile gauche (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 166).

Le moment de la rentrée en France approchant, le Ministre de la Guerre fait connaître à Moreau les garnisons destinées à tous les Corps sous ses ordres ; et ce dernier en donne avis aux Généraux. Ainsi, la Division du Général Ney, à Mannheim (10e Légère ; 76e, 84e, 100e, 103e de Ligne ; 8e Chasseurs et 7e Hussards) va être dissoute, immédiatement après qu'elle aura traversé le Rhin (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 168).

1802-1805, DU CONSULAT A L’EMPIRE

Extraits de l’inspection de la 10e Demi-brigade Légère par le Général Schauenbourg le 30 nivôse an 10 (20 janvier 1802)

Encadrement : Chef de Brigade Grandeau, Chefs de Bataillons Deslon, Laplente, Maransin et Devillers, notés comme excellents Officiers.

Effectif : 2696 hommes, Sous-oficiers et Officiers, 3 Bataillons.

Sont hors de service : 656 habits, 549 vestes, 94 culottes, 2742 chapeaux ,334 fusils et leurs baïonnettes, 224 sabres.

Esprit de corps : ne laisse rien à désirer avec zèle, souplesse et dévouement au gouvernement.

Instruction du soldat passablement commencée, discipline bien établie, habillement très bien soigné, équipement tout neuf à part les havresacs qui sont mauvais.

Le bataillon qui est à Mayence est caserné dans une caserne malsaine. Le magasin est établi à Worms.

Ordres laissés au Corps :

Pour la tenue les officiers se muniront de hausse-cols. Il sera fourni des surtouts uniformes. Le chef n’en souffrira pas qui soient d'une autre couleur.

Les caporaux fourriers porteront les galons de laine des autres caporaux.

Pour l'habilement de la troupe : les habits devront avoir plus de poitrine et des manches plus amples pour pouvoir utiliser les gilets à manches. Les collet devront être plus hauts. Les guêtres devront monter jusqu'à la rotule. Faire fabriquer des bonnets de police avec les chûtes de taille d'uniformes neufs ou les vieux uniformes.

Répartir les fusils selon la taille des soldats.

Le chef établira une école d'écriture et veillera à l’instruction militaire régulière.

Officier de Chasseurs du 10e Léger 1807 d'après manuscrit de Zimmermannn
Fig. A1 Officier de Chasseurs du 10e Léger en 1807, d'après le manuscrit de Zimmermannn

En 1802, comme toutes les Demi-brigades d’infanterie légère, l’unité reçoit des drapeaux des mains du 1er Consul, à la grande parade du 14 Juillet.

Le 16 juillet 1802 (27 messidor an 10), Bonaparte écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre ... à la 10e légère de se rendre dans la 15e division militaire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7018).

Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc que 20 hommes de la 16e Demi-brigade légère se retrouvent détachés pour l'expédition.

Le 4 septembre 1802 (17 fructidor an X), Bonaparte écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre, que les deux bataillons de la 10e légère se réunissent au Havre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7141).

Le 11 novembre 1802 (20 brumaire an XI), Bonaparte écrit, depuis , au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de faire donner un mois de gratification aux hommes qui étaient présents sous les armes aux revues que j'ai passées à Rouen, au Havre et à Dieppe. Les corps de la 10e légère, les 55e et 98e de ligne, le 20e de chasseurs, le 4e dragons, le 11e de cavalerie et deux compagnies d'artillerie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7270).

Le 11 décembre 1802 (20 frimaire an XI), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre à la 98e qui est dans la 15e division militaire de se rendre à Luxembourg. Vous la ferez remplacer dans le département de l'Eure par un bataillon de la 10e légère qui est au Havre, ce qui fera de la place aux bataillons de la 110e qui doivent y arriver" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7353).

En 1803, on se prépare à envahir l’Angleterre à l’aide d’une flotille de débarquement.

Le 14 juin 1803 (25 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel diiecteur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Saint-Omer, la 10e légère, 25e, 28e, 55e,57e de ligne; 26e légère, 22e, 43e, 46e et 75e de ligne; 8e et 11e régiment de chasseurs; 2e, 5e, 10e et 21e de dragons ...
Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ...
" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7722).

Le 21 août 1803 (3 fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez les ordres, Citoyen Ministre, au général commandant la 16e division militaire de réunir toute la 10e demi-brigade légère au Havre ; ordonnez au chef de brigade (note : Grandeau) de ce corps de compléter de suite ses deux premiers bataillons chacun à 750 hommes.
Le premier bataillon fournira une garnison, composée d'un officier et 25 hommes, à chacune des six chaloupes canonnières qui se trouvent dans le port, portant les numéros 5, 6, 7, 8, 9 et 10.
Chaque compagnie fournira une garnison à trois bâtiments.
Le second bataillon fournira une garnison aux sept bateaux canonniers numéros 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, chaque compagnie fournissant également à trois bateaux.
Les soldats s'exerceront à nager (comprendre : ramer) en se familiarisant avec l'usage des avirons. Les garnisons suivront la marche des bâtiments ; elles devront servir le canon, et enfin rendre tous les services nécessaires pour la manoeuvre du bateau. Ces dernières dispositions sont générales à tous les corps qui fourniront des garnisons sur la flottille ...
" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).

Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer
... La première sera commandée par le général de division Saint-Hilaire qui aura à ses ordres les trois généraux de brigade :
Bisson,
Morand,
A nommer
La 1re division sera composée de :
10e légère,
14e de ligne,
43e idem (note de Vallongue : « A permuté de la 1re à la 2e division avec la 43e. Voir lettre du général Soult du 7 Vendémiaire »).
36e idem,
55e idem ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ...
" (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).

Chasseurs du 10e Léger, 1807-1808
Fig. A2 Chasseur du 10e Léger en 1807-1808

Par l'arrêté du 1er Vendémiaire an 12 (24 septembre 1803), la Demi-brigade devient 10e Régiment d'infanterie légère, et le Chef de Brigade Grandeau Colonel, est rapidement remplacé par Pierre Charles Pouzet.

Le 26 septembre 1803 (3 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Soult, Commandant le camp de Saint-Omer : "… Les 24e légère et 10e, embarquées au Havre et Granville, vous arrivent …" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8081).

Le lendemain 27 septembre 1803 (4 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Un bataillon de la 10e légère a dû fournir des garnisons aux six chaloupes canonnières numérotées de 5 à 10, et comme un bataillon peut fournir des garnisons à 27 chaloupes, ce bataillon pourra donc encore armer 21 chaloupes, lesquelles seront les 15 qui doivent être lancées au Havre dans le courant de vendémiaire et brumaire, et les 6 qui doivent être lancées à Honfleur au 1er vendémiaire.
Le 2e bataillon de la 10e légère doit fournir des garnisons à 27 bateaux canonniers ; il a fourni à sept bateaux canonniers, depuis le n° 98 jusqu'au n° 104, il peut en fournir encore 20, lesquels seront les 17 qui doivent être lancés au 1er vendémiaire, et trois des six qui doivent être lancés au 1er brumaire au Havre.
La 10e légère qui n'a complété ses bataillons qu'à 650 hommes fournira encore 200 hommes, afin de les porter à 850 hommes, officiers non compris et dès lors ces hommes fourniront des garnisons aux 3 bateaux canonniers qui seront lancés au Havre au 1er brumaire ; et comme 200 hommes fournissent garnison à huit bateaux ils fourniront de plus aux 5 premiers bateaux canonniers qui seront lancés à Honfleur. Il restera à Honfleur cinq bateaux canonniers des 10 qui seront lancés en vendémiaire et trois qui seront lancés en brumaire, ce qui fera 8 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8083).

Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre aux généraux commandant les 13e, 14e et 15e divisions de veiller à ce que les hommes de la 9e, 10e, 64e, 39e et 32e fassent tous les jours l'exercice de la nage sur des péniches et d'autres petits bâtiments qui seront, à cet effet, disposés dans les ports par ordre du ministre de la Marine" (Correspondance générale, t.4, lettre 8124).

Toujours le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, à l'Amiral Bruix, commandant la flotille à Boulogne : "… Les sections de la flottille qui sont parties du Havre, de Granville, de Cherbourg, de Saint-Malo, doivent se rendre à Boulogne ; mais celles qui partiraient, ayant à leur bord des troupes des 9e légère, 32e, 39e et 64e, doivent se rendre à Etaples ; voyez donc d'organiser ce port, et écrivez dans les différents ports qu'on vous instruise, à mesure que les différentes divisions arrivent, quelles sont les troupes qu'elles ont à bord. Toutes celles qui auraient à leur bord des troupes des 10e et 24e légères doivent se rendre à Boulogne, ainsi que celles qui sont à Dunkerque ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7181 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8125).

Le même jour 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Contre-amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Donnez ordre qu'au Havre, à Cherbourg, à Honfleur, à Rouen, à Dieppe, à Granville, Saint-Malo, on arrange une ou deux péniches pour accoutumer à la nage les troupes des 9e, et 10e légères, 64e, 39e et 32e qui se trouvent dans ces parages. Vous enverrez l'instruction pour apprendre à nager" (Correspondance générale, t.4, lettre 8128).

Et encore le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), dans un Ordre du jour pour la flotille de Boulogne : "La 1re division, composée de la 10e légère, de la 14e de ligne, 28e de ligne, 36e et 55e, et les dix compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied, seront attachées à la flottille des bateaux canonnierset serviront également chaque bataillon à une section, ce qui pourvoira au service de dix sections, c'est-à-dire de trois divisions et d'une section. Chaque compagnie sera attachée à un bateau et fournira 21 hommes de garnison. L'artillerie fournira 4 hommes de garnison.
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ...
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7182).

Le 11 octobre 1803 (18 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les généraux inspecteurs des côtes, citoyen ministre, seront aussi spécialement chargés de veiller à ce que toutes les dispositions pour les garnisons soient ponctuellement exécutées. Donnez ordre au général Dupas de vous faire connaître si on a exécuté les dispositions pour mettre des garnisons à Dieppe, Saint-Valery et Fécamp et s'il a destiné les 10e et 9e légères pour les bâtiments de Rouen, du Havre et de Honfleur, il vous préviendra du moment où ces troupes auraient fourni leurs garnisons, et où il en serait besoin d'autres ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8135).

le 19 octobre 1803 (26 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le général Davout, Citoyen Ministre, fera fournir des garnisons aux péniches qui, d'Ostende, de Dunkerque et de Flessingue, doivent se rendre à Boulogne. Le général Soult en fera fournir à celles qui doivent s'y rendre de Calais.
Donnez ordre au général Lemarois de faire fournir dix hommes par péniche et dix hommes par caïque, qui doivent partir de Saint-Malo, par la 32e ou la 39e. Un bataillon de la 32e a eu ordre de se rendre à Saint-Malo.
Vous donnerez ordre au général Dupas d'en faire fournir, par la 9e et la 10e légères, à celles qui partiront des différents points de son arrondissement
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7215 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8164).

Le 21 octobre 1803 (28 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre ... Au dépôt et au 3e bataillon de la 10e légère, de se rendre à Évreux ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8170).

Le 9 novembre 1803 (17 brumaire an 12), à Boulogne, on soumet au Premier Consul la demande suivante : "Le général de division Saint-Hilaire propose d'accorder une arme d'honneur au sous-lieutenant Davance, du 10e léger, pour sa bravoure au pont de Lodi"; ce dernier répond : "Accordé. Renvoyé au ministre de la guerre pour lui faire expédier le brevet" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1337). Joseph Davance, né en 1777 à Genève, soldat, puis Brigadier en 1792 au l5e Dragons, Maréchal-des-logis (1793), Sous-lieutenant (1796), Lieutenant (1804), Capitaine (1807), Chef de Bataillon (1811).

Le 21 novembre 1803 (29 brumaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Demandez au général Dupas qu'il vous fasse connaître ce qui reste encore des 9e et 10e légère et de la 64e de ligne, et la partie embarquée, et enfin les besoins auxquels il faudra fournir quand ces troupes seront parties, et à quelle époque il faudra de nouvelles troupes, et en quelle quantité, pour fournir aux bâtiments du Havre et de la côte qui est sous ordres" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8297).

L’Etat militaire de l’An 12 (24 septembre 1803-22 septembre 1804) nous précise que les deux premiers Bataillons du Régiment sont au camp de Boulogne, tandis que le 3e Bataillon est à Evreux (15e Division militaire). Les Chefs de bataillons sont Devillers, Maransin (qui sert dans le Régiment depuis 1796, passera Major du 31e Léger en décembre 1803 et deviendra Général de Division) et Deslon.

Le 6 Ventôse an 12 (26 février 1804), Murat écrit aux Officiers du 10e Régiment d’Infanterie légère : "Mes anciens camarades dans le régiment des Chasseurs des Ardennes doivent toujours compter sur mon amitié particulière. Je connais leurs sentiments et, dans toutes les occasions, je me suis rendu garant auprès du Premier Consul qu'il n'y avait pas de militaires qui lui fussent plus dévoués. Je lui ai fait distinguer l'expression énergique de leur indignation à l'occasion du nouveau complot ourdi contre lui par les ennemis de la France, et il m'a chargé de leur témoigner sa satisfaction, sa sensibilité et sa confiance.
Je suis charmé d'avoir cette occasion de renouveler l'assurance de mon attachement et de mon estime pour le brave 10e régiment d'infanterie légère et les officiers qui le commandent
" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 3, p. 47, lettre 1256).

Le 21 mai 1804 (1er prairial an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "... Vous donnerez l'ordre à 120 hommes du 3e bataillon du 10e d'infanterie légère qui est à Evreux et qui seront commandés par un capitaine de se rendre au Havre où ils seront employés à fournir des garnisons à la flottille et d'où ils rejoindront leurs corps au camp de Boulogne" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8879).

En 1804, les drapeaux consulaires sont remplacés par le modèle impérial.

Situation et encadrement du Régiment selon l’Etat militaire de l’An XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) :
10e Léger : 1er et 2e Bataillons à Saint-Omer, 3e Bataillon à Evreux (15e DM); Colonel Pouzet; Major Pillet; Chefs de Bataillons Simonin, Devillers, Meslier.

1805-1807, A LA GRANDE ARMEE AVEC LE 4EME CORPS DE SOULT

Voltigeur du 10e Léger, 1807-1808, d'après H. Knoetel
Fig. A3 Voltigeur du 10e Léger, 1807-1808, d'après H. Knoetel

Le 2 avril 1805, le Chef d'Etat-major général écrit au Général Vandamme : "M. le maréchal commandant en chef a été informé, monsieur le général, que le nommé Pierre Courtois, soldat au 28e régiment, étant de faction hier, à neuf heures du soir, devant les armes du poste du préfet, avait fait feu sur deux individus, qui voulurent prendre la fuite lorsqu'il les a appelés au mot de ralliement, et qui se nomment Malisse, du 4e régiment, Durand, du 10e d'infanterie légère. M. le maréchal vous invite à faire mettre à la garde du camp, pour vingt jours, et à lui faire faire pendant ce temps la corvée de sa compagnie, le nommé Malisse ; j'écris au général commandant la 1re division pour qu'il ordonne la même punition à l'égard du nommé Durand.
Comme l’officier qui était de garde, le 11 de ce mois, à ce poste, a fait relever de sa faction le nommé Courtois, pour le punir d’avoir tiré, monsieur le maréchal vous invite à faire connaitre à cet officier que c’est injustement qu’il a puni ce factionnaire, auquel il aurait dû donner des éloges pour avoir fait son devoir
" (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 127).

"Rapport fait au Ministre.
Paris, le 2 fructidor an 13 (20 avril 1805).
M. le Maréchal a demandé qu'on lui fit connaître le nombre des conscrits reçus depuis le 1er vendémiaire an XII, pour les 33e, 40e régiments d'infanterie de ligne, 10e, 21e, 24e et 26e légère ; celui des conscrits que ces corps ont dû recevoir et le nombre de ceux qui ont déserté après l'incorporation.
L'état qu'on met sous les yeux de Son Excellence contient ces détails.
M. le Maréchal remarquera que la désertion s'est surtout manifestée dans les 24e et 26e légère; les recrues fournies à ces corps n'ont peut-être pas été suffisamment surveillées. Il est extraordinaire que sur 800 ou 900 individus, arrivés à chacun de ces régiments, il en soit déserté 250.
Le seul moyen au surplus d'arrêter ces déserteurs, ainsi que les réfractaires qui se trouvent dans les départements des Basses-Pyrénées, du Mont-Blanc, de l'Eure et du Tarn, serait de mettre à la disposition du préfet et du général une force armée suffisante pour les poursuivre avec activité. Cette mesure a été réclamée par plusieurs préfets.
DE SOIZE, HARGENVILLERS, BARNIER.
Le Ministre trouvera peut-être que l'état ne satisfait pas complètement aux renseignements demandés par son ordre ; on a cependant fait usage de tous les matériaux que l'on a pu recueillir dans différents bureaux, mais lorsqu'un déserteur est dénoncé et jugé, rien n'indique de quelle année il est conscrit, on n'a pu rien donner de positif à cet égard.
BARNIER
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 692 - Note : Barnier, Chef de Division ; Hargenvilliers, Chef de bureau au Ministère, 4e Division, recrutement).

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Saint-Hilaire, le 10e Léger, sur un effectif de 1711 hommes, en a 1084 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 10e Léger a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, 3e Aile. 1400 hommes sont présents; et au Corps du centre 243 présents, 68 aux hôpitaux, total 311 hommes; le 3e Bataillon est à Evreux, 15e Division militaire, pour 483 hommes présents, 56 détachés ou en recrutement, 108 aux hôpitaux, total 647 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Le 5 août 1805 (17 thermidor an 13), Napoléon écrit, depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, les 10e, 21e, 24e et 26e régiments d'infanterie légère sont faibles ; les 33e et 48e de ligne sont faibles aussi. Faites-vous faire un rapport sur le nombre des conscrits qu'ils ont reçus depuis le 1er vendémiaire an XII, de ceux qu'ils ont dû recevoir, et de ceux qui ont déserté après qu'ils les ont reçus. Distinguez dans ce nombre les remplaçants des conscrits et proposez-moi des mesures extraordinaires pour faire arrêter à la fois dans les départements tous les conscrits et remplaçants déserteurs" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10507; la minute (Archives nationales, AF IV 867, thermidor an XIII, n° 69) est datée du 6 août).

Le 8 août 1805 (20 thermidor an 13), l'Empereur, depuis le camp de Boulogne, donne ses Ordres : "Les compagnies devant être considérées au complet de cent hommes, le major général fera connaître le nombre de places que chaque chaloupe-canonnière pourra procurer au delà.
Chaque bateau-canonnier ne pouvant contenir plus de quatre-vingt-quatorze hommes, il sera attaché à chaque division de bateaux-canonmers un dix-neuvième bâtiment qui formera un accroissement de places d'environ cent hommes.
Il sera formé cinq ailes de débarquement, composées chacune de soixante-douze péniches, sur lesquelles il sera embarqué six bataillons formant trois régiments, dont deux d'infanterie légère et un de ligne.
Les bataillons qui s'embarqueront sur les péniches seront réduits à 700 hommes, officiers compris.
Il y aura de plus une escouade d’ouvriers avec ce qui sera nécessaire pour enclouer les pièces, une compagnie d'artillerie munie de de refouloirs, leviers et autres objets propres à rétablir les batteries et à les réarmer sur-le-champ.
Il y aura aussi une Compagnie de sapeurs avec ses outils.
... La droite du même corps d'armée formera la 3e aile, et sera composée des 10e et 17e légères et 34e de ligne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 149).

Le 10e Léger compte 1084 anciens soldats sur 1711 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).

Corps

 

Hommes ayant droit

Total

Années de service du plus ancien soldat

Plus de 25 ans de service

De 20 à 25 ans de service

De 15 à 20 ans de service

De 10 à 15 ans de service   

10e régiment d'infanterie légère

0

13

9

572

594

(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

10e Léger

308

60

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 3e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade X., le 10e Léger, 2 Bataillons, de la 1re Division du Corps du centre, 1400 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 1re Division du Corps du centre (Saint-Hilaire) le 10e Léger, Colonel Pouzet, Chefs de Bataillon Devillers et Meslier, 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 243 hommes présents à Boulogne, 1400 hommes présents à la 3e aile ; 539 hommes présents au Dépôt à Evreux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Le 4 Fructidor an 13 (22 août 1805), le Maréchal Berthier écrit, depuis Boulogne, à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté du nombre de conscrits que les 33e et 48e régiments de ligne, les 10e, 21e, 24e et 26e régiments d'infanterie légère ont reçu depuis le 1er vendémiaire an XII, de celui qu'ils ont dû recevoir et du nombre de ceux qui ont déserté après l'incorporation.
Il résulte de l'état ci-joint que la désertion s'est principalement manifestée dans les 24e et 26e régiments d'infanterie légère, puisque sur 800 à 900 conscrits arrivés à chacun de ces régiments, il en est déserté près de 250.
Pour faciliter la poursuite et l'arrestation de ces déserteurs, ainsi que des réfractaires qui se trouvent dans les départements des Basses-Pyrénées, du Mont-Blanc, de l'Eure et du Tarn, il paraîtrait nécessaire de mettre des troupes à la disposition des préfets de ces départements et de les autoriser à établir des garnisaires chez les parents des déserteurs et conscrits en retard.
Il existe dans le département des Basses-Pyrénées le 5e régiment d'infanterie légère, fort de 900 à 1000 hommes, qui s'organise à Pau; trois compagnies de ce régiment pourraient être mises à cet effet à la disposition du préfet.
Il n'existe aucune troupe dans le département du Mont-Blanc; on pourrait y détacher momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Genève.
Le 3e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, fort de 480 hommes présents, qui est à Evreux, pourrait fournir deux compagnies pour activer les poursuites dans le département de l'Eure.
Quant au département du Tarn, on pourrait y envoyer momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Cette. Il n'existe dans la 9e division que quatre compagnies de vétérans, un détachement du 3e régiment d'artillerie à pied, la 4e compagnie de canonniers vétérans et deux compagnies de canonniers gardes-côtes.
Je demande les ordres de Sa Majesté
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 696).

Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 1ère Division les :
10e Régiment d’infanterie légère, 1539 hommes.
36e Régiment d’infanterie de ligne, 1767 hommes.
43e Régiment d’infanterie de ligne, 1754 hommes.
14e Régiment d’infanterie de ligne, 1704 hommes.
55e Régiment d’infanterie de ligne, 1766 hommes.
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).

Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre ... aux 3es bataillons du 10e et 24e d'infanterie légère ... de se rendre à Landau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).

Le 19 Septembre, les Autrichiens ont attaqué la Bavière, alliée de la France, et se sont installés à Ulm.

La Grande Armée étant constituée, les troupes sous les ordres de Soult en deviennent le 4e Corps. Le 10e Léger fait partie de la 1ère Division Saint-Hilaire.

Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 1ère Division. Le 10e Régiment d'infanterie légère a son 1er Bataillon à Leichmersheim et Kuhardt; son 2e Bataillon à Hoert (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).

Le 1er Vendémiaire an 14 (23 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe l' "Ordre de marche pour le 4e corps de la Grande Armée.
Le général de division Saint-Hilaire donnera ordre aux régiments qui composent sa division de cantonner demain 2, savoir :
Le 10e régiment d'infanterie légère, en son entier, à Landau ...
Le 3, la division se rendra en son entier à Spire, où elle sera cantonnée et recevra de nouveaux ordres.
A son passage à Landau, cette division sera complétée en pain, pour jusqu'au 4 compris ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 495).

Les "Dispositions générales et emploi des généraux de brigade dans les quatre divisions d'infanterie du 4e corps de la Grande Armée", datées du 3 Vendémiaire an 14 (25 septembre 1805), indiquent : "… La première division formant tête de colonne pour le corps d'armée aura une avant-garde; elle sera commandée par le général de brigade Morand, sous les ordres du général de division Saint-Hilaire.
Composition :
Le 10e régiment d'infanterie légère;
Le 26e régiment de chasseurs à cheval.
Deux pièces de 4, qui seront prises dans l'équipage de campagne affecté à la division ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 504).

Napoléon, ayant concentré ses forces sur la rive gauche du Rhin, les lance sur le centre Europe. Le 4e Corps franchit le Rhin à Spire le 26 septembre.

Le Maréchal Soult écrit au Prince Murat, depuis Spire, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805) : "… A midi, je ferai cependant passer le fleuve, sur des bacs et nacelles, au 10e régiment d'infanterie légère et au 26e de chasseurs à cheval.
Cette troupe, qui formera l'avant-garde de la 1re division, prendra poste jusqu'à demain matin en avant de Rheinhausen, couvrira le pont et éclairera les routes …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 507).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division.
10e Légère. 2 Bataillons, 1542 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

D'après le Rapport du Chef d'état-major au Major général daté du 9 Vendémiaire en 14, les positions occupées, le 4 Vendémiaire, par l'avant-garde (26e chasseurs et 10e d'infanterie légère) sont : en avant de Rheinhausen, gardant les routes de Bruchsal, Philippsbourg, Mingolsheim et Wiesloch (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 507).

Le 5 Vendémiaire an 14 (27 septembre 1805), le Maréchal Soult écrit, depuis Spire, au Maréchal Berthier : "Hier, je fis passer le Rhin par le 10e d'infanterie légère et un escadron du 26e de chasseurs, qui, sous les ordres du général Morand, ont été prendre poste sur la route de Bruchsal.
Aujourd'hui cette avant-garde poussera jusqu'en avant d'Heidelsheim, sur la route d'Eppingen …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 512).

Le 4e Corps entre à Augsbourg le 9 Octobre.

Napoléon, par une manœuvre rapide, porte son armée sur le Danube entre les Autrichiens établis à Ulm et les Russes qui venaient à leur secours. Le Corps d’armée du Général Mack capitule à Ulm.

Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée.
Commandant en chef. Maréchal Soult. 1re Division du 4e Corps.
Général de Division. SAINT-HILAIRE.
10e Légère (2 Bataillons) ;
14e de Ligne (2 Bataillons) ;
36e de Ligne (2 Bataillons) ;
43e de Ligne (2 Bataillons) ;
55e de Ligne (2 Bataillons).

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le 10e Léger participe à la bataille d’Hollabrunn le 16 novembre.

Le 30 novembre 1805, le 10e léger occupe Kobelnitz (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 120).

Le 1er décembre 1805, Vandamme s'avance auprès du ruisseau de Jirzikowitz, à la hauteur des Grenadiers ; Saint-Hilaire vient prendre la place de Vandamme entre Schlapanitz et Puntowitz ; ce dernier hameau est gardé par le 10e Léger (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 125).

- 2 décembre 1805, Austerlitz

A Austerlitz, le 4e Corps s’empare du plateau de Pratzen et contribue ainsi à la victoire.

La Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).

Entre 9 heures et 9 heures 30, la Brigade Thiébault livre dans Pratzen un combat imprévu, et contraire aux instructions de l’Empereur. Le Général Saint-Hilaire, en prescrivant à Thiébault de soutenir Morand, lui a ordonné incidemment d’occuper le village de Pratzen. Tous deux croyaient que l’ennemi avait à peu près abandonné cette localité, mal situées pour faire une bonne défense ; aussi Thiébault, tout en suivant de loin la Brigade Morand avec trois Bataillons en ligne de colonnes, se contente-t-il de détacher le Colonel Mazas avec le 1er Bataillon du 14e pour occuper Pratzen chemin faisant. Mazas s’avance avec son Bataillon déployé ; mais soudain, à la crête du ravin, nos soldats voient un Bataillon russe se dresser brusquement et lâcher une salve à bout portant. Saisie de surprise, ils se débandent.
Tandis que le Colonel Mazas rallie son Bataillon en arrière, puis va rejoindre le 10e Léger sur la hauteur, Thiébault accourt avec ses trois Bataillons, les déploie tout en courant, et enlève Pratzen. C’est le tour des Russes de s’enfuir. Les Fusiliers de Novgorod lâchent pied, mettent le désordre dans un Bataillon d’Apchéron qui les suivait, et disparaissent du champ de bataille (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 177-178).

Le combat n’est pas terminée dans Pratzen, que déjà le 1er Bataillon du 36e est appelé par le Général Saint-Hilaire à la gauche du 10e Léger, qui n’avance plus qu’avec peine. Ce renfort donne une impulsion nouvelle à la troupe de Morand qui, forte maintenant de quatre Bataillons, reprend sa marche offensive et atteint le sommet du mamelon.
C’est alors qu’intervient Kamenski. Sa Brigade longe la crête du plateau et commence à descendre par le chemin qui conduit Telnitz, lorsqu’il entend la fusillade du côté de Pratzen. Après s’être assuré par lui-même de la présence des Français en grand nombre sur ce point, il fait faire demi-tour à ses troupes, et en engage une partie sans plus attendre.
"Le 10e léger et le 1er bataillon du 36e, à peine formés, soutenaient déjà une charge si furieuse, qu’un grand nombre d’officiers et de soldats ayant été tués ou blessés en quelques minutes, les troupes, accablées par le nombre, reculèrent. Cependant le commandant Perrier, du 36e, venait, par son sang-froid et sa belle conduite, d’arrêter les progrès du mal, quand il tomba atteint de deux coups de feu. C’est alors qu’on vit l’adjudant major Labadie de ce bataillon, s’emparer du drapeau et marcher à l’ennemi en criant : que les braves me suivre ! Les capitaines Raoul et Duhil, armés de fusils, se jetèrent aussitôt devant le drapeau pour le défendre, et le bataillon entier reprit l’offensive" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 178).

A ce moment, il faut faire face aux Autrichiens de Kollowrath, qui ont parcouru deux kilomètres pour atteindre le lieu du combat.
Le 2e bataillon du 36e, établi alors à l’église de Pratzen, voyant fléchir le 1er Bataillon, qui est déployé à sa droite, se porte à son secours en rompant par le flanc droit, et charge avec vigueur. La ligne française est dégagée pour l’instant, mais ne tarde pas à être assaillie de nouveau, et près de succomber, malgré l’intervention du 2e Bataillon du 14e, qui va se placer à la gauche du 36e.
A ce moment, si l’on en croit Thiébault, le Général Saint-Hilaire demande à ses Brigadier s’il ne faut pas se replier pour prendre une position plus resserrée, quand le Colonel Pouzet, du 10e Léger, s’écrie : "Nous replier ! Si seulement nous nous arrêterons, nous sommes perdus ! Que l’ennemi n’ait pas le temps de nous compter. Courons dessus !".
Ce moment d’incertitude produit une réaction des plus vives. "Rarement les soldats montrèrent plus de résolution. Les Russes, étonnés à leur tour, reculèrent d’abord, s’enfuirent bientôt en désordre et vivement poursuivis … L’apparition de nouvelles têtes de colonnes fit sentir la nécessité de se préparer sans retard à une lutte encore plus disproportionnée".
Les Officiers doivent modérer l’ardeur des soldats ; "L’ordre était si nécessaire, dit Thiébault, que le salut de tous en dépendait. Chacun finit par le comprendre. Les rangs se reformèrent, et de nouvelles dispositions, quoique prises à la hâte, permirent non seulement à la brigade de choisir son ordre de bataille, mais de faire quelques préparatifs de défense … ".
"Par suite des mouvements qui, pendant les premières heures du combat, surtout, se firent presque tous en courant (tant l’ennemi nous pressait de tous côtés) le 36e avait à ce moment le 2e Bataillon du 14e à sa gauche, et formait la droite de ma ligne, à l’extrémité et en arrière de laquelle s’appuyait perpendiculairement le 10e léger du général Morand, dont la droite était formée du 1er bataillon du 14e. Nous présentions de cette sorte une équerre dont l’angle était saillant".
La Brigade ainsi fractionnée, le Général Morand, avec ses trois Bataillons, est chargé de battre de nouveau le Général Kamenski ; le Général Thiébault, avec ses trois autres, est opposé aux nouvelles masses du Général Kollowrath, qui avancent en faisant jouer leur musique.
Le 10e Léger et le 36e sont alors en ligne déployée : "Je plaçais en colonne à la gauche de ma ligne, dit Thiébault, le 2e bataillon du 14e, pour pouvoir opposer aux besoins une masse à celles qui s’avançaient vers nous, et pour avoir une troupe que, sans déranger ma ligne, je pusse opposer à la cavalerie ou à tout autre corps qui essayerait de nous envelopper.
Morand, employant trois des six pièces d’artillerie de la division, je plaçai les trois dernières entre les deux bataillons du 36e mais à ce moment, et sous les ordres du chef de bataillon Fontenay, nous arrivèrent six pièces de 12 que nous envoyait l’Empereur, qui jugeait à quel point notre position s’aggravait ; de suite je m’en emparai … Je les fis placer de chaque côté du 36e … j’ordonnai au commandant Fontenay de faire charger toutes les pièces à mitraille et à boulets, et, sur l’observation que cela les abîmait, j’ajoutai : Qu’elles durent dix minutes, cela suffira. Je fis ensuite vérifier le pointage des pièces pour tirer à 10 ou 20 toises ; je fis placer dix cartouches à mitraille et 10 boulets par pièce à côté de chacune d’elles, pour tirer plus vite ; je fis renouveler et renouvelai moi-même aux troupes la recommandation de bien viser avant de tirer, et de viser à la ceinture des hommes et au centre des pelotons, afin qu’aucun coup de fusil ne fut perdu ; puis ayant utilisé de cette sorte jusqu’au dernier moment, je laissai approcher ces formidables masses à la distance prévue, et brusquement, mais neuf pièces démasquées et toute ma ligne commencèrent un des feux les plus destructeurs qui jamais aient été faits …
On conçoit ma satisfaction en voyant chacun des coups de canon ouvrir dans les régiments de larges trous carrés, et ces quatre régiments qui assaillaient mes trois bataillons se disperser en masse fuyante … En prévenant un choc auquel nous étions hors d’état de résister, je sauvai la brigade et l’avant-garde que commandait Morand, et nous pûmes ainsi nous maintenir sur le plateau de Pratzen, dont la perte nous aurait été aussi fatale que sa conservation fut décisive. C’est, en effet, immédiatement après que, réunis à Morand, nous repoussâmes vivement la brigade Kamenski et lui enlevâmes deux batteries toutes attelées, et cela au lieu et place de toute notre artillerie que nous aurions perdu.
Arrivé à la partie la plus élevée du plateau de Pratzen, nous dominions sur un vaste horizon…
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 179-180).

C’est alors que Langeron vient porter secours à Kamenski, dont la brigade subit le feu meurtrier des Français. Langeron ordonne alors, vers 11 heures, une charge à la baïonnette pour soustraire ses Bataillons au feu supérieur des Français, et de porter sur le plateau la plus grande partie de ses troupes. Russes et Autrichiens s’acharnent, mais ne parviennent pas à déloger les Français du mamelon, où le 10e Léger se cramponne furieusement.
Le 43e de Ligne vient entretemps secourir Thiébault.
La Brigade Varé (43e et 55e) est d’abord tenue en réserve. Mais, dès qu’elle voit le 10e Léger prendre pied sur le plateau, cette Brigade contourne le village de Pratzen et se jette sur le flanc gauche des Russes, que Vandamme aborde au même instant. Le 55e continue à se battre en liaison avec les troupes de Vandamme ; le 43e revient, vers 10h30, unir ses efforts à ceux de Morand et de Thiébault pour assurer à la Division Saint-Hilaire la possession du plateau de Pratzen. La lutte est acharnée jusque vers 12 h 30 ((Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 181-182).

Les Généraux Saint-Hilaire et Legrand, voyant les Russes repoussés au nord-ouest de Sokolnitz, se disposent à leur couper toute retraite de ce côté. Le 10e Léger, le 43e et le 14e sont dirigés sur Kobelnitz ; la Brigade Levasseur les suit depuis quelques temps déjà ; l’Empereur a appelé de ce côté une partie des Grenadiers Oudinot, qui arrivent dans la direction opposée (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).

Le Chef de Bataillon Simonin du 10e Léger est tué.

Le 10e Léger a 40 hommes tués et 279 blessés (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 229).

"36e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.
Schoenbrunn, 23 frimaire an 14 (14 décembre 1805). … Un carabinier du 10e régiment d'infanterie légère a le bras gauche emporté par un boulet de canon : « Aide-moi, dit-il à son camarade, à ôter mon sac, et cours me venger. Je n'ai pas besoin d'autres secours ». Il met ensuite son sac sur son bras droit et marche seul vers l'ambulance ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 519; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 545 ; Correspondance de Napoléon, t. 11, lettres 9574).

"Note au Ministre de la Guere sur l'un des évènements de la bataille d'Austerlitz
Neubourg, 13 mars 1806.
... Toute retraite se trouvant coupée à cette colonne ennemie, qui était cernée de toutes parts, elle mit bas les armes sur tous les points.
Il est notoire que ces Russes étaient prisonniers de guerre, lorsque quelques hussards du 8e parurent, plus occupés de prendre des chevaux que du reste.
C'est ainsi qu'une partie de cette colonne mit bas les armes devant le 10e régiment d'infanterie légère et les troupes du maréchal Duroc, une autre partie devant le 48e et le 36e.
Ces prisonniers furent dirigés sur Brünn, sous l'escorte de quelques hommes d'infanterie et de cavalerie ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 212, lettre 129).

Dès la fin de la bataille, Soult ordonne au Général Schinner de réunir le Bataillon des Tirailleurs corses, le 10e Léger, le 55e et le 57e de Ligne, et le 8e Hussards, avec quatre pièces de 4, pour se diriger sur Gaya (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 233).

Après Austerlitz, l'armée prend ses cantonnements en Moravie. Le Corps du maréchal Soult, qui s'était particulièrement distingué, est cantonné à Vienne et aux environs.

Le 12 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejan, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les trois mille hommes formant la réserve des départements ci-dessous nommés marchent comme les autres et soient dirigés, savoir ceux du département :
... De l’Aveyron … 10e d'infanterie légère ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11656).

Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
ANNEXE
... 4e corps du maréchal Soult
5e division militaire
10e léger Landau ...
" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12352).

Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin … La division du général Leval est composée de détachements des 10e et 26e d'infanterie légère, 3e, 40e, 58e, 4e et 34e de ligne, 17e et 24e d'infanterie légère (n’apparaissent pas dans la CGN), 18e, 64e, 57e et 88e de ligne : donnez ordre que cette division soit dissoute, et qu'elle se dirige, sans aucun séjour, par la route la plus courte, sur les bataillons de guerre ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).

Sapeur du 10e Léger, 1807-1808
Fig. A4 Sapeur du 10e Léger, 1807-1808

Le 11 juillet 1806 encore, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s’ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal.
ANNEXE
État des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt du 10e ... fera partir un détachement de ... 100 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).

Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
... Le département de Gênes, au lieu de fournir 176 hommes au 8e d'infanterie légère, les fournira au 10e léger qui se trouvera par là avoir 470 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).

Le 17 septembre 1806, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commaandant la 5e Division Militaire à Strasbourg : "… Je n'ai point, dans les situations que vous m'avez envoyées, celles des compagnies de grenadiers des 3es et 4e bataillons. Envoyez-moi cette situation, que je désire avoir. Quelle serait, par exemple, la force d'un ... bataillon qui serait formé avec les compagnies de carabiniers des 7e, 10e, 16e et 24e légers, qui se trouvent à leurs 3es bataillons au dépôt ? Faites-moi connaître aussi la situation des voltigeurs" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10802 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12967).

En 1806, la Prusse et la Saxe décident d’affronter les Français en attendant les Russes; mal leur en prend. Par deux victoires à Iéna, et Auerstaedt livrée par Davout, l’armée prussienne est écrasée.

Le 14 octobre 1806, à Iéna le 4e Corps est à l’aile droite.

Le 4e Corps se met à la poursuite des restes de l’armée prussienne sur Lübeck. Puis, l'armée française continue sa marche triomphale sur Berlin.

Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 1er Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 3e Régiment de ligne, 1 du 4e, 1 du 18e, 1 du 57e, 1 du 10e d'infanterie légère, 1 du 24e, 1 du 26e; total : 980 hommes.

Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au moment de l'ouverture de la campagne d'Hiver (un renfort de 848 hommes est arrivé vers le 20 décembre) :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 36e, 43e, 55e de Ligne, 8 Bataillons, 14 pièces, 7077 hommes.
2e Division Leval : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 14 pièces, 9149 hommes. Note : Le 1er Bataillon du 57e (923 hommes), compris dans l’effectif, a été détaché à l’escorte des prisonniers.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e et 75e de Ligne, 6 Bataillons, 14 pièces, 7270 hommes.
Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô, 2 Bataillons
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1443 hommes" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).

On entre en Pologne à la rencontre des Russes. Battus à Golymin et à Pulstuk, les Russes se retirent vers l'est et l'armée française, arrêtée par la boue, la neige et le froid, prend ses quartiers d'hiver en janvier 1807.

Le 13 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "... Donnez ordre au général Clarke de faire passer à Küstrin le régiment bavarois qui se trouve à Berlin, aussitôt que le commandant de Küstrin pourra faire partir les détachements du 10e léger et du 32e, qu'il a retenus, ainsi que les hommes des dépôts des 1er, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e corps, qui se trouvent en état de partir, avec des capotes, des souliers, des armes et 50 cartouches par homme ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11621 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14032).

Le 3 février 1807, à Bergfried, "Le général Saint-Hilaire, que l'Empereur porta sur Kaltfliess, eut l'avantage d'y trouver l'ennemi et de le repousser au-delà du pont, avec le 10e régiment d'infanterie légère, soutenu des 36e et 43e de ligne, après lui avoir fait perdre plus de 400 hommes dont 150 prisonniers. Cet engagement s'étant prolongé très avant dans la nuit, l'obscurité favorisa l'ennemi pour retirer son artillerie et sauver une partie de son monde ..." (Journal opérations 4e corps in Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 188).

On retrouve l’adversaire à Eylau, les 7 et 8 février 1807.

Le 8 au matin, la division Saint-Hilaire se trouve près de Rothenen. Elle reçoit l'ordre de se maintenir dans cette position, puis ensuite de se porter en avant en secondant par sa droite les attaques du Maréchal Davout. "Ma marche se ralentit malgré moi, par les pertes immenses que je faisais à chaque pas et la contrariété du temps et du terrain. Le mouvement un peu oblique que je continuais toujours réunit ma droite à la gauche de la division Morand ; presque au même instant, une partie de la ligne russe que j’avais devant moi fit un mouvement sur ma gauche pour me prendre en flanc. Je réunis aussitôt l'artillerie qui me restait de disponible et je parvins, après un feu très vif et très meurtrier, à faire changer à l'ennemi ses dispositions. Pendant cet instant très critique où j'étais vivement compromis sur ma gauche par la cavalerie, l'infanterie ennemie et le feu de son artillerie, le 1er bataillon du 10e régiment ..., joint aux 2 régiments de gauche de la division Morand, fit l'attaque du plateau qui est un peu en arrière de Klein-Sausgarten, en tournant ce plateau par sa droite ..." (Rapport de Saint-Hilaire, dans Journal des opérations du 4e corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 215).

"Les 30e et 17e régiments avaient à leur gauche 1 bataillon du 10e régiment d'infanterie légère de la division Saint-Hilaire, et à leur droite, à quelque distance, les deux lignes du 61e régiment. L'armée russe n'était plus qu'à 200 pas ; elle arrivait tête baissée, la baïonnette en avant, soutenue par 39 bouches à feu. On s'approcha à demi-portée de pistolet ; mais les Russes disséminés et effrayés par le feu que faisaient en marchant nos bataillons lâchèrent pied et s'en furent dans le plus grand désordre, abandonnant leur artillerie, dont les canonniers furent tués sur leurs pièces … lorsqu'un corps de cavalerie et d'infanterie, que les Russes avaient en réserve et que les tourbillons de neige et les accidents du terrain avaient dérobé jusqu'alors, fondit sur le bataillon du 10e régiment d'infanterie légère ... Ce bataillon renversé sur la 1re division y porta le désordre et elle fut refoulée en masse à 200 ou 300 pas ... Un corps de dragons de la division Klein arriva et permit aux bataillons de se reformer en avant de Serpallen, qui resta au pouvoir du général Morand" (Journal des opérations du 3e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 216).

Très sanglante bataille que celle d'Eylau, où les deux armées se saignent. Le 10e Léger y a de très nombreuses pertes et y voit une de ses Aigles capturée : celle de son premier Bataillon. L’armée française après la bataille panse ses blessures et se reconstitue pour continuer le combat contre les Russes.

Le 10 février 1807, Pierre Berthezene est nommé Colonel du Régiment. "Colonel Berthezene, je vous confie un régiment qui vaut ma Garde" : c’est ainsi que l’Empereur désigne, à son nouveau chef, le 10e Léger.

Le 11 février 1807, Davout écrit, depuis Domnau, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… Conformément aux ordres de Votre Altesse, la queue du 3e corps d'armée devait être cantonnée à une lieue d'Eylau ; cependant Lampasch est toujours occupé par le 10e régiment d'infanterie légère, et le général de division Saint-Hilaire occupe encore de sa personne Wucken au milieu de mes cantonnements ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 415, lettre 285).

Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 10e léger
... À Bromberg ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataill d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : … Pour la Grande Armée … 10e léger 100" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).

Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Soult : "Mon Cousin … Le 10e d'infanterie légère a perdu à Iena, a perdu par les maladies, a perdu à Eylau : son effectif ne peut pas être aujourd'hui de 1,400 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12074 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14730).

Tambour de Chasseurs du 10e Léger, 1807-1808
Fig. A5 Tambour de Chasseurs du 10e Léger, 1807-1808

Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
10e légère 49
[Pour les grenadiers] 47 [Pour les voltigeurs] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition :
… 10e ... d'infanterie légère ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Le même 21 avril 1807, l'Empereur adresse, depuis Finkenstein, une autre lettre au Maréchal Kellermann : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes.
... du 10e d'infanterie légère 300 ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).

Le 24 avril 1807, à Finckenstein, on présente à l'Empereur une "Lettre de Berthier : « Sire, le colonel du 10e régiment d'infanterie légère expose que M. Lempereur, capitaine dans ce régiment et membre de la Légion d'honneur, tué à la bataille d'Eylau, a laissé une veuve et trois demoiselles sans fortune. Il prie Sa Majesté de vouloir bien accorder l'admission d'une des filles de cet officier à la maison d'éducation d'Ecouen destinée aux enfants des membres de la Légion d'honneur. L'aînée de ces demoiselles nommée Magdeleine est âgée de 18 ans. La cadette appelée Caroline en a 16 et la plus jeune nommée Apolline en a 13. Je demande les ordres de Sa Majesté »"; l'Empereur répond : "Faire un décret pour toutes les trois" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 215).

Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LEGERE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 10e 200 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).

Le 27 mai 1807, à Finkenstein, "Le général CIarke rend compte qu’il a fait partir de Berlin le 9e régiment d'infanterie légère (?) pour Posen, d'où les compagnies de ce régiment provenant du 17e légère, des 34e, 40e, 88e, 100e et 163e ( ?) de ligne, se dirigeront sur Varsovie ; tandis que celles appartenant aux 10e légère, 3e, 4e, 18e, 57e et 59e de ligne se dirgeront sur Thorn. Il demande quelle sera la destination ultérieure de ces six dernières compagnies"; Napoléon répond : "Faire venir à Finkenstein la partie de ce régiment qui arrive à Thorn" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1149).

Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

Le 10e Léger s'illustre particulièrement à sa tête au combat d'Heilsberg le 10 juin.

Lorsque la division Saint-Hilaire atteint la ligne des ouvrages russes, l'ennemi l'attaque sur ses deux flancs. "Le 10e d'infanterie légère et le 57e de la seconde ligne le repoussèrent sur la droite tandis qu'à gauche le 43e et le 46e ... obtinrent le même succès". Néanmoins la Division, prise entre deux feux et subissant des pertes énormes, doit se replier à l'ouest du ravin du Spuy Bach. "Dès lors l'affaire se changea sur la droite en une canonnade qui se prolongea très avant dans la nuit" (Journal des opérations du 4e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 175)

Puis le Régiment combat à Friedland le 14 Juin. Les Russes sont battus. Les deux Empereurs vont se rencontrer sur le Niémen.

Après la paix de Tilsit, Berthezène occupe l’île de Rügen sur la Baltique.

Le 23 octobre 1807, à Fontainebleau, l'Empereur est informé que "Le colonel du 10e régiment d'infanterie légère propose d'envoyer, non habillés, les 300 conscrits qui doivent rejoindre les bataillons de guerre, ceux-ci disposant d'effets d'habillement en suffisante quantité pour habiller et équiper ces 300 hommnes" ; Napoléon répond : "Refusé cette mesure. Il est plus naturel de faire marcher les habits; d'ailleurs, si les bataillons de guerre n'ont besoin de rien, le corps doit avoir assez de moyens pour se procurer ces habillements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1382).

L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’ Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.

Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 1er Régiment provisoire d’Infanterie (Léger) formé de détachements des 7e, 10e 11e et 17e Légers.

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
Les trois bataillons du 13e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 6e, 7e, 9e, 10e, 13e, 16e, 17e, 21e, 24e, 26e, 27e et 28e régiments d'infanterie légère ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
1er bataillon ; une compagnie de 150 hommes du 6e régiment d'infanterie légère, une du 7e, une du 9e et une du 10e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire ...
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 1er bataillon
une compagnie de 150 hommes du 6e régiment d'infanterie légère
une du 7e
une du 9e
et une du 10e ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).

Inspection du Dépôt du 10e Léger à Schlestadt le 2 février 1808 par le Général Schauenbourg

Si le Général inspecteur est satisfait dans l’ensemble de l’état des 250 hommes qu’on lui a présenté sous les armes, il ne l'est pas pour ce qui est de la négligence dans la tenue des comptes. Il en fait la remarque officielle au Major Pillet qui commande le Dépôt du Régiment. Il en profite pour rappeler que : "... SM défend au chef de corps de se permettre de faire exercer, sous quelques prétextes que ce soit, des retenues autres que celles prévues par le réglement et que la retenue à faire à Messieurs les officiers pour la musique se bornera à une journée de solde par mois".

10e Léger 1809-1810 Voltigeur, Carabinier et Chasseur
Fig. B1, Fig. B2 et Fig. B3 Voltigeur, Carabinier et Chasseur du 10e Léger, 1809-1810

Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
... 4e Corps de la Grande Armée. — ... Les 10e, 24e et 26e d'infanterie légère garderont leurs trois bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
4e corps
... 10e régiment d'infanterie légère 100 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

Le 18 mai 1808, à Bayonne, l'Empereur est informé que : "Des effets ont été perdus dans un transport. Le conducteur du convoi a été traduit à un conseil de guerre et déchargé de toute responsabilité. On propose à Sa Majesté d'indemniser les corps auxquels appartenaient ces effets.
La perte s'élève pour le 14e de ligne à. 1.400 »
Et pour le 10e d'infanterie légère à 2.475 »
"; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1890 - Note. Extraites du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, doté du 11 mai 1808 »).

Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
3e régiment de marche à Strasbourg : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2240 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
3e Id. 4.340 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 3e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 3e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 4e CORPS ...
4e bataillon (6 compagnies).
Trois compagnies, Neuf- Brisach, de 140 hommes du 105e de ligne. 420
Trois compagnies, Schlestadt, de 140 hommes du 10e d'infanterie légère. 420
840 ...
10 3
24 3
26 3
Metz, 9 compagnies ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).

Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 3e brigade sera composée du 4e régiment de marche qui sera formé des détachements du 4e corps.
Le 4e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
2e bataillon : 3 compagnies légères 10e légère, 3 compagnies du 24e, 3 compagnies du 26e ...
Cette brigade se réunira à Strasbourg ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).

Le 12 juillet 1808, "On propose à Sa Majesté d'accepter la démission offerte par M. Dondey de son emploi de sous-lieutenant au 10e régiment d'infanterie légère"; "Accordé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2101- Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, du 6 juillet 1S08 »).

Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements :
... le 10e léger manque de 100 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).

Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que dans sa situation actuelle le corps du général Oudinot n'a que 8794 hommes, tandis qu'il devrait être de 11200 hommes ; il lui manque donc 2500 hommes. Je désire que vous donniez les ordres suivants aux bataillons de guerre.
Nombre d’hommes à fournir
... Du 30e de ligne, de fournir audit corps 30 grenadiers, 15 voltigeurs
... Au 10e légère idem 40 15
... Ces hommes seront fournis sur-le-champ, en les choisissant aux bataillons de guerre de la Grande Armée, ce qui complétera ces compagnies à 140 hommes chacune ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18779).

Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 4e corps sont ceux des 10e, 26e et 24e légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).

Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "1° Les vingt et un régiments de l'armée du Rhin seront complétés à quatre bataillons. A cet effet, les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons des 30e et 33e de ligne, du 10e d'infanterie légère, des 105e, 22e, 57e, 65e, 72e, 3e, 12e, 61e, 85e et 111e de ligne, qui font partie du corps que commande le général Oudinot, partiront au 10 janvier prochain de leurs cantonnements actuels pour rejoindre les bataillons de guerre de leurs régiments respctifs, hormis les régiments qui ont ordre déja, qui rentrent en France.
Les 4es bataillons des 48e de ligne, 13e légère, 108e, 72e et 65e et autres joindront également leurs corps à l'armée du Rhin aussitôt qu'ils seront complétés à 840 hommes et commenceront le 1er mars. Les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons qui rejoindront leurs régiments formeront le fond des 4es bataillons ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).

LA CAMPAGNE DE 1809

Tambour de Chasseurs 10e Léger 1809-1810
Fig. B4 Tambour de Chasseurs du 10e Léger, 1809-1810

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’ai reçu l’état de situation du 1er février ... je désirerais que vous me fissiez connaître quand le dépôt du 6e d’infanterie de ligne pourra envoyer au 4e bataillon 200 hommes ? Quand le dépôt du 20e pourra en envoyer 100 ? Quand celui du 29e pourra en envoyer 100 ? Quand celui du 112e pourra en envoyer 400, celui du 14e d’infanterie légère 100, celui du 23e d’infanterie légère 600, celui du 10e d’infanterie légère 100, celui du 52e 300, celui du 100e 400, enfin celui du 102e 300 ? Ce qui fera un total de 2 400 hommes qui iraient renforcer les quatrièmes bataillons. Il faudrait que tous ces hommes bien armés, bien équipés, ayant souliers et capotes, fussent prêts à partir avant le commencement de mars. Prenez des renseignements et faites-moi connaître si tout cela peut s’exécuter avant le 1er mars" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20014).

Le même 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est ... Le 10e légère enverra à Mayence 400 hommes de son dépôt ; le dépôt du 22e de ligne y enverra 100 hommes ; le dépôt du 3e de ligne 360 hommes ; le dépôt du 57e de ligne, 300 hommes ; le dépôt du 72e de ligne, 360 hommes. Ces détachements faisant 1 520 hommes, et 400 hommes que le dépôt du 105e enverra également à Mayence, formeront le 4e bataillon de marche de l’armée du Rhin.
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).

Napoléon écrit, de Paris, le 21 février 1809, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez l'ordre que le quartier général de la division Saint-Hilaire se réunisse à Magdeburg. A cet effet, le 10e léger, le 3e de ligne, le 12e et le 16e de chasseurs, qui sont dans la Poméranie suédoise, ainsi que l'artillerie, sapeurs. mineurs, etc., se mettront en marche pour Magdeburg" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14794 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20092 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 376) .

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 11e régiment sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 7e léger, 17e 1éger, 10e 1éger, 9e 1éger, 21e léger, 28e 1éger ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 9 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les deux compagnies du 10e d'infanterie légère, du 3e de ligne, du 57e, du 62e et du 22e formant dix compagnies seront réunies en un bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire.
Les deux compagnies du 12e, du 30e, 61e, 65e, 85e, 105e et 111e formeront un second bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche du 4e bataillon de l'armée du Rhin.
Faites-moi connaître le plus tôt possible le nombre d'officiers, sous-officiers et soldats que les corps pourront fournir à ces compagnies afin de pourvoir à les compléter. Ces 2 bataillons se rendront à Strasbourg
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20308 - La minute (Archives nationales, AF IV 879, mars 1809, n° 146), qui est la dictée, est datée à posteriori de Rambouillet le 11 mars). Ces «Bataillons de marche» sont composés de renforts destinés aux Corps d'armée stationnés en Allemagne.

Sapeur du 10e Léger en 1809-1810
Fig. B5 Sapeur du 10e Léger, 1809-1810

Le 17 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Duc d’Auerstaedt, commandant l’Armée du Rhin, à Erfurt : "Mon cousin … Le corps du duc de Rivoli s'appelle Corps d'observation de l'armée du Rhin ; il sera réuni le 20 à Ulm. Le ministre du trésor pourvoira directement à la solde de ce corps; l'armée du Rhin n'a rien à voir là. Faites armer et approvisionner les forts de Kronach, Forchheim et de Bamberg. Je suppose que votre quartier général sera déjà rendu à Würzburg. Faites approvisionner cette citadelle. Le duc de Danzig doit être arrivé le 20 à Munich. Le 105e de ligne et le 8e de hussards arrivent, à ce qu'il me semble, vers les premiers jours d'avril. Suivez la direction de ces troupes, afin que, s'il survenait quelques changements, vous puissiez les détourner de leur route, et qu'il ne puisse pas leur arriver de malheurs ... Donnez ordre à tout ce qui appartient à la division Saint-Hilaire, cavalerie, infanterie, sapeurs et artillerie, qui le 18 seront à Magdeburg, de se mettre en marche pour Würzburg. Le 10e d'infanterie légère, le 3e de ligne, le 72e, le 57e et le 105e, le 8e de hussards, le 16e et le 12e de chasseurs, le matériel d'artillerie, auront tous leur mouvement sur Würzburg. Vous ne leur donnerez pas de séjours, et vous ferez faire à toutes ces troupes des marches raisonnables, afin d'activer leur réunion. Je préfère que cette réunion se fasse plutôt sur Würzburg que sur Bamberg, parce que la route est plus à droite et plus éloignée des frontières. Je désire donc que vous ayez une division à Bayreuth, une à Nuremberg, une à Bamberg; que la cavalerie légère de votre ancien corps d'armée garde les débouchés de la Bohême; que la division Saint-Hilaire se réunisse d'abord à Würzburg, d'où on pourra l'envoyer entre Nuremberg et Ratisbonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14915 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20424 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 393).

Le même 17 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Erfurt, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai l'honneur de prévenir Votre Altesse que sur les inquiétudes qu'on avait à Dresde et d'après une lettre du roi de Saxe dont j'ai envoyé copie dans le temps à Sa Majesté, j'ai envoyé à Dresde le général Morand, avec l'instruction de se concerter avec le ministre de la guerre sur la direction à donner à l'armée saxonne et avec l'ordre, en cas d'hostilités, d'en prendre le commandement.
J'ai cru que les circonstances exigeaient que je prisse cette mesure provisoire en attendant que l'Empereur ordonnât des dispositions générales.
Le général Morand fera prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre Dresde en état de défense ; mais en cas d'hostilités, l'armée saxonne se bornerait à mettre la ville à l'abri d'un coup de main, et si elle était attaquée par des forces trop supérieures, elle se retirerait par la rive gauche de l'Elbe, en prenant des positions successives pour couvrir Leipzig et pour conserver ses communications à Magdebourg.
J'ai autorisé dans ce cas le Général Morand à réclamer du général Saint-Hilaire 2 régiments de cavalerie légère qui se porteraient sur les points qu'il aurait indiqués. J'ai ordonné aussi au général Saint-Hilaire de placer deux de ses régiments de cavalerie légère, qui se porteraient sur les points qu'il aurait indiqués. J'ai ordonné également au général Saint-Hilaire de placer deux de ses régiments d'infanterie, le 10e léger et le 3e de ligne, et les 12e et 16e de chasseurs, à Halle et entre cette ville et Magdebourg.
Par là ces troupes seront à la portée de protéger la retraite de l'armée saxonne, et quelle que soit la direction donnée au corps du général Saint-Hilaire, ce sera autant de chemin de fait pour ces régiments
" M(azade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 403, lettre 600).

Le 20 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu par l'aide de camp de Votre Altesse Sérénissime les deux lettres qu'elle m'a écrites de Rambouillet le 11 mars : la première relative à l'organisation de la cavalerie légère du Rhin, la deuxième sur la conduite que je dois tenir en cas d'hostilités de la part des Autrichiens.
Je prends toutes les mesures nécessaires pour l'exécution de toutes celles contenues dans la lettre de Votre Altesse.
Je fais partir un officier pour porter au général Saint-Hilaire l'ordre de se mettre en marche pour Bamberg.
Cet officier sera rendu à Magdebourg le 23 ; ainsi le 24, le 10e régiment d'infanterie légère, les 3e, 57e et 72e de ligne, l'artillerie et les administrations du général Saint-Hilaire se mettront en marche : ils seront rendus le neuvième jour, c'est-à-dire le 1er avril, à Bamberg ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 404, lettre 601).

Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
Je désire que les 5es et 6es compagnies des 4es batai1lons du 30e, 31e, 33e, 111e, 12e, 85e, 7e d'infanterie légère, 10e, 3e, 22e, 57e et 105e se forment le plus tôt possible au complet de 140 hommes. Ces compagnies seront dirigées sur Strasbourg, où on les formera en bataillons de marche. On fera autant de bataillons de marche qu'il y a de divisions à l'armée ...
Enfin, le 4e bataillon, composé des 2 compagnies du 10e, du 3e de ligne, du 57e, du 72e et du 105e portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).

Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Le 4e bataillon portera le titre de bataillon de marche de la division Saint-Hilaire et sera composé de 100 hommes du 10e léger, destinés au 4e bataillon, de 200 hommes du 3e de ligne, dont 80 destinés au 4e bataillon, de 300 hommes du 57e, dont 50 destinés au 4e bataillon, et de 200 hommes du 105e, dont 100 destinés au 4e bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).

Le même 23 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, à l’Empereur : "… J'ai reçu le 20, du major général, l'ordre de faire diriger sur Bamberg les 10e léger, 8e, 57e, 72e et 105e de ligne, ainsi que les 12e et 16e de chasseurs et 8e de hussards.
L'ordre expédié par duplicata a dû arriver au général Saint-Hilaire le 23 ; ainsi le 1er avril toute l'infanterie avec l'artillerie seront à Bamberg, à l'exception du 105e. J'ai envoyé au-devant de lui à Wittemberg ; il sera dirigé sur Leipzig, et il rejoindra la division Saint-Hilaire dans les environs.
Je sais l'itinéraire de toutes ces troupes, et dans le cas d'événements imprévus, je les dirigerai suivant les circonstances. En les dirigeant dans ce moment sans nécessité sur Wurtzbourg, j'allongerais leur route de 7 à 8 marches ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 425, lettre 614).

Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 10e Léger doit faire partie du 2e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Montebello ou le Prince de Ponte Corvo; 3e Division Saint-Hilaire, 1ère Brigade Pouzet (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).

La 5e coalition rappelle les troupes françaises sur le Danube que rejoint le 10e Léger à marches forcées.

La Division Saint-Hilaire se met en marche le 13 avril 1809, laissant dans Ratisbonne le 10e Régiment d'infanterie légère, détaché de la Brigade Marion et placé, ainsi que deux Escadrons du 11e Chasseurs et deux pièces d'artillerie, sous le commandement de Pajol, appelé en toute hâte de Nittenau (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 322).

Le 10e se bat à Thann le 19 avril 1809.

Davout, qui doit marcher en toute hâte sur Ingolstadt, part le 19 avril, suit la rive droite du Danube, après avoir eu la précaution de tenir l'ennemi éloigné de la rive gauche du fleuve ; cependant près de Thann, il rencontre l'armée autrichienne qui s'est mise en mouvement pour venir l'attaquer à Ratisbonne. Il doit s'ouvrir un passage au travers des masses allemandes qui vont l'envelopper. A sept heures du matin commence un combat d'autant plus opiniâtre, que le maréchal est encore, dans cette circonstance, aux prises avec des troupes qui lui sont quatre fois supérieures en nombre ; mais son coup d'œil vaste et sûr, sa décision tout à la fois prompte et calculée, cette intrépidité qu'il sait communiquer à ses soldats, va le faire triompher contre toute vraisemblance. Toutefois, pour opérer la jonction avec l'Empereur, il faut traverser des défilés affreux dont le terrain, détrempé par les pluies, semble impraticable. Les Divisions Gudin et Morand marchent les premières ; vient ensuite la Division Saint-Hilaire avec laquelle est le Maréchal Davout ; puis la Division Friant, qui forme l'arrière-garde. En ce moment, le Maréchal, qui a parfaitement jugé des intentions de l'ennemi, comprend que le moyen d'assurer la défaite des Autrichiens, est d'appeler contre lui tous leurs efforts, et de hâter le mouvement de ses deux premières Divisions qui pourront aller porter, en temps utile, leur renfort nécessaire à l'Empereur. En effet, il donne l'ordre aux Généraux Morand et Gudin de presser la marche de leurs Divisions, et il fait faire halte à la Division Saint-Hilaire, qui prend position à mi-côte d'une colline s'élevant de la vallée, en face de l'ennemi, qui occupe les hauteurs opposées. L'intervalle du vallon est rempli de Tirailleurs. Davout prescrit au 57e Régiment de ligne de dégager le terrain et de s'emparer de la position des troupes autrichiennes. Le « Terrible », fidèle à sa renommée, a bientôt chassé devant lui tous les Tirailleurs, et aborde avec vigueur la position ennemie, qu'il enlève à la baïonnette. Les Autrichiens font de grands efforts pour déloger le 57e, qui se maintient avec fermeté, bien que la mitraille et les feux de Bataillon fassent des ravages dans ses rangs. Davout envoie le 10e Léger pour le soutenir. Ce Régiment se porte sur le flanc gauche de l'ennemi, qu'il attaque avec tant d'impétuosité, que toute résistance devient impossible. En se repliant, l'artillerie ennemie est un moment compromise, et elle hâte sa retraite en laissant une pièce de canon au pouvoir des Français. Le 3e de ligne, que le Maréchal a fait marcher pour appuyer le 10e léger, achève de débusquer l'ennemi des hauteurs boisées ; mais en arrivant dans la plaine qui règne en arrière, ces deux Régiments se trouvent à découvert, en présence de quarante mille hommes et de soixante pièces d'artillerie. Une décharge de ces pièces et plusieurs feux de l'infanterie les forcent à rentrer dans les bois dont cette plaine est environnée ; cependant l'ennemi ne les fait poursuivre que par des tirailleurs.

Cette manœuvre a lieu de surprendre ; elle fait supposer au Maréchal qu'elle cache un projet de tourner la position et de l'envelopper ; ne voyant aucun mouvement sur le front de bataille, il envoie des éclaireurs sur tous les points, et il ne tarde pas à savoir qu’une colonne s'avançant à la faveur des bois, se dirige sur l'extrême droite, pour déborder la position du 57e, hors d'état de s'y opposer. Le Général Compans, Chef de l'Etat-major du Maréchal, prend le 72e de Ligne et se porte rapidement contre la tête de colonne, au moment où, débouchant dans la plaine, elle va se mettre en ligne. Assaillie aussitôt, elle est coupée du reste de la colonne, qui bat en retraite, et laisse prisonniers tous ceux qui n'ont pas péri dans le combat. La grande supériorité numérique de l'ennemi lui permettant de renouveler ses tentatives, il se décide à réparer d'un seul coup tous les échecs de la journée, et forme plusieurs colonnes, à la tête desquelles il place des Généraux. Toutes viennent, à la fois, fondre sur les troupes du Maréchal, qu'elles attaquent de front et par le flanc ; pressées vivement et débordées de toute part, ces troupes plient et cèdent une partie du terrain gagné ; mais, bientôt ralliées derrière un marais, elles font de nouveau face à l'ennemi et se défendent avec acharnement ; au plus fort de la mêlée, le Maréchal paraît, et, s'adressant à ses soldats : « Je reconnais en vous, dit-il, les vainqueurs d'Italie, les héros d'Austerlitz, d'Iéna, d'Auerstaedt. Aujourd'hui, en arrêtant une partie des forces de l'Autriche, vous assurez les succès de l'armée française : c'est à vous qu'elle devra la victoire ; mais notre mission est de vaincre ou de mourir sur ce terrain. Hors d'ici, il n'est plus pour nous ni salut ni gloire ! En avant, soldats ! reprenons l'offensive, montrez que vous êtes tous dignes d'être en cette circonstance les terribles, comme en Italie ». A ces mots, la confiance et l'enthousiasme raniment les esprits ; on s'élance contre l'ennemi, qui ne tarde pas à éprouver des pertes énormes ; tous les Généraux qui dirigent ses colonnes sont blessés ; presque tous les officiers sont mis hors de combat ; son attaque languit bientôt, et, après une résistance qui va toujours s'affaiblissant, l'ennemi est ramené sur la lisière du bois. Il est cinq heures du soir. L'artillerie, restée en retard au bivouac de Ratisbonne, et qui n'a pu parvenir plus tôt, parait enfin ; après elle, se montre aussi la tête de la Division Friant, qui entre immédiatement en ligne, et, opérant sur la gauche, chasse du bois toutes les troupes ennemies, pendant que. Davout pousse vigoureusement celles qui sont en face de lui. A la fin du jour, les colonnes autrichiennes sont définitivement rejetées sur Hausen. La nuit vient mettre fin au combat ; néanmoins, malgré ce succès inespéré, le Maréchal n'en voyait pas moins les dangers de sa position. On oublie les fatigues de la lutte pour se préparer au combat qu'on s'attend à voir recommencer avec le jour ; mais le Prince Charles a opéré sa retraite et est allé prendre position à Eglossheim, sur la route dEckmühl (Chénier, L.-J.-G. (de) : « Histoire de la vie militaire, politique et administrative du maréchal Davoust, duc d'Auerstaedt, prince d'Eckmühl (d'après les documents officiels) », Paris, 1866, p. 331).

EXTRAITS DU 1ER BULLETIN DE L’ARMEE D'ALLEMAGNE DU 24 AVRIL 1809

"BATAILLE DE THANN, LE 19.
Le 19, à la pointe du jour, le duc d'Auerstaedt se mit en marche sur deux colonnes. Les divisions Morand et Gudin formaient sa droite; les divisions Saint-Hilaire et Friant formaient sa gauche. La division Saint-Hilaire, arrivée au village de Peising, y rencontra l'ennemi plus fort en nombre, mais bien inférieur en bravoure, et là s'ouvrit la campagne par un combat glorieux pour nos armes. Le général Saint-Hilaire, soutenu par le général Friant, culbuta tout ce qui était devant lui, enleva les positions de l'ennemi, lui tua une grande quantité de monde et lui fit 6 ou 700 prisonniers. Le 72e se distingua dans cette journée, et le 57e soutint son ancienne réputation. Il y a seize ans, ce régiment avait été surnommé en Italie le Terrible et il a bien justifié ce surnom dans cette affaire, où seul il a abordé et successivement défait six régiments autrichiens.
Sur la gauche, à deux heures après midi, le général Morand rencontra également une division autrichienne, qu'il attaqua en tête, taudis que le duc de Danzig, avec un corps bavarois parti d'Abens­berg, vint la prendre en queue. Cette division fut bientôt débusquée de toutes ses positions et laissa quelques centaines de morts et de prisonniers. Le régiment entier des dragons de Levenehr fut détruit par les chevau-légers bavarois, et son colonel fut tué.
A la chute du jour, le corps du duc de Danzig fit sa jonction avec celui du duc d'Auerstaedt.
Dans toutes ces affaires, les généraux Saint-Hilaire et Friant se sont particulièrement distingués.
Ces malheureuses troupes autrichiennes, qu'on avait amenées de Vienne au bruit des chansons et des fifres, en leur faisant croire qu'il n'y avait plus d'armée française en Allemagne, et qu'elles n'auraient affaire qu'aux Bavarois et aux Wurtembergeois, montrèrent tout le ressentiment qu'elles concevaient contre leurs chefs de l’erreur où ils les avaient entretenus, et leur terreur ne fut que plus grande à la vue de ces vieilles bandes, qu'elles étaient accoutumées à considérer comme leurs maîtres
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15112).

Le 10e combat ensuite à Landshut, puis Eckmühl, du 19 au 22 Avril. Le Colonel Berthezène, qui a été blessé à Eckmühl, est fait commandeur de la Légion d'honneur pour la part importante qu'a pris son Régiment lors de ces batailles.

EXTRAITS DU 1ER BULLETIN DE L'ARMEE D'ALLEMAGNE DU 24 AVRIL 1809

"BATAILLE D’ECKMÜHL, le 22.
Tandis que la bataille d'Abensberg et le combat de Landshut avaient des résultats si importants, le prince Charles se réunissait avec le corps de Bohême commandé par le général Kollowrath, et obtenait à Ratisbonne un faible succès. 1,000 hommes du 65e, qui avaient été laissés pour garder le pont de Ratisbonne, ne reçurent point l'ordre de se retirer. Cernés par l’armée autrichienne, ces braves, ayant épuisé leurs cartouches, furent obligés de se rendre. Cet événement fut sensible à l’Empereur. Il jura que dans les vingt-quatre heures le sang autrichien coulerait dans Ratisbonne pour venger cet affront fait à ses armes.
Dans le même temps, les ducs d'Auerstaedt et de Danzig tenaient en échec les corps de Rosenberg, de Hohenzollern et de Liechtenstein. Il n'y avait pas de temps à perdre. Le 22 au matin, l'Empereur se mit en marche de Landshut avec les deux divisions du duc de Montebello, le corps du duc de Rivoli, les divisions de cuirassiers Nansouty et Saint-Sulpice et la division wurtembergeoise. A deux heures après midi, il arriva vis-à-vis d’Eckmühl, où les quatre corps de l'armée autrichienne, formant 10,000 hommes, étaient en position sous le commandement de l'archiduc Charles. Le duc de Montebello déborda l'ennemi par la gauche avec la division Gudin. An premier signal, les ducs d'Auerstaedt et de Danzig et la division de cavalerie légère du général Montbrun débouchèrent. On vit alors un des plus beaux spectacles qu'ait offerts la guerre. 1l0,000 ennemis attaqués sur tous les points, tournés par leur gauche et successivement dépostés de toutes leurs positions. Le détail des événements militaires serait trop long: il suffit de dire que, mis en pleine déroute, l'ennemi a perdu la plus grande partie de ses canons et un grand nombre de prisonniers; que le 10e d'infanterie légère de la division Saint-Hilaire se couvrit de gloire en débouchant sur l'ennemi, et que les Autrichiens, débusqués du bois qui couvre Ratisbonne, furent jetés dans la plaine et coupés par la cavalerie. Le sénateur général de division Demont eut un cheval tué sous lui. La cavalerie autrichienne, forte et nombreuse, se présenta pour protéger la retraite de son infanterie; la division Saint-Sulpice sur la droite, la division Nansouty sur la gauche, l'abordèrent; la ligne de hussards et de cuirassiers ennemis fut mise en déroute; plus de 300 cuirassiers autrichiens furent faits prisonniers. La nuit commençait. Nos cuirassiers continuèrent leur marche sur Ratisbonne. La division Nansouty rencontra une colonne ennemie qui se sauvait, la chargea et la fit prisonnière; elle était composée de trois bataillons hongrois de 1,500 hommes.
La division Saint-Sulpice chargea un autre carré dans lequel faillit être pris le prince Charles, qui ne dut son salut qu'à la vitesse de son cheval. Cette colonne fut également enfoncée et prise. L'obscurité obligea enfin à s'arrêter. Dans cette bataille d'Eckmühl, il n'y eut que la moitié à peu près des troupes françaises engagée. Poussée l'épée dans les reins, l'armée ennemie continua à défiler toute la nuit, par morceaux et dans la plus épouvantable déroute. Tous ses blessés, la plus grande partie de son artillerie, quinze drapeaux et 20,000 prisonniers sont tombés en notre pouvoir. Les cuirassiers se sont, comme à l'ordinaire, couverts de gloire
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 398 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 370; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15112).

Le 29 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à vos lettres du 18 avril et du 14. Les 200 hommes du 15e d'infanterie légère venant de Portugal doivent être formés en une compagnie de marche de ce régiment qui servira à réparer ses pertes. Les 180 hommes du 4e léger et les 300 hommes du 2e léger faisant près de 500 hommes doivent être dirigés sur le 10e léger. Quant aux 200 hommes du 32e, ils seront envoyés au 57e. Vous pouvez donc former de tout cela un bataillon de marche que vous dirigerez sur Strasbourg et de là sur Braunau. Au moyen de ce secours, ces régiments se trouveront réparés des pertes qu'ils ont faites dans les dernières affaires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20924).

En Mai 1809, les trois premiers Bataillons du Régiment sont au 2e Corps du Maréchal Lannes.

Le 5 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Enns, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je viens d'ordonner que les 4es bataillons de la division Saint-Hilaire fussent versés dans les 3 premiers, pour réparer leurs pertes, et que les cadres retournassent aux dépôts ; il faut donc dans la distribution de la conscription pourvoir à reformer les 4es bataillons du 10e léger, 57e, 72e, 105e et 3e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3150 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20963).

Au sein de la Division Saint Hilaire, le Régiment participe à la bataille d’Essling, au centre du dispositif français, et est de nouveau fort éprouvé. Le Maréchal Lannes est tué et le 2e Corps passe sous le commandement d’Oudinot.

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 3e Léger, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...
". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 100 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 10e Léger, et que 100 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aux Bataillons de guerre à la Division Saint-Hilaire. Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique, concernant la Division Saint-Hilaire, composée de 5 Régiments dont le 10e Léger : "On n'avait proposé que 775 conscrits pour compléter les compagnies que ces 5 régiments ont aux demi-brigades provisoires ; on leur en donne 1775", dont 400 pour le 10e. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 12e Demi-brigade provisoire : 7e Léger qui reçoit 300 hommes; 17e id. qui en reçoit 175; 9e id. qui en reçoit 25; 10e id. complété à la Division St-Hilaire; 21e id.; 28e id. qui reçoit 60 hommes; au total donc, 560 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Puis le Régiment remonte en ligne et Berthezène, à peine guéri, participe le 6 juin 1809 à la bataille de Wagram, toujours au 2e Corps, Division Granjean, où il reçoit deux autres blessures.

Le 18 juillet 1809, à Schönbrunn, "Le maréchal Berthier rend compte des difficultés qu'éprouvent les dépôts des 3e, 57e, 105e régiments de ligne et 10e d'infanterie légère à alimenter à la fois leurs 4es bataillons, leurs bataillons de guerre et les demi-brigades provisoires de réserve" ; "Mon intention est que ces 4es bataillons n'aient ni grenadiers, ni voltigeurs, mais qu'ils aient en place deux compagnies de fusiliers" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3324).

Le 21 septembre 1809, l'Empereur ordonne, depuis Schönbrunn : "1° Il sera formé un régiment de marche, composé de deux bataillons, savoir :
1er bataillon.
Une compagnie du 3e d'infanterie légère complétée à 200 hommes … 200 hommes.
Une compagnie du 18e idem .... 200 –
Une compagnie composée de 70 hommes du 39e, 70 du 40e, 70 du 63e … 200 –
Une compagnie du 57e 200 –
Total ... 800 hommes.
2e bataillon.
Une compagnie du 105e complétée à … 200 hommes.
– 7e léger idem. 200 –
– 10e léger idem. 200
– 17e léger idem. 200
Total. 800 hommes.
2° Ce régiment de marche sera formé à Strasbourg, il sera commandé par un colonel en second disponible ; il sera tenu armé, équipé, habillé et prêt à partir au 1er octobre, suivant les ordres directs qui seront adressés au général Desbureaux.
3° Le major général et le ministre de la guerre sont chargés de l'exécution du présent ordre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3588).

1810-1811 : Les années de paix

Le 10 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, écrivez au prince d’Eckmühl que s’il n’y a rien de nouveau, il laisse séjourner plusieurs jours à Augsbourg la 3e division du 2e corps composée des 10e légers, 3e, 72e et 105e de ligne ; après quoi il la fera partir pour Strasbourg, ce qui donnera plus de place pour le cantonnement des autres divisions. Faites-moi connaître quand les deux autres divisions et la cavalerie arrivent dans leurs cantonnements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22817).

Le 30 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que l’état-major de la 3e division du 2e corps de l’armée d’Allemagne, avec l’artillerie et les administrations, se rende à Metz.
Le 10e léger sera dirigé sur son dépôt [Sélestat].
Le 3e de ligne sur son dépôt à Strasbourg
Le 105e sur son dépôt à Neuf-Brisach
Le 72e se rendra à la réserve de St-Omer
La division restera intacte ; et les régiments rendront comte au général de division ; je les envoie seulement à leurs dépôts, pour les y faire séjourner et se reposer
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3982 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22996).

Le 2 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clrake, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je veux profiter de la consolidation de la paix continentale pour porter la plus grande économie dans mes armées. Voici les diverses dispositions que je projette, et sur lesquelles je désire un rapport. Armée d'Allemagne — Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée seraient dissous. Les états-majors et administrations et tout ce qui tient à l'organisation des 2e et 4e corps et réserve générale de cavalerie seraient dissous. Il ne resterait en Allemagne que l'état-major, l'administration et les parcs du génie et de l'artillerie du 3e corps commandé par le prince d'Eckmühl, l'infanterie du 3e corps composée de quinze régiments, trois bataillons portugais et deux bataillons de tirailleurs, la brigade de cavalerie du général Pajol composée de trois régiments, et les six régiments de cuirassiers de la division Bruyères, ci-devant Nansouty, formant neuf régiments de cavalerie, et quatre-vingts pièces d'artillerie au plus, attelées et approvisionnées.
La division Molitor, composée de quatre régiments d'infanterie et de deux régiments de cavalerie, resterait jusqu'à nouvel ordre à Hambourg, où elle serait sous le commandement du prince d'Eckmühl.
Toutes les autres troupes françaises évacueraient l'Allemagne.
La 1re division du 2e corps se réunirait à Mayence et autres places environnantes sur les bords du Rhin. La 2e division se réunirait à Strasbourg et aux environs. La 3e division, c'est-à-dire le 10e léger, le 105e et le 3e de ligne, se réunirait à Metz. Ces trois divisions seraient destinées à se porter immédiatement après sur les côtes pour en assurer la tranquillité pendant la belle saison ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23241 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 172).

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
II
2e corps. La 1re division, commandée par le général Tharreau, composée des 1re et 3e demi-brigades d'infanterie légère, 1re et 2e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Mayence, Worms et Spire.
La 2e division, commandée par le général Dupas, composée des 2e et 5e demi-brigades d'infanterie légère, 6e, 7e et 8e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach.
La 3e division, commandée par le général Grandjean, composée des 10e d'infanterie légère, 3e et 105e régiments d'infanterie de ligne, qui sont en ce moment à Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach, se réuniront à Metz.
Immédiatement après la réunion de ces trois divisions dans les positions indiquées, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous soumettra des ordres pour décider la marche de ces trois divisions, savoir
La 1re division du 2e corps, sur Tours
La 2e id. sur Orléans,
et la 3e id. sur Reims.
Et quand ces trois divisions seront arrivées à Tours, à Orléans et Reims, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous demandera nos ordres ultérieurs ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).

Le 11 avril 1810, à Compiègne, "Le général Clarke soumet à l'Empereur des demandes adressées par des militaires des 10e et 20e d'infanterie légère afin d'être autorisés à passer au service du roi des Deux-Siciles. Ces demandes ont été transmises par le ministre de la guerre et de la marine du royaume de Naples" ; "Cette demande doit venir par le canal de leurs colonels", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4139).

Le 5 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que la division Grandjean soit dissoute ; que le régiment qui a ordre de se rendre à Saint-Malo continue pour Brest ; que, du moment que ce régiment sera arrivé, le 1er provisoire de ligne retourne à Nantes, et le 2e provisoire de ligne à Lorient ; que le 3e de ligne, qui est à Cherbourg, se rende à Saint-Malo. Envoyez un courrier à Cherbourg pour que le 105e ne parte pas. Ainsi le 10e d'infanterie légère sera à Brest, le 3e de ligne à Saint-Malo, et le 105e à Cherbourg. Donnez ordre au 3e léger, qui est à Dunkerque et Calais, de se rendre au Havre" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24245).

Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… Un autre corps serait composé de la manière suivante, savoir : le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons ; le 23e, quatre ; le 24e, quatre ; le 26e, quatre ; le 3e de ligne, quatre ; le 4e, quatre ; le 18e, quatre ; le 72e, quatre ; le 123e, quatre ; le 124e, quatre ; le 125e, quatre ; le 126e, quatre ; le 135e, quatre ; le 2e, trois ; le 19e, trois ; le 37e, trois ; le 46e, trois; total, 17 régiments ou 64 bataillons formant 6 divisions, chacune de 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).

Le 13 novembre 1810, à Fontainebleau, "On met sous les yeux de Sa Majesté la demande d'un congé de deux mois avec demi-solde faite par M. le baron Berthézène, colonel du 10e régiment d'infanterie légère" ; "Accordé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4813 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 11 novembre 1810 »).

Le 3 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un bataillon de marche de 400 hommes, de ce que le 4e régiment suisse a à Rennes, et dirigez-le sur Brest, pour tenir garnison dans cette place.
Donnez ordre aux 3 bataillons du 105e qui sont à Cherbourg de se rendre à Brest. Il y aura ainsi à Brest le 10e d'infanterie légère, le 3e et le 105e de ligne et un bataillon suisse de 400 hommes. Aussitôt que le 1er bataillon du régiment de Belle-Île sera arrivé dans cette île, et qu'il y aura 400 soldats habillés et armés, vous ordonnerez que le bataillon suisse qui est à Belle-Île se rende également à Brest
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5121 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26070).

Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 24e, 23e, 22e, 18e, 13e, 10e, 7e et 1er légers de verser ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).

Le 18 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, voici les dispositions que je juge convenable de prendre pour les colonnes mobiles :
... RÉGIMENT DE BELLE-ILE.
... La deuxième colonne mobile sera commandée par le général de brigade Berckheim, mon écuyer, et comprendra la 13e division militaire.
Elle sera composée de :
Neuf compagnies de voltigeurs du 105e, 3e de ligne et 10e légère ;
Deux compagnies des chasseurs de ma garde à cheval de 30 hommes chacune ;
20 gendarmes d'élite ;
20 gendarmes de départements.
Vous donnerez au général Berckheim la même instruction qu'aux autres ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26290)

Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
3e DIVISION. — 1re brigade : tirailleurs corses, un bataillon ; tirailleurs du Pô, un ; 10e léger, quatre ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 56e ; deux du 124e ; deux bataillons portugais ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 2e de ligne; deux régiments suisses, quatre ; total, 18 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).

1809-1810-1811-1812, EN ESPAGNE

Le 20 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 12. Il faut envoyer les 941 hommes destinés aux 15e et 10e légers et au 57e régiment en Portugal, comme je l'ai ordonné ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21054).

Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
2e batailllon (infanterie légère) 1re compagnie 5 officiers et 132 hommes du 24e régiment d'infanterie légère
2e compagnie 4 [officiers] 249 [soldats] du 26e id.
3e compagnie 35 [soldats] du 7e id.
1 [officier] 97 [soldats] du 10e id. 1 [officier] 132 [soldats]
4e compagnie 1 [officier] 47 [soldats] du 13e id.
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor. Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).

Le 20 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Je désire qu'ils partent bientôt. Pressez le ministre de la Guerre pour pourvoir aux places vacantes. Vous en ferez passer la revue le 22 par un de vos aides de camp ; et sur le compte qu'il vous rendra, vous ferez fournir par le ministre de la Guerre tout ce qui serait nécessaire à ce bataillon. Vous en passerez vous-même la revue le 28, afin qu'il puisse partir le 1er février.
Vous me ferez connaître quand ces bataillons auxiliaires, les quatre régiments de marche et les vingt escadrons de gendarmerie pourront se mettre en mouvement pour se rendre à Bayonne
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22911).

Le 22 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, donnez ordre aux quatre régiments de marche de partir le 1er février pour se diriger sur Bayonne où se réunit la 3e division du 8e corps. Donnez ordre aux cinq bataillons auxiliaires qui sont organisés à Versailles de partir également le 1er février. Vous les ferez marcher à petite journée. Il sera donné à ces cinq bataillons auxiliaires et aux quatre régiments de marche deux paires de souliers par homme à Bavonne ou à Bordeaux, selon que les souliers seront dans l'une ou l'autre de ces villes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22933).

Le 22 janvier 1810 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... On me rend compte que cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Mon intention est qu'ils partent au 1er février" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22936).

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Enfin le 3e bataillon du 25e léger se formera à Tours de la manière suivante : 140 hommes du 25e 1éger ; 250 du 24e idem ; 150 du 7e idem ; 200 du 26e idem ; 100 du 10e idem ; 200 du 13e idem ; 1040 hommes ... Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Musicien du 10e Léger 1809-1810
Fig. B6 Musicien du 10e Léger, 1809-1810

Le Régiment est envoyé en Espagne en 1811.

Le 3 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, on a formé à Bayonne trois bataillons de marche, un de 605 hommes, un autre de 578 et le troisième de 618 hommes.
J'ai déjà ordonné que le premier entrât avec un trésor de 4 millions en Espagne. Le deuxième y entrera quelques jours après avec un autre trésor de 4 millions. Enfin le troisième y entrera ensuite avec 4 autres millions.
À cette occasion je vous rappellerai que je vous ai demandé un état des fonds qui étaient à Bayonne, des sommes dont j'ai disposé pour les différentes armées d'Espagne et enfin un relevé des ordres que j'ai donnés pour tous ces envois d'argent.
Je désire que vous écriviez au général Caffarelli pour lui envoyer la composition de ces trois bataillons telle que votre rapport du 24 mars la présente et pour lui faire connaître mes intentions.
1° Tout ce qu'il y a dans ces trois bataillons appartenant aux 5e, 10e et 30e d'infanterie légère sera définitivement incorporé dans le 3e bataillon du 25e léger qui est en Biscaye ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26495).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve. Ce corps d'observation sera composé de la manière suivante :
... 3e Division, composée de seize bataillons, savoir : quatre bataillons du 10e léger, qui sont en Bretagne ; quatre du 1er de ligne, quatre du 62e, quatre du 101e. Le 10e léger se réunira à Rennes ; les 1er, 62e et 101e se réuniront à Lyon ...
Le corps d'observation de réserve est destiné à se réunir à Bayonne et à passer en Espagne. Il se mettra, à cet effet, en mouvement au 1er juillet. L'organisation définitive des divisions se fera à Bayonne. Cependant rien ne devra se mettre en mouvement que le ministre n'ait pris mes derniers ordres ; il me les demandera au 1er juin ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Le 8 juin 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, pour former un Corps d'Observation de Réserve pour l’Espagne : "Monsieur le Duc de Feltre, le corps d’observation de réserve sera composé de la manière suivante :
... 2e Division. – 5e léger : quatre bataillons. Deux bataillons se rendront de Cherbourg à Rennes. Les deux bataillons qui sont à l’armée d’Aragon rejoindront aussitôt que faire se pourra.
3e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
105e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
10e léger : quatre bataillons. Ce régiment se réunira d’abord à Rennes ; le 4e bataillon s’y rendra lorsqu’il sera formé et habillé.
52e de ligne : deux bataillons d’élite. Ces bataillons sont à Toulon et rejoindront à Vitoria.
Les régiments auront chacun leurs deux pièces d’artillerie. Cette division, qui se réunira à Vitoria, sera commandée par le général Caffarelli ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17784 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27246).

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... BREST ... le 4e bataillon du 10e léger, qui est à Schelestadt, partira avec 1,000 hommes, afin d'avoir quatre bataillons du 10e à Brest, chacun fort de 750 hommes. Le camp de Brest sera alors composé de dix bataillons, formant 6,000 hommes ...
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).

L’ARTILLERIE REGIMENTAIRE EN ESPAGNE

Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 12 juin 1811 : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre lettre du 11 ; j'y remarque une inexactitude. Le 5e Léger a sa compagnie d’Artillerie. Je pense que le 60e l'a également, puisqu'il faisait partie de l'armée d'Allemagne, et qu'il se trouvait à la bataille de Wagram.
Je vois que vous faites fournir les pièces de régiment des l0e, 20e et 60e par la France. Ces 3 régiments et le 81e se rendent à Pampelune. Il y a là beaucoup d'artillerie et de pièces de 4 espagnoles. Il serait préférable de prendre ce matériel dans cette place. Pour le 3e de Ligne et le 105e, ne pourrait-on pas prendre leur artillerie à Burgos où il y a beaucoup de pièces de 4, pour ne pas affaiblir le matériel qui est en France ?
Même observation pour les 10e Léger, 52e, 1er, 62e, 101e de Ligne et le 23e Léger.
Ainsi donc, je désire qu'il ne soit point donné d’artillerie de France à aucun de ces régiments et que cette artillerie soit prise à Pampelune et à Burgos ; que les compagnies d’artillerie des 3e et 105e de Ligne, 10e et 5e Léger se réunissent à Rennes, qu'elles se procurent là leurs chevaux, caissons et harnais ; que les compagnies des 10e, 20e et 60e se réunissent à Nîmes, qu'elles attendent là leurs chevaux et caissons, et lorsqu'elles seront complétées, rejoignent leur division ; que les compagnies du 23e Léger, 52e, 1er de Ligne, 62e et 101e se réunissent à Nîmes y acheter leurs chevaux, harnais et caissons et partent ensuite pour rejoindre en Espagne leurs divisions. Donnez des ordres en conséquence. Les régiments peuvent aller en avant, sans attendre leur compagnie d'artillerie. Mon intention étant de faire séjourner une quinzaine de jours ces régiments dans la Biscaye et dans la Navarre, leurs compagnies d'artillerie auront le temps de les rejoindre.
Donnez ordre que l'on mette en réserve à Burgos et à Pampelune le nombre de pièces de 4 nécessaire ; cela ménagera le matériel de France. J'ai déjà d'ailleurs trop d'artillerie en Espagne.
Vous donnerez l'ordre à la compagnie d'artillerie du 23e léger de partir d'Auxonne pour se rendre au Pont-Saint-Esprit où elle s'embarquera pour Nîmes. La compagnie d'artillerie de ce régiment se procurera à Nîmes les chevaux, harnais et caissons, comme je l'ai dit plus haut. Les pièces lui seront fournies en Espagne.
Napoléon
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5589 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27280).

Toujours le 12 juin 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, les 81e, 60e, 20e et 10e de ligne qui font partie du corps d'observation de réserve, ayant quatre bataillons, doivent avoir une compagnie d'artillerie et deux pièces de canon, 3 caissons, un caisson d'infanterie par bataillon et un caisson de transports militaires. J'ai donné l'ordre que les compagnies d'artillerie des 60e, 20e et 10e de ligne séjournassent à Nîmes pour réunir leurs chevaux, harnais et caissons et se mettre en état de se porter sur Pampelune qui est la destination de ces régiments. Quant au 81e, je pense que sa compagnie d'artillerie est déjà à Pampelune. Donnez-lui l'ordre d'acheter des chevaux. Si elle ne peut pas s'en procurer à Pampelune, faites-la venir à Pau où elle trouvera plus de facilités.
Les bataillons d'élite des 3e et 105e et 52e de ligne, le 10e léger et le 5e léger font partie du même corps. Les 5e et l0e légers et les 3e et 105e de ligne laisseront leurs compagnies d'artillerie à Rennes ; et celles-ci n'en partiront que lorsqu'elles auront leurs chevaux, caissons et harnais. Quant au 52e, sa compagnie d'artillerie restera à Nîmes où elle se procurera les chevaux, harnais et caissons nécessaires.
Le 5e léger doit avoir des caissons pour quatre bataillons parce que les deux bataillons que ce régiment a en Aragon le rejoindront. Le 10e léger a quatre bataillons ; les 3e de ligne, 105e et 52e n'ont que deux bataillons.
Les 1er, 62e et 101e de ligne et 23e léger qui font partie du même corps de réserve doivent avoir également leurs compagnies d'artillerie. Ces compagnies séjourneront à Nîmes jusqu'à ce que leur chevaux, harnais et caissons soient complets et en état.
Prévenir le commandant du 23e léger qui est à Auxonne et qui n'a pas encore reçu l'ordre d'en partir, et les commandants des 1er, 62e et 101e qui sont en marche de Turin pour Grenoble qu'ils doivent réunir à Nîmes les chevaux, harnais et caissons de leur compagnie d'artillerie. C'est vous qui devez faire fournir aux compagnies d'artillerie régimentaires les harnais, caissons et chevaux. Faites-moi un rapport sur cela. Je désire que les compagnies d'artillerie ne séjournent qu'une quinzaine de jours au plus dans la ville où elles se formeront, après le passage des régiments.
Nap
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5595 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27286).

 

Carabinier, Chasseur et Voltigeur du 10e Léger, 1810-1812
Fig. C1, Fig. C2 et Fig. C3 Carabinier, Chasseur et Voltigeur du 10e Léger, 1810-1812

Le 17 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin ... Écrivez au général Caffarelli pour lui faire connaître la composition de la 2e division du corps de réserve dont il aura le commandement pour la grande guerre. Cette division sera de deux brigades, savoir : 1re brigade : quatre bataillons du 5e léger, quatre bataillons d'élite des 3e et 105e de ligne ; 2e brigade : quatre bataillons du 10e léger, deux bataillons d'élite du 52e de ligne.
En attendant, il se servira des troupes qui lui arrivent pour seconder le général Reille et contribuer à la destruction de Mina et à pacifier le pays.
Il est nécessaire qu'il y ait à Vitoria 300,000 rations de biscuit.
Cette division doit avoir huit pièces d'artillerie, autant de caissons d'infanterie et de transports militaires qu'il y a de bataillons. Il y sera joint, selon les circonstances, une ou deux batteries de position. Deux généraux de brigade, de ceux qui sont dans le gouvernement du général Caffarelli, commanderont les deux brigades. Le général Caffarelli les désignera. Un adjudant commandant, quatre adjoints à l'état-major, un commissaire des guerres, un officier du génie et un d'artillerie seront attachés à cette division ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17815 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27323).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
CORPS D'OBSERVATION DE LA RÉSERVE.
... 2e Division. — Donnez ordre aux deux bataillons du 5e léger de se rendre à Bayonne et aux trois bataillons du l0e léger de se réunir à Rennes.
Il est bien nécessaire alors de pourvoir à la garnison de Brest. Les quatre compagnies des 4es bataillons, tant du 3e de ligne que du 105e, qui restent au dépôt, se compléteront chacune à 200 hommes et partiront pour Brest, où les hommes seront incorporés dans les trois premiers bataillons ; dans le cours de juillet, deux autres compagnies du 4e bataillon conduiront 500 autres soldats ; de sorte que les trois premiers bataillons recevront 1,300 hommes, ce qui les mettra à leur complet.
S'il n'y avait pas 800 hommes prêts à partir au 1er juillet, on ne ferait partir que trois compagnies ou 600 hommes.
Au 1er juillet, faites passer la revue du 4e bataillon du 10e léger, afin de connaître quand il pourra partir pour rejoindre les trois premiers bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Fifre de Chasseurs du 10e Léger, 1810-1812
Fig. C4 Fifre de Chasseurs du 10e Léger, 1810-1812

Le 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre "Monsieur le comte de Cessac, le ministre de la Guerre a dû vous envoyer l'organisation d'un corps de réserve en trois divisions, indépendamment d'une division italienne ...
La 2de division se compose de 4 bataillons du 10e léger, de 4 du 5e léger, de 2 bataillons d'élite du 3e de ligne, de 2 bataillons d'élite du 105e et de 2 bataillons du 52e. Chaque régiment doit avoir également sa compagnie d'artillerie. L'artillerie de ces régiments se formera et s'organisera à Rennes, à l'exception du 52e qui pourra s'organiser à Nîmes.
La 3e division se compose du 1er, du 62e, du 101e et du 23e d'infanterie légère.
Les 81e, 62e et 23e léger ont deux bataillons en Catalogne, mais ces bataillons doivent les rejoindre. Le 5e léger a en Aragon deux bataillons qui doivent également le joindre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27347).

Napoléon écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre, depuis Saint-Cloud le 1er Juillet 1811 : "Monsieur le Duc de Feltre, Je croyais avoir donné l’ordre de réunir les trois bataillons du 10e Léger à Rennes. Si vous n’avez pas donné cet ordre, donnez le sans délai ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5710 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27505).

Le 5 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère doit se rendre à Rennes et non pas à Brest" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5741 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27552).

Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies d'artillerie des 3e et 105e régiments qui sont à Rennes, en partent pour se rendre à Bayonne.
Donnez ordre également que celle du 10e d'infanterie légère parte avec son régiment ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27678).

Toujours le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, je désire que les trois premières compagnies du 4e bataillon du 10e léger, fortes de 380 hommes, au lieu de se rendre à Bordeaux, se dirigent sur le point d’intersection entre Rennes et Bordeaux où elles attendront le passage des trois premiers bataillons. Vous donnerez à ces trois 1ers bataillons un double séjour dans cet endroit et vous y ferez incorporer les conscrits du 4e bataillon. Le cadre de ce 4e bataillon retournera ensuite au dépôt de Sélestat. Par cette incorporation les 3 1ers bataillons du 10e léger se trouveront portés de 1800 à 2200 hommes.
Quant aux 3 autres compagnies du 4e bataillon, je pense qu il faut en retarder le départ jusqu’après les chaleurs. On les mettra en route en Août.
Vous ne m’avez pas rendu compte de la réunion des 3 bataillons du 10e à Rennes. Faites-moi un rapport sur la revue qui a dû en être passée, et donnez ordre que ces 3 bataillons partent de Rennes pour se rendre à Bayonne
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5791; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27684).

Enfin, le 21 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 21. Puisque les 3 compagnies du l0e léger sont parties le 15, il faut leur laisser continuer leur route sur Bordeaux. Avez-vous fait débarquer tous les détachements du 10e léger qui étaient embarqués ? On m'assure qu'il en reste encore dans la 13e division militaire.
Les compagnies de grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon garderont leurs soldats. Je suppose que ce sont d'anciens grenadiers et voltigeurs. Ces compagnies avec les cadres des compagnies de fusiliers du 4e bataillon resteront à Bayonne. Les hommes disponibles, hormis les anciens grenadiers et voltigeurs, seront incorporés dans les trois premiers bataillons qui, par ce moyen, seront portés à 800 hommes. 600 conscrits de la réserve seront donnés au 4e bataillon à Bayonne, de sorte que ce 4e bataillon sera en état de joindre les 3 premiers bataillons à la fin de septembre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5818 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27740).

Le même 21 juillet 1811, à Trianon, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke sur les difficultés que l'on rencontre pour l'exécution de l'ordre de Sa Majesté relatif aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère"; ce dernier répond : "Mes intentions restent les mêmes. Au lieu du 4e bataillon du 10e léger, on mettra le 5e bataillon qui se forme. Quant aux hommes, ils seront fournis sur les 4.000 conscrits de la réserve qui sont dirigés sur Paris de sorte qu'on aura une belle demi-brigade à la fin d'août" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5819).

1811 : le nouveau colonel Joseph Eurixene Luneau

Né à la Martinique en 1773. Entre au service dans les Volontaires de la Martinique en 1790. Sergent, fait prisonnier de guerre face aux Anglais en 1794. Rapatrié en France sert dans le Bataillon des Antilles qui repart en Guadeloupe en 1794. Capitaine adjudant major au 2ème Bataillon de Volontaires de Sainte-Lucie en mai 1795. De nouveau prisonnier des Anglais en 1796.
Incorporé dans la 6e Demi-brigade Légère en septembre 1798.
Sert à l’Armée de l’Ouest puis à l’Armée de Réserve en 1800 ; Blessé à Marengo.
Admis aux Grenadiers à pied de la Garde des Consuls en 1804.
Fait les campagnes avec la Garde 1805, 1806, 1807, 1808, 1809. Devient Chef de Bataillon au 1er Conscrits Grenadiers de la Garde en avril 1809. Major du 75e de Ligne en novembre 1809.
Colonel en second puis Colonel en 1er du 10e Léger le 7 septembre 1811.
Sert en Espagne et est blessé au combat de Manara le 15 octobre 1812. Sera de nouveau blessé durant la campagne de France à Bar sur Aube en 1814. Il sera maintenu à son commandement sous la Première Restauration.

 

Musicien du 10e Léger, 1810-1812
Fig. C5 Musicien du 10e Léger, 1810-1812

Le 12 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin, vous donnerez ordre que le 10e régiment d'infanterie légère reste à Bayonne jusqu'au 1er septembre. Il renverra le 2 les soldats du 4e bataillon, après quoi il partira le 4 pour rejoindre la division du général Caffarelli. Le cadre du 4e bataillon restera à Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5970; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28129 - Note : Bien que le destinataire indiqué soit bien Clarke, son contenu laisse penser que cette lettre est plutôt destinée à Berthier, Major général de l’Armée d’Espagne; c’est la position de Picard et Tuetey).

Le 16 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ...vous donnerez ordre au cadre du 4e bataillon du 10e léger de se rendre à l'île de Ré, où il prendra 1.200 conscrits ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5999 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28183).

Le 21 et 22 Août, il participe au combat de Carascal, où le Général Abbé repousse les guérilleros de Milan.

Le 23 août 1811, l'Empereur écri, depuis Saint-Cloud, au Marchal Berthier : "Mon Cousin, mandez au général Monthion de vous faire connaître la situation du 101e, qui se trouve dans la vallée de Bastan et celle du 10e d'infanterie légère quand il arrivera, ainsi que de son 4e bataillon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28319).

Le 26 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 25. Les 596 hommes que la réserve envoie à Bayonne pour le 10e régiment d'infanterie légère seront distribués entre les bataillons qui sont à Bayonne, qui ont le plus besoin d'hommes. Faites-moi un travail qui me fasse connaître la situation de ces bataillons, ce qu'ils reçoivent de leurs dépôts, ce qu'ils reçoivent de la réserve et ce qu'il faut pour les compléter. On prendrait ce qui leur manquerait dans ces 596 hommes.
Je vois par la distribution de la réserve que 114 hommes sont envoyés à Bayonne pour le 26e léger ; ce doit être une erreur. Le 26e léger n'est ni à Bayonne ni en Espagne. Le 4e bataillon du 26e, qui se rend à l'île de Ré, prendra les 1.200 hommes destinés au 10e léger, sans prendre aucun homme de la 11e division militaire. Il les gardera le temps nécessaire pour les former et les mettre en état ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6076 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28382).

Le 31 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous me fassiez connaître combien il y a eu de déserteurs dans les deux portions du 4e bataillon du 10e d'infanterie légère, se rendant à Bayonne, et, en général, combien il y a eu de déserteurs dans tous les 4es bataillons qui ont rejoint au Havre, à Paris, en Hollande, ainsi que dans ceux qui ont rejoint en Bretagne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4729; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6104 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28455).

Le 1er septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, voyez dans votre correspondance si vous pouvez me rendre compte, et en cas que votre correspondance n'en fasse pas mention, écrivez au général Monthion pour savoir s'il y a eu des déserteurs dans les 4e bataillons du 101e et du 10e léger" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6109 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28468).

Le 10e Léger se place donc dans l’Armée du Nord de l’Espagne (Général Dorsenne, Division Caffarelli) à partir de septembre 1811.

Tambour de Carabiniers du 10e Léger, 1810-1812
Fig. C6 Tambour de Carabiniers du 10e Léger, 1810-1812

Le 8 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Utrecht, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre renfermant celle du général Rivaud, du 24 septembre, que je vous renvoie. Le général Rivaud doit compléter à 900 hommes le bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, en prenant sur les deux bataillons du 29e léger 200 hommes à chacun, ce qui fera 400 hommes, et sur le 5e bataillon de l'île de Ré 200 hommes, ce qui fera 600. Les 300 autres seront pris dans le régiment de l’île de Ré, qui sera toujours assez nombreux, puisque les compagnies sont à 200 hommes, ce qu'on a fait pour désencombrer le dépôt. Je désire certainement que l'autre bataillon de marche parte à la fin d'octobre de l'île de Ré pour Versailles, mais je subordonne cela à la volonté du général Rivaud, qui fera des dispositions en conséquence. C'est à lui qui est sur les lieux, qui voit les hommes, à passer des revues et à vous proposer. Rien n'est pressé, si ce n'est de débarrasser ces îles qui sont trop chargées. Le général Rivaud est donc le maître de vous proposer de faire partir, aussitôt qu’il le jugera nécessaire, un bataillon de 800 hommes pour Versailles, en l'organisant de manière à avoir le moins de déserteurs possible. Tenez-moi informé des projets qu'il vous proposera. Il est nécessaire de ne pas rompre les deux bataillons du 29e léger qui doivent marcher ensemble ; mais dans le bataillon du régiment de l'île de Ré et dans les deux petits bataillons, il peut prendre ce que bon lui semble" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28796).

Le 9 octobre 1811, à Utrecht, le Général Clarke interroge l'Empereur "Sur la difficulté de remplir le cadre du 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, arrivé le 26 septembre à La Rochelle pour réunir 1.200 conscrits réfractaires"; Napoléon répond : "J'ai déjà répondu là-dessus que le général peut prendre sur la différence de 140 hommes à 200 qu'ont les différentes compagnies" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4766 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6237).

Le 23 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, il est nécessaire que vous écriviez, par l'estafette de ce soir, au général Caffarelli pour lui faire comprendre que tout le mouvement se portant aujourd'hui sur Valence, il est nécessaire qu'au moindre avis du général Reille, il fasse passer dans la Navarre toutes les troupes nécessaires, afin que ce général puisse se porter au secours du maréchal Suchet avec toute sa division. L'arrivée des huit bataillons du régiment de marche de l'armée du Midi et du 15e régiment de chasseurs doivent (sic) donner au général Caffarelli des troupes disponibles. Mon intention même est que, si sa présence était nécessaire, il parte avec toute sa division pour, conjointement avec le général Reille, soutenir le maréchal Suchet. Le régiment de marche de l'armée du Midi, le régiment de marche de l'armée du Nord, le régiment de marche de l'armée de Portugal, le 130e régiment, ce qui fait près de 20 bataillons, et tout ce que, dans une circonstance urgente, le général Monthion s'empresserait d'envoyer en Biscaye, sont trois fois plus qu'il ne faut. Il faut donc qu'avec sa division, composée des 3e, 52e et 105e de ligne et des 5e et 10e légers, du 15e chasseurs et de ses 20 pièces d'artillerie, il puisse se porter, si cela devenait nécessaire, en Aragon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6291 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28891).

Le 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous prie de me faire connaître les dernières correspondances et les derniers renseignements que vous avez sur les bataillons du 29e léger qui sont destinés à la 3e division du corps d'observation du Rhin et qui se trouvent à l'ile de Ré, sur le 4e bataillon du 10e d'infanterie légère, qui est également à l'île de Ré, enfin, sur toutes les autres troupes que j'ai de ce côté et que je voudrais faire refluer sur l'Allemagne. Le temps actuel me paraît assez propice ; l'hiver, n'étant pas très rigoureux, offre des avantages pour les marches. D'ailleurs, si l'on attendait plus tard, il y aurait l'inconvénient de les faire rencontrer sur les routes avec la conscription. Je voudrais savoir aussi ce que je pourrais tirer de Belle-Ile ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6578 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29561).

Le même 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Capitaine Gourgaud, son Officier d'Ordonnance, à Paris : "Rendez-vous à l'île de Ré; voyez les troupes de réfractaires qui s'y trouvent, et faites-moi connaître en détail, détachement par détachement, leur situation, l'état de leur habillement, de leur armement et de leur instruction, de quel pays sont les hommes, et si l'on peut compter que l'on pourrait parvenir à les diriger sur Strasbourg pour l'armée d'Allemagne.
Voyez les officiers des 29e léger, 10e léger et des compagnies de sapeurs; croient-ils qu'ils mèneraient sur le Rhin les trois quarts de ces individus ?
... Vous me rendrez compte de tout dans le plus grand détail, et vous me ferez connaître si tous les soldats ont des capotes
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18408; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29568).

Le Régiment reste avec Caffarelli lorsque celui-ci, en 1812, prend le commandement général de cette armée, chargée de garder les communications avec la France et de lutter contre des guérillas de plus en plus structurées.

De mars à juillet 1812, le Régiment stationne autour de Pampelune en Navarre.

En Octobre 1812, le Régiment n’a plus que 2 Bataillons dans la péninsule ibérique, à la Division Abbé.

1812, LA CAMPAGNE DE RUSSIE DU 4E BATAILLON

Tambour major du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D1 Tambour major du 10e Léger, 1812-1814

Le 8 janvier 1812 encore, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke :
"Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre que 800 hommes pris dans les dépôts des 21e, 27e, 28e, 25e, 17e 10e et 6e d'infanterie légère et autres régiments qui sont en Espagne se dirigent sur Osnabrück, où ils seront incorporés dans le 26e léger qui, par ce moyen, sera au grand complet de 2300 hommes" (Correspondance de Napoléon).

Appelé en France, le 4e Bataillon est mobilisé pour la future campagne de Russie.

Le 11 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre (Clarke) : "Monsieur le duc de Feltre. Laissez le général Rivaud maitre de fixer le départ du 4e bataillon de Walcheren et du 4e bataillon du 10e d’infanterie légère. J'approuve surtout l'idée de faire faire des exemples sur les déserteurs avant que ces deux bataillons se mettent en route" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4924).

Le 16 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Duc de Feltre ... Le 4e bataillon du 10e léger et le 4e bataillon du régiment de Walcheren se tiendront prêts à partir l'un et l'autre le 10 février. Les mêmes dispositions seront faites et les mêmes précautions seront prises pour ces deux bataillons. Ils se dirigeront également sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18439 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29774). Parmi les dispositions, il est prévu de fusiller les déserteurs.

Le 6 février 1812, l'Empereur dicte ses ordres au Ministre de la Guerre : "... les deux bataillons du 29e léger (3e et 4e) étant partis de l'île de Ré, il y reste encore un bataillon du 10e d'infanterie légère et un de Walcheren.
Mon intention est que vous laissiez le général de division maître de faire partir ces bataillons pour Paris ...
Avant de faire partir le 10e d'infanterie légère et le bataillon de Walcheren, on en extraira les plus mauvais sujets et surtout les hommes appartenant aux 12e, 22e ou 13e divisions militaires ...
On prendra d'ailleurs toutes les précautions déjà prescrites et on fera exécuter à mort le premier déserteur
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6748).

Le 11 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Laissez le général Rivaud maître de fixer le départ du 4e bataillon de Walcheren et du 4e bataillon du 10e d'infanterie légère. J'approuve surtout l’idée de faire faire des exemples sur les déserteurs, avant que ces deux bataillons se mettent en route" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4924 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6771 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29962).

Le 23 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, la 12e division d'infanterie de la Grande Armée sera composée de la manière suivante :
29e léger 4 bataillons
10e d'infanterie légère 4e bataillon
4e bataillon de Walcheren
44e de Ligne 2 bataillons
demi-brigade provisoire de Boulogne 3 bataillons
125e de ligne 3 bataillons
126e de ligne 3 bataillons.
Total. 17 bataillons
Le général Partouneaux en aura le commandement ...
Le 4e bataillon d'infanterie légère et le 4e de Walcheren, à leur arrivée de l'ile d'Aix à Versailles, seront passés en revue par vous, et après continueront leur route pour Wesel …
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6821 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30037).

Le même 25 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du mouvement, et à Monsieur le Comte Dumas, à Paris : "D’après le décret impérial du 19 janvier dernier, qui prononce la peine de mort contre les réfractaires des dépôts qui ayant été incorporés dans des corps de ligne, en désertant dans le cours de l’an 12, 4 déserteurs ont été condamnés à la peine capitale et passés par les armes dans ma division ...
Toutes ces exécutions ont été faites en présence des deux bataillons du 29e léger, du 4e bataillon du 10e léger, et du bataillon de marche commandé par M. le major Barral, à leur départ pour Paris ...
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 25 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Bureau des opérations militaires : "... J’ai fait partir le 4e bataillon du 15e léger de la Rochelle le 22 de ce mois pour se rendre à Paris ; je ne pourrais mettre en marche le bataillon de Walcheren que le 15 mars prochain. J’ai encore rendu compte à V. E. de tout ce qui concerne ces deux bataillons par la dépêche du de ce mois, bureau du mouvement. Les bataillons du 10e léger et de marche commandés par M. le major Barral, ont séjourné à la Rochelle deux jours ; ils n’y ont pas eu un seul déserteur ; il ne leur manquait pas un homme aux dépôts des gites de Surgères et de Frouillé" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 3 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 3 ... Le 4e bataillon du 10e léger se rendra à Anvers après que vous en aurez fait passer la revue et que vous m'aurez fait connaître sa situation. Ce bataillon fera partie de la 12e division. Le général Partouneaux en passera la revue le 10. Je le verrai le 12, si je le puis, et le 13 il partira pour Mayence. Ainsi, la 12e division se trouvera avoir cinq bons bataillons d'infanterie légère qui formeront une très belle brigade ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1892; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30116).

Le même 3 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Comte Dumas, Directeur général des Revues et de la Conscription militaire à Paris, Bureau des Déserteurs : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. en réponse à sa lettre du 24 février dernier que le 4e bataillon du 10e régiment d’infanterie légère est parti de la Rochelle le 22 février dernier pour se rendre à Paris. Le cadre de ce bataillon n’est revenu de Bayonne dans ma division, que dans les 1ers jours d’octobre dernier. Il n’a été complété en réfractaires que dans le mois de novembre suivant et que par conséquent la désertion dont parle V. E. ne peut avoir eu lieu que pendant la marche du régiment pour se rendre en Espagne.
Ce 4e bataillon est parti de la Rochelle le 22 février pour Paris, complété de mille réfractaires, cependant il n’en eu encore que 12 déserteurs jusqu’à Châtellerault, dernier gite de ma division
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Encore le 3 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du Mouvement : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. que le 4e bataillon du 10e régiment d’infanterie légère, qui est parti de la Rochelle le 22 février dernier pour se rendre à Paris, fort de mille hommes (conscrits réfractaires) est arrivé à Châtellerault, dernier gite de ma division, et n’a perdu que 12 déserteurs.
Le bataillon de marche commandé par M. le major Barral, fort de 1315 hommes (conscrits réfractaires), parti de la Rochelle le 24 février pour se rendre à Versailles, est arrivé à Lusignan le 28 et n’avait à cette époque que 17 déserteurs.
Le peu de désertion qu’ont eu ces deux bataillons, et le résultat des mesures de surveillance extraordinaire que j’ai fait prendre dans chaque gite, et surtout l’effet de l’exemple qu’on a fait en présence de chacun de ces bataillon à leur départ, en faisant passer par les armes deux déserteurs arrêtés et condamnés à mort ...
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 4 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du Mouvement : "Les 4 premiers bataillons du régiment de l’ile de Ré qui sont à l’ile d’Aix, sont réduits à 60 hommes chacun sous les armes ; ces bataillons n’offrent aucune ressource pour le service ; il a fallu appeler un bataillon d’artillerie de marine et un petit bataillon composé d’une compagnie de chacun des 26e, 66e et 82e régiments d’infanterie de ligne, en sorte que les nombreux officiers et sous-officiers des 4 bataillons des régiments de l’ile de Ré qui ont si peut de soldats, encombrent les logements de l’ile et les rendent malsains.
Je prends le parti de ne laisser à l’ile d’Aix que les deux premiers bataillon du régiment de l’ile de Ré, dans lesquels je fais incorporer tous les réfractaires des compagnies des 26e, 66e et 82e et tous les soldats des 3e et 4e bataillons. J’ay fais aussi rendre 300 hommes du dépôt du régiment qui sont les seuls hommes qui puissent quitter l’ile de Ré dans ce moment, tous les réfractaires du dépôt du régiment de Ré étant malingres, galleux et si faibles qu’ils ont besoin de soins pour reprendre leur service.
J’ordonne aux cadres des 3e et 4e bataillons du régiment de Ré de partir de l’ile d’Aix le 8 de ce mois, pour se rendre à l’ile de Ré où ils recevront les hommes de leur dépôt, s’occuperont de les faire soigner, traiter et de les instruire ; ces hommes que la terrible maladie de l’automne dernier a fait rentrer aux hôpitaux au moins chacun 3 fois, sont dans un état de faiblesses et de maigresses (sic) qui exige beaucoup de soins ; l’air est bon à l’ile de Ré, il y a de vastes logements, un fort bon hôpital, ils s’y refont beaucoup mieux qu’à l’ile d’Aix ou l’air est mauvais, les logements resserrés dans des baraques et l’hôpital fort étroit. Le résultat de cette mesure offrira ainsi la situation et l’emplacement du régiment de l’ile de Ré ; les premier et deuxième bataillons à l’ile d’Aix forts chacun d’environ 400 hommes sous les armes ; je les porterais successivement à 600 hommes chacun, avec les ressources que je pourrai tirer des bataillons et du dépôt qui seront à l’ile de Ré ; les 3e et 4e bataillons, deux compagnies du 5e formant le dépôt, seront à l’ile de Ré ; ils auront au 8 de ce mois environ 900 hommes sous les armes, dont 113 viennent d’être réformés et vont partir pour leur pays, les pionniers ou les infirmiers ; il y a encore 100 hommes à réformer à la prochaine inspection ; les ateliers de ce régiment se composent de 90 ouvriers ; tout ceci réduit à 600 hommes présents, les hommes dont j’espère pouvoir disposer lorsqu’ils auront repris des forces ; ce nombre s’augmentera encore des hommes sortant des hôpitaux, le régiment y en ayant rentré grand nombre, puisqu’il a reçu ceux de 8 bataillons, partis de ma division, après avoir été complétés de réfractaires ; savoir 3 conduits en Allemagne par M. le major Cardaillan, deux du 29e léger, le 4e bataillon du 10e léger, le bataillon de marche commandé par M. le major Barral, et le 4e bataillon de Walcheren que je ferai partir le 15 pour Versailles.
Le régiment de l’ile de Ré a encore des 1er et 2e compagnies de son 5e bataillon, qui forment la garnison de l’ile Dieu, et qui composent une force de 350 hommes ; j’ai cru indispensable de rendre à V. E. ce compte détaillé sur le régiment de l’ile de Ré, qui parait si fort dans les situations et qui a si peu d’hommes disponibles ; je veille avec le plus grand soin à ce qu’on puisse en tirer le meilleur parti possible pour le service de Sa Majesté ; je ne néglige rien pour que les hommes soient bien traités aux hôpitaux, pour que les galeux soient promptement guéris, les convalescents ménagés, et les hommes en santé instruits avec activité
" SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812.

Le 12 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je désire voir, avant son départ, le 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère. D'ailleurs ce bataillon aura besoin de rester à Paris pour se reposer et recevoir les effets d'habillement qui lui manquent. Donnez donc ordre que ce bataillon soit caserné à Paris. Lorsque les détachements destinés à compléter le 29e léger seront arrivés et que l’incorporation aura eu lieu, je verrai ce régiment avec le bataillon du 10e léger, qui formeront cinq beaux bataillons ou plus de 5.000 hommes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1906; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30193).

Le 12 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Bureau du Mouvement, Ministre de la Guerre : "... Le 4e bataillon du 10e léger, fort de 1000 hommes, n’a eu que 25 déserteurs, pour traverser ma division c’est-à-dire pour se rendre de l’ile de Ré à Tours, où il a fait fusiller deux déserteurs qui lui ont été ramenés ..." (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 17 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à S. E. le Comte Dumas, Bureau des déserteurs : "... je reçus ordre de faire partir deux nouveaux bataillons de réfractaires ; 4 déserteurs du 29e furent ramenés à la Rochelle ; j’ordonnai qu’ils fussent conduits à l’ile de Ré pour y être jugés, ils furent condamnés tout 4 à mort mais un seul fut fusillé en présence du 4e bataillon du 10e d’infanterie légère qui partait pour Paris le même jour ; il fut sursit à l’exécution des 3 autres et leurs jugements sont sous les yeux de V. E. pour solliciter leurs grâces de la clémence de Sa Majesté ; cet exemple a produit le bon effet, que le 4e bataillon du 10e léger n’a perdu que 25 déserteurs pour traverser ma division, c’est-à-dire depuis l’ile de Ré jusqu’à Tours exclusivement ..." (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 20 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Bessières : "J’ai parade dimanche. Je désire que la garde donne à dîner aux trois régiments de la Vistule, au 29e léger et au bataillon du 10e léger. Donnez aussi à dîner à tous les officiers de ces régiments ; qu'il y ait de la musique et que ce soit une espèce de fête militaire" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5010).

Le même 20 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... J'aurai parade dimanche.
Il y paraîtra :
... Le 4e bataillon du 10e régiment d’infanterie légère
... Il est nécessaire que les propositions pour les nominations qu'il y a à faire dans ces différents régiments soient préparées, afin que je nomme aux places vacantes et que les cadres soient complétés sur-le-champ. Faites faire le travail dans la journée de demain pour les trois régiments de la Vistule, afin que je puisse faire les nominations sans retard
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5011; ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30268).

Le 23 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clrake, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez l'ordre que demain mardi le bataillon du 10e d'infanterie légère parte pour Wesel ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5803 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6988 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30281).

Le 25 mars 1812, "On propose à Sa Majesté de décider si les 1.880 paires de souliers fournies au 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère au-delà du complet de la première mise lui seront accordées à titre de gratification" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7002 - Sans signature ni date ; extraite du « Travail du ministre de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi daté du 25 mars 1812 »).

Le 25 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à M. Traversay, faisant fonction d’Ordonnateur : "J’ai l’honneur de vous prévenir que le 30 de ce mois, je mets en marche, de l’ile de Ré, pour Paris, le bataillon de Walcheren en suivant l’itinéraire ci-joint.
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai donné des ordres pour qu’il soit pris les mêmes mesures sur la route pour arrêter les déserteurs, que celles prescrites pour les bataillons des 29e et 10e légère et celui commandé par M. le major Barral. Vous voudrez bien en conséquence prescrire que, dans les gites de la division, il soit fourni jusqu’à concurrence de deux voitures à un collier, dans chaque gite, pour conduire les déserteurs à leur bataillon, en faisant plusieurs gites dans un jour
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 25 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "Vous arrêterez définitivement la force du bataillon de Walcheren au moyen des ressources que vous pourrez tirer du dépôt du régiment de l’ile de Ré, vous veillerez à ce que les hommes soient forts, bien portants, entièrement habillés, équipés, armés et au courant de tout ce qui leur revient, avec leurs livrets à jour. Je vous recommande de surtout de ne laisser dans ce bataillon que des hommes bien portants et très en état de faire la route. C’est une condition indispensable à laquelle vous devez vous attacher, il est préférable, pour la bien remplir, que le bataillon soit moins fort.
Vous veillerez aussi qu’il ne reste point dans le bataillon de Walcheren des hommes reconnus mauvais sujets et enclins à la désertion, ni aucun réfractaires natifs des 1ère, 12e, 13e et 22e divisions militaires.
Vous prendrez avant le départ de ce bataillon, les mêmes mesures que celles déjà ordonnées pour les bataillon du 29e et 10e léger, pour la parole d’honneur des soldats et la lecture des décrets qui condamnent à mort les déserteurs, notamment celui du 23 novembre 1811.
Vous ferez mettre ce décret impérial à l’ordre du jour et vous préviendrez le bataillon, par ce même ordre, que les réfractaires ou déserteurs, étant conduits à Paris pour être incorporés dans un régiment de ligne qui sera assigné par S. E. le Ministre de la Guerre ; tous les hommes qui déserteront en route, seront arrêtés et condamnés à mort, conformément à l’art. 2 du décret impérial du 23 novembre dernier précité.
Vous prescrirez au commandant du bataillon d’employer son cadre à prévenir la désertion en route et à arrêter les déserteurs ; il sera nommé d’avance au conseil de guerre spécial chargé de juger le premier déserteur, et de le faire punir suivant la rigueur de la loi, pour servir d’exemple au bataillon et en imposer à ceux qui seraient tentés de déserter ; vous ferez lire à la tête du bataillon l’ordre du jour ci-joint qui annonce l’exécution de trois déserteurs.
Le 30 mars courant, vous ferez partir de l’ile de Ré le 4e bataillon de Walcheren, il se rendra le même jour à la Rochelle, où il couchera ; il y restera le 31. Je l’y passerai en revue à deux heures après-midi ; le 1er avril il partira de la Rochelle pour Paris, au moyen de la feuille de route ci-jointe, qu’il fera remplir par M. l’inspecteur aux revues.
Vous m’adresserez une situation exacte de ce bataillon, sur l’imprimé ci-joint, et me ferez un rapport sur la composition
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 26 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Commandant du département de la Vienne Delestre et au Commandant du département Dufresse à Niort : "Je vous préviens qu’en exécution des ordres de S. E. le Ministre de la Guerre, je mets en marche le 4e bataillon du régiment de Walcheren, fort d’environ 950 hommes. Il partira de la Rochelle le 1er avril, et arrivera le 4 à Saint-Maixent, 5 à Lusignan, 6 à Poitier, pain pour 2 jour ; 7 séjour ; 8 Châtellerault, pain pour 2 jours ; le 9 il continuera sa route pour Paris, où il arrivera le 20 avril.
Vous devez, pour prévenir la désertion de ce bataillon, les mêmes mesures de surveillance extraordinaires que celles que je vous prescrivis lors du passage du 4e bataillon du 10e léger, et du bataillon de marche commandé par M. le major Barral ...
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 12 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 11. Le 4e bataillon du régiment de Walcheren, qui arrive le 19, sera passé en revue le 20 et partira le 21 pour Mayence. Regardez comme non avenu mon ordre pour l'incorporation des conscrits dans le 6e bataillon du 37e.
Le 4e bataillon du régiment de Belle-Ile passera également la revue le 20 et partira le 21 ou le 22 pour Mayence. Vous me ferez connaître quand ces deux bataillons arriveront à Mayence ; mon intention est de les diriger sur Berlin où se réunit la 12e division. Vous les porterez donc comme faisant partie de la 12e division. Le bataillon de Belle-Ile, qui est d'infanterie légère, sera mis avec le bataillon du 10e léger ; ces deux bataillons seront commandés par un major en second. Le bataillon de Walcheren, qui est un bataillon de ligne, formera un régiment de trois bataillons avec les deux bataillons du 44e. Lorsque je verrai comment a réussi l'incorporation des Espagnols dans les cadres des 3es bataillons de Walcheren et de Belle-Ile, je désignerai de nouveaux cadres. Mon intention est d'augmenter la 12e division de ces deux 4es bataillons.
Cette division sera ainsi composée :
D'un bataillon du 10e léger, d'un bataillon de Belle-Ile, de quatre bataillons du 29e léger, de deux bataillons du 44e, et d'un bataillon de Walcheren, ce qui formera neuf bataillons ; de trois bataillons de la demi-brigade provisoire de Boulogne ; de trois bataillons du 126e et de trois bataillons du 125e.
Ces dix-huit bataillons seront divisés en trois brigades
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7110 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30439).

Le 20 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Le 4e bataillon de Walcheren étant habillé de l’uniforme de l’infanterie légère, ce bataillon pourrait former un régiment avec le bataillon de Belle-Isle et être sous les ordres du major du régiment de Belle-Isle qui m'a paru être un homme capable. Ce régiment serait dirigé sur Berlin par Mayence. A Berlin on pourrait y joindre le 4e bataillon du 10e léger, si cela était jugé convenable. Au reste, la disposition de placer le 4e bataillon de Walcheren avec les deux bataillons du 11e est aujourd'hui inutile" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1958; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30483).

On retrouve le Bataillon au 9e Corps du Maréchal Victor, 12e Division Partouneaux (avec le 29e Léger), sous les ordres du Chef de Bataillon Florquin.

Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée. Vous aviez oublié le 29e léger, le 10e léger, le 36e de ligne, le 44e, le 55e et le 51e. Les dépôts des régiments, ayant déjà fourni des cadres aux quatre demi-brigades de marche, n'ont plus qu'une compagnie au dépôt, et cependant la conduite des conscrits jusqu'à la Grande Armée exigerait pour l'aller et le retour près de six mois, pendant lesquels ces dépôts se trouveraient dégarnis. J'ai donc décrété que les cadres des 2e et 3e bataillons de Belle-Ile, qui sont d'infanterie légère, viendraient à Mayence recevoir tous les hommes d'infanterie légère que vous proposerez d'envoyer sur cette place ; et que les cadres du 2e bataillon de Walcheren, du 4e bataillon de la Méditerranée, du 3e et du 4e bataillon de l'île de Ré, recevraient les hommes de l'infanterie de ligne ; que le 2e bataillon de Walcheren les recevrait à Wesel, le 4e de la Méditerranée, à Strasbourg, et les deux de l'île de Ré, à Mayence. Enfin, dans le tableau joint à mon décret, j'ai désigné les différents régiments qui verseront dans chacun de ces six cadres ; ce sont ceux que vous désignez dans votre travail pour former les huit premiers bataillons de marche. Les trois compagnies du 8e léger et les trois du 18e continueront à former un bataillon de marche. Quant aux conscrits tirés des régiments qui sont en Italie, c'est un bataillon que j'ai ajouté à l'état de ce que le cadre du 1er bataillon du 1er régiment de la Méditerranée doit recevoir ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).

Le 2 mai 1812, l'Empereur écrit, depus Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les 360 conscrits réfractaires qui appartenaient au 26e léger en sont sortis et ont dû être placés dans le 6e bataillon du 93e. Ce bataillon étant de l'infanterie de ligne, le changement d'uniforme serait trop coûteux ; d'ailleurs le bataillon du 93e n'est pas encore arrivé. Je désire donc que vous donniez ordre à Strasbourg que ces 360 hommes soient versés dans deux compagnies du 10e léger, bien habillés et bien équipés, et qu'à cet effet ils soient dirigés sur Spandau où ils seront incorporés à leur arrivée dans le 4e bataillon du 10e léger, après quoi les cadres reviendront au dépôt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30560).

Toujours le 2 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, vous m'avez fait connaître l'inconvénient qu'il y avait à placer 360 hommes du 26e léger dans le 6e bataillon du 93e, à cause du changement d'uniforme. Je viens d'ordonner en conséquence, et vu que le 6e bataillon du 93e n'est pas encore arrivé à Strasbourg, que ces 360 hommes soient placés dans le 10e léger. Par ce moyen, il n'y aura lieu à aucun changement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7199 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30563).

Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à son Aide de camp, le Général Lebrun, Duc de Plaisance, à Paris :"Monsieur le Duc de Plaisance, vous partirez dans la journée de demain. Rendez-vous à Aix-la-Chapelle, à Cologne et à Düsseldorf ...
Vous irez de là à Wesel. Voyez-y la situation des 4es et 5es bataillons ; le nombre et l'espèce d'hommes ; la désertion qu'il y aurait eu. Voyez aussi les conscrits réfractaires ... Prenez des renseignements sur la désertion qu'auraient eue le 29e et le 4e bataillon du 10e léger ...
Arrangez-vous de manière à arriver, si cela est possible, vers le 20 à Posen. C'est dans cette ville que vous m'adresserez tous vos rapports, que vous aurez soin de numéroter. NAPOLÉON
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30620).

Le 1er juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Posen : "Mon Cousin, donnez ordre au général de division Partouneaux de partir avec le 29e et le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons, avec les trois bataillons du 126e et un général de brigade, dans la journée du 3 juin, de Berlin, pour se rendre en toute diligence à Stettin. Donnez ordre à l'artillerie de cette division, qui arrive le 3 à Magdeburg, d'en partir le 4 pour Stettin. La 2e brigade, composée du 44e et du régiment provisoire, restera à Berlin jusqu'au 9. Le 10 juin cette 2e brigade partira pour Stettin. Le 125e se dirigera en droite ligne de la 32e division sur Stettin. Ainsi toute la division Partouneaux se trouvera réunie dans cette dernière place. Le régiment formé de deux bataillons de Walcheren et de Belle-Ile, qui arrive le 9 juin à Berlin, y remplacera la 2e brigade. Le 4e bataillon de Walcheren et le 4e de Belle-Ile, appartenant à la 4e division de réserve, resteront à Berlin jusqu'à nouvel ordre. Le 6e bataillon du 19e de ligne, qui appartient à la 1re division de réserve, tiendra garnison à Spandau. Ainsi, par ce moyen, la 1re brigade, avec l'artillerie, de la division Partouneaux, sera disponible à Stettin dès le 8 ou le 9 juin ; la 2e brigade sera rendue et disponible à Stettin le 15 ; de sorte que le 15 cette division, avec son artillerie, pourra partir de Stettin pour se porter partout où il sera nécessaire.
La division Partouneaux sera d'abord en observation à Stettin, prête à soutenir la Poméranie suédoise, à se porter sur Hambourg, sur les embouchures de l'Oder et partout où on en aura besoin; et vers la fin de juin, quand elle en recevra l'ordre, elle se portera sur Danzig ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18744 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30758).

Début juin, la Division est autour de Stettin, tandis que Victor s'établit à Berlin.

Le Niémen est franchi à la fin juin par Napoléon qui avance vers l'Est.

Victor porte ses positions le 4 août à Marienbourg sur la Vistule. C'est le 9 août qu'il arrive à Tilsit sur le Niémen, alors que Napoléon est déjà Vitebsk.

C'est sur 4 colonnes que le 9e Corps marche sur Kovno où il arrive le 3 septembre. Puis Vilna. Il continue sa progression sur Minsk. Le 17, il passe la Berezina à Borisov, ne se doutant pas de la tragédie du retour, et arrive dans Smolensk, dévastée lors de la bataille du 18 août. Il stationne dans la région, tandis que Napoléon, qui est entré dans Moscou, décide d'en repartir le 19 octobre.

En collaboration avec le Corps d'Oudinot et celui de Gouvion St Cyr, Victor doit s'opposer à l'armée de Finlande du Général Wittgenstein sur la Dvina. La deuxième bataille de Polotsk est un échec pour les Français qui doivent reculer. Les quatre Corps de Gouvion, Victor, Mac Donald et Oudinot forment l'ultime réserve de la Grande Armée qui se dissout depuis le départ de Moscou.

Fifre de Chasseurs du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D2 Fifre de Chasseurs du 10e Léger, 1812-1814

Victor quitte Smolensk et fait sa jonction avec le 2e Corps sous le commandement provisoire de Gouvion (Oudinot ayant été blessé) à Smoliany sur l'Oula le 30 Octobre. Attaqué par les Russes de Wittgenstein, il doit se replier. Du 11 au 15 novembre ont lieu des combats intenses aux alentours de Smoliany et Loukolm pour repousser les Russes. Le Chef de Bataillon Florquin est blessé le 13 novembre.

Le 9e Corps se retrouve à devoir couvrir le passage des débris de l'armée de Moscou sur la Bérézina. Le 22, Victor apprend que les ponts de Borisov sont tombés aux mains des Russes. Le 2e Corps doit s'en réemparer le 23, mais les Russes incendient les ponts et leurs corps d'armée se réunissent peu à peu, encerclant les Français. Il faut sortir de la nasse.

Victor, le 26, reçoit l'ordre de tenir Studianka où l'on a découvert un gué et où les pontonniers d'Eblé construisent des chevalets. Les premières unités passent sur l'autre rive. Tandis que la 12e Division Partouneaux reste isolée devant Borisov pour retarder la jonction des Russes. Sur leurs talons, ils approchent.

Alors que l'armée passe à Studianka entre le 26 et 28 novembre, le 9ème Corps protège la rive gauche et attend d'être rejoint par la Division Partouneaux (12e). Celle-ci, le 27, face à des forces dix fois supérieures et réduite à 400 hommes, est obligée de se rendre. Le 4e Bataillon du 10e Léger est éliminé avec de très nombreuses pertes pour ses Officiers.

1813, SUR DEUX FRONTS

Tandis que les deux premiers Bataillons restent en Espagne, le 3e Bataillon part pour l’Allemagne, le 4e Bataillon est reconstitué, le 5e Bataillon forme le Dépôt et un 6e Bataillon est levé.

Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'aurai dimanche parade.
Il y aura à cette parade :
- le régiment provisoire composé des 32e et 58e ...,
- le 4e bataillon du 10e léger et celui du 5e léger s'il est arrivé. Si ce dernier bataillon n'était pas arrivé, on y mettrait le 6e bataillon du 15e léger ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32592).

Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 3e demi-brigade, des 4e bataillons des 11e, 10e légers et du 21e, qui vient d’Espagne ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 2e division, à Wesel, composée des 3e, 6e, 7e et 9e demi-brigades ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615 qui donne au 11e le 6e Bataillon - voir 21e Léger sur le site).

Cette Demi-brigade est ensuite dirigée sur Wesel.

a) EN ESPAGNE

Au début 1813, on retrouve à l’Armée du Nord de Cafarelli, les deux premiers Bataillons du 10e Léger, à la Division Abbé, avec la Compagnie d’artillerie régimentaire (et aussi deux Bataillons du 5e Léger). Le 28 janvier, dans un combat près de Pampelune, les Capitaines Taquet, Cussac et Villedieu sont blessés.

Le régiment est toujours en Navarre et va se battre à Roncal puis sur la frontière, à la Croix des Bouquets, le 7 octobre 1813, lorsque les forces françaises auront évacué l’Espagne après le désastre de Vittoria. Le Capitaine Cussac y sera de nouveau blessé.

b) 1813, EN ALLEMAGNE

Tambour de Chasseurs du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D3 Tambour de Chasseurs du 10e Léger, 1812-1814

En mai 1813, le Régiment est en ligne à Lutzen dans le 3e Corps de Ney. Le Chef de Bataillon Perrot y est tué.

Le 30 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Rosenig, au Général Clarke, Ministtre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois par l'état de situation de la 1re division militaire que le 4e bataillon du 32e n'était pas encore parti le 23 mai, ainsi que le 4e bataillon du 58e, le 2e du 113e, le 3e du l0e léger, le 3e du l5e léger, le 3e et le 4e du 29e léger. Tout cela me paraît cependant complet en hommes.
Je suppose que dans la 1re quinzaine de juin ces bataillons seront partis. J'ai besoin de montrer beaucoup de troupes sur la rive droite du Rhin. Toutefois je désire que les hommes ne partent que 15 jours après leur arrivée au drapeau, tous biens armés, bien équipés, et surtout les cadres bien complets en officiers.
Je vous ai mandé, et je vous renouvelle l'ordre de faire venir des officiers d'Espagne. J'ai autorisé les différents généraux commandant des corps d'armée dans la péninsule à faire toutes les promotions nécessaires pour remplir les places vacantes jusqu'au grade de capitaine inclusivement, sous la condition toutefois qu'ils ne prendront que des hommes du corps, et dans la ligne naturelle ; que je désirais que cette autorisation fût donnée aux généraux, et non au roi d'Espagne, parce que ces commandants sont plus en mesure de faire de bons choix et d'en être responsables
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34371).

Le 16 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, faites connaître au duc de Castiglione que j'ai reçu son état de situation du 12 ; qu'il paraît que les demi-brigades provisoires ne sont pas encore formées ; que le 10e léger doit avoir un major en second pour commander ses 3e et 4e bataillons ainsi que le 39e et le 63e. Ces régiments ayant chacun 2 bataillons figureront sous leur numéro ; que la 4e demi-brigade composée des 21e léger, 9e léger et 28e léger doit être commandée par un major ; que la 16e composée des 40e, 43e et 96e doit être également commandée par un major ; qu'ainsi la 42e division doit être composée des 10e, 39e et 63e de ligne, soit 6 bataillons, et des 4e et 16e provisoires, soit 6 bataillons, total 12 bataillons, ainsi de suite.
Qu'il faut qu'il m'en présente l'état tel que le corps est formé et qu'il nomme les majors qui commandent les demi-brigades provisoires.
Qu'il faut qu'il fasse connaître également les noms des 6 généraux de division, des 12 généraux de brigade et des 6 adjudants-commandants désignés pour commander les divisions
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35412).

Le même 16 juillet 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, écrivez au duc de Valmy pour qu'il fasse connaître quand le 3e bataillon du 10e léger aura rejoint le corps d'observation de Bavière ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35414).

Le 22 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant supérieur des 25e et 26e Divisions militaires : "Mon cousin, il manque à la 42e division le 3e bataillon du 10e léger, le 2e bataillon du 39e de ligne et le 2e du 63e. Faites-moi connaître quand ces 3 bataillons seront arrivés ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35536).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "ITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
42e division
Commandé par un major : 10e léger, 4e bataillon; 21e léger, 3e bataillon.
Commandé par un major : 63e de ligne, 3e bataillon; 27e de ligne, 3e bataillon.
76e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
4e Demi-brigade provisoire : 9e léger, 6e bataillon; 28e léger, 3e bataillon.
16e Demi-brigade provisoire : 40e de ligne, 4e bataillon; 43e de ligne, 3e bataillon.
96e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
12e léger, 3e bataillon.
4e léger, 2e bataillon.
14 bataillons...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
TITRE II. — Corps d'observation de Bavière.
Art. 12. — Le corps d'observation sera composé des 51e, 52e, 53e et 54e divisions.
Art. 13. — Les quatre divisions du corps d'observation de Bavière seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger; 4e bataillon du 32e léger.
113e, 4 bataillons.
Commandé par un major : le 2e bataillon du 63e de ligne; Le 2e bataillon du 27e de ligne.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 10e léger; le 2e bataillon du 21e léger.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 32e de ligne; le 3e bataillon du 58e de ligne ...
Art 14. — Le major général enverra tous les majors nécessaires pour les 51e et 52e divisions.
Art. 15. - Les 51e et 52e divisions se réuniront à Würzbourg ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 6 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, décrète : "Napoléon, Empereur des Français. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:
TITRE PREMIER. — Corps d'observation de Bavière. Article premier. — Le corps d'observation de Bavière sera composé, comme nous l'avons ordonné par notre ordre du 4 dernier, de quatre divisions, savoir: la 51e, la 52e, la 53e et la 54e.
Art. 2. - Ces quatre divisions seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger, 4e bataillon du 32e léger.
113e 4 bataillons.
Commandé par un major : 63e de ligne, 2e bataillon ; 27e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 10e léger, 3e bataillon ; 21e léger, 2e bataillon.
Commandé par major : 32e de ligne, 3e bataillon, 58e de ligne, 3e bataillon.
Total: 12 bataillons ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 20).

Le 8 août 1813, le Major général, Prince de Neufchâtel, Alexandre Berthier, écrit, depuis Dresde, à l'Empereur : "Sire,
Le maréchal Saint-Cyr m'annonce qu'il fait partir, ce matin 8, le 4e bataillon du 10e léger, arrivé hier à Freiberg, pour se rendre à Königstein.
Il me mande que trois bataillons de la 42e division arriveront le 10 à Freiberg, et partiront pour rejoindre le bataillon du 10e léger au camp de Königstein ; il se concerte avec le général Roguet pour ses mouvements.
Il a pareillement donné l'ordre au général Pajol de relever les postes de cavalerie de la garde jusqu'à l'Elbe
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 364).

En août, on le retrouve (3e Bataillon) à Kulm (les 29 et 30) et Buntzlau le 31 août, tandis que le 4e Bataillon a défendu Dresde dans la 42e Division d’Infanterie du 13e Corps de Gouvion St Cyr.

Il est ensuite à Naumberg en Saxe le 10 octobre.

Le 17 Octobre, le 4e Bataillon participe à la deuxième bataille de Dresde.

En octobre 1813 à Leipzig, le 3e Bataillon est au 9e Corps d’Augereau, 51e Division, 34e Demi-brigade provisoire.

Après la bataille de Leipzig, les restes du Régiment se replient sur le Rhin à Mayence, en passant à travers les Bavarois à Hanau le 30 octobre. Le 3e Bataillon est à la Division Semellé, rattachée au 4e Corps du Général Bertrand.

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
ART . 13.
La cinquante et unième division sera composée ainsi qu'il suit :
Un bataillon du 10e léger ...
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).

Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un état de situation que je reçois du 4e corps ... il résulte de cet état que ce corps est de près de 20000 hommes.
Comme 11500 conscrits ont été dirigés directement sur Mayence pour le recruter, et que les dépôts font partir les hommes nécessaires pour porter au grand complet les bataillons de leurs régiments respectifs, ce corps sera bientôt porté à 50000 hommes. Comme je destine spécialement ce corps à la Garde de Mayence et de Kastel, et à manœuvrer autour de Mayence, j'attache une grande importance à ce qu'il soit porté à cette force, tant par les conscrits envoyés directement que par ceux envoyés des dépôts, afin que, le cas arrivant, on pût ne placer dans Mayence que 2 divisions, ce qui ferait 20000 hommes, suffisant pour la garnison de cette ville ; tandis que, dans la position actuelle, il faudrait que tous les cadres de ce corps se renfermassent dans Mayence.
Je crois que le 5e 1éger, dont le dépôt est à Cherbourg, le 8e, dont le dépôt est à Genève, le 96e, dont le dépôt est dans le Nord, le 18e léger, dont le dépôt est à Genève, le 54e, dont le dépôt est à Maastricht, le 95e, le 36e, le 66e, le 103e dont le dépôt est à Metz, le 10e léger, dont le dépôt est dans la 5e division, le 32e de ligne, dont le dépôt est à Paris, etc., doivent tous envoyer à leurs bataillons, au 4e corps, des détachements de 250 à 300 hommes. Je ne parle pas des régiments dont les dépôts sont en Italie, puisqu'il doit être pourvu à leur recrutement au moyen des 11500 conscrits envoyés à Mayence.
Tous ces détachements ci-dessus feront un renfort de 7 à 8000 hommes. J'en attends 1'état.
Comme ces bataillons doivent être portés au grand complet de 840 hommes, ils auront tous besoin de plus de 300 hommes ; mais ce surplus sera l'objet de l'envoi de seconds détachements
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37216).

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 4e bataillon du 10e léger, le 3e du 21e idem, le 3e du 25e idem, le ler du 29e idem, le 4e du 32e de ligne, le 3e du 39e, le 3e du 54e, le 3e du 63e, le 3e du 95e, le 3e du 96e et le 3e du 103e, ce qui fait onze bataillons, se rendront, aussitôt après leur arrivée, à Mayence, et rejoindront les bataillons de leurs régiments qui se trouvent au 4e Corps; ce qui augmentera ce corps de onze bataillons ...
Le 4e corps sera composé des cinquante-huit bataillons qui y existent; des onze qu'il reçoit du 14e corps, et de douze qui peuvent être envoyés des dépôts pour le rejoindre ; total, quatre-vingt-un bataillons. (Je crois que le 133e doit recevoir un bataillon qu'il avait à Meissen, et qui a dû revenir avec le 14e corps.) Ces quatre-vingt-un bataillons seraient un nombre trop considérable pour un seul corps; il faudra, par la suite, en former deux ; mais on peut toujours laisser provisoirement les choses dans cet état, en attendant que j'aie l'état en cent colonnes.
Au reste, sur les cinquante-huit bataillons existant au corps, beaucoup ne pourront pas être complétés par leurs dépôts ; et sur les douze qui sont dans les dépôts, il y en a qui sont en Italie, tels que celui du 67e, et plusieurs qui ne pourront pas être complétés. Cela fera donc une diminution, et je ne pense pas qu'il y ait en tout plus de soixante et seize bataillons du 4e corps qui puissent être complétés cet hiver, au moyen de la conscription ...
RÉCAPITULATION.— ... 4e corps, soixante et seize ou quatre-vingt-un ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).

Le même 28 novembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Quant aux 500 hommes destinés au 10e léger, au 21e léger, au 63e, au 96e et au 103e, ainsi qu'au 54e, au 95e et au 32e de ligne et qui sont dirigés sur Mayence, au lieu d'être donnés au 14e corps, ils le seront au 4e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37317).

Il vont s'enfermer avec la Division dans Mayence.

Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 4e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 10e et 21e d'infanterie légère ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).

Le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à propos des troupes qui vont former la garnison de Mayence : "ORDRES.
Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :
... 32e division, général Durutte : 10e léger, deux bataillons (ce sont les 3e et 4e); 17e, deux; 36e, deux; 66e de ligne, deux; 103e un; 131e deux; 132e, deux; total, treize bataillons.
... En conséquence, les deux bataillons du 10e léger et les deux bataillons du 17e léger feront désormais partie de la 32e division, au lieu de la 51e
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Le même 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître :
... Enfin, si le 10e a fait partir également de quoi compléter son 3e bataillon qui est au 4e corps ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37627).

Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
Le 4e corps sera organisé de la manière suivante :
1re division : comme cela est porté dans votre travail
2e division, de : 2 bataillons du 10e léger ; 2 bataillons du 17e ; 1 bataillon du 52e ; 1 bataillon du 67e ; 2 bataillons du 82e ; 2 bataillons du 101e ; 2 bataillons du 156e ; 12 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).

1814, LA CAMPAGNE DE FRANCE

Au début de 1814, les positions du Régiment sont les suivantes : 1er et 2e Bataillon (avec le Colonel) à l’Armée des Pyrénées de Soult, 3e Bataillon en reformation à Scheldstadt, 4e Bataillon bloqué dans Mayence, 5e Bataillon Dépôt à Scheldstadt, 6e Bataillon en formation à Bordeaux.

Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je viens d'examiner le travail du directeur de la conscription. Les états 1 et 2 sont relatifs aux conscrits des 120.000 et des 300.000 hommes qui étaient dirigés sur Belfort et Huningue ...
Il n'y a donc lieu à faire aucun changement pour la levée des 120.000 hommes, si ce n'est pour les 80 hommes qui étaient destinés au 7e d'infanterie légère à Huningue et qu'il faut maintenant diriger sur Strasbourg d'où le général commandant les dirigera sur Huningue aussitôt que ce sera possible ...
Je vois ... que 400 hommes seront à recevoir pour le 10e léger à Schlestadt.
Ce qui est destiné à Schlestadt sera dirigé par Strasbourg pour cette Ville ....
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6350 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37715).

Napoléon, manquant de troupes, enlève deux Divisions à Soult, dont le 10e Léger, et 4 Bataillons de Bordeaux (dont le 6e Bat du 10e Léger).

Le 24 janvier 1814, à Paris, l'Empereur dicte des Notes au Major Allent : "… Un bataillon du 2e léger, un du 36e de ligne, un du 10e d'infanterie légère, sont partis de Bordeaux. Les diriger par le plus court chemin sur Fontainebleau et Pont ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6418).

Le 5 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général, à Troyes : "La division Leval, avec les généraux de brigade Pinoteau et Montfort, doit arriver demain 6 à Nogent-sur-Seine, avec dix bataillons formant 6,000 hommes et une compagnie d'artillerie. Ils y trouveront quatre batteries d'artillerie ou trente-deux pièces, que le général Sorbier y a destinées. Le 8 la 9e division, commandée par les généraux Boyer, Gauthier et Chassé, forte de dix bataillons, arrivera également à Nogent.
Voilà donc deux divisions ou 12,000 hommes et trente-deux bouches à feu que du 6 au 8 nous aurons réunis à Nogent.
La division de dragons du général Trelliard arrivera plus tard.
Je pense qu'il faut envoyer le maréchal duc de Reggio à Nogent pour prendre le commandement de ces deux divisions, qui forment un corps d'armée conformément à l'ordre du jour que je vous envoie.
Le 2e d'infanterie légère et le 36e de ligne partent de Paris le 6 février et arriveront le 10 à Nogent ; le 10e léger arrive le 6 à Fontainebleau, et par conséquent le 8 ou le 9 à Nogent.
Vous donnerez les ordres suivants : le bataillon du 10e d'infanterie légère fera partie de la 7e division, où il sera réuni à son régiment, ce qui portera cette division à onze bataillons : le 2e léger sera réuni à la division Ricard, ce qui formera trois bataillons de ce régiment à cette division ; le 36e, n'ayant rien à l'armée, si ce n'est au 1er corps qui est dans le Nord, fera partie de la division Lagrange. Donnez les ordres en conséquence ...
Ainsi il y aura à Nogent : deux divisions d'Espagne, 12,000 hommes et trente-deux bouches à feu ; une division de la Garde, 6,000 hommes et deux bouches à feu ; 1,200 chevaux du général Bordesoulle, 1,200 chevaux du général Pajol et douze bouches à feu ; les bataillons des 2e, 10e et 36e et plusieurs bataillons de la réserve de Paris. Le maréchal que j'y envoie pourra donc réunir demain et après-demain 21,000 hommes d'infanterie, quarante-six bouches à feu et 2,400 chevaux ; au total, une armée de 25,000 hommes.
C'est cette considération qui m'a porté à rester à Troyes ; c'est aussi ce qui me porte à désirer que le grand quartier général, les administrations et les parcs se rendent à Nogent, puisqu'ils y seront sous la garde et l'escorte d'une armée aussi considérable
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21184 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37997).

Le 5 février 1814 , le Ministre de la Guerre, Duc de Feltre, écrit, depuis Paris, au Général Pajol, commandant la ligne de défense de la Seine : "Général, j'ai l'honneur de vous prévenir que j'ai donné ordre au 6e Bataillon du 10e léger, fort d'environ 700 hommes, de se rendre en poste et par relais militaires à Fontainebleau, où il arrivera le 6 février, et au 6e bataillon de chacun des 118 et 28e de ligne, forts, chacun, d'environ 760 hommes, de se rendre en poste et par relais militaires à Montargis, où ils arriveront, celui du 118e, le 10, et celui du 28e, le 13 de ce mois. Ces trois bataillons sont destinés à être employés, sous vos ordres, à la défense des points sur lesquels ils sont dirigés. Je vous engage, général, à me faire connaître leur arrivée à destination" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 373).

Le 6 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Maréchal Marmont, commandant le 6e Corps de la Grande Armée : "Mon cousin, il doit arriver ce jour 6 à Nogent-sur-Seine, 2 bataillons de la Garde. Il doit y arriver également 2 bataillons de la Garde venant de Châlons ; ce qui fera 4 bataillons de la Garde.
Il arrivera demain 7 à Nogent une colonne de 3000 hommes de la Garde dont 800 chevaux et 2 pièces de canon. Ils sont partis le 4 de Paris.
C'est donc une division de 5000 hommes qu'il faut réunir à Nogent et qui doit être disponible aujourd'hui à Provins et à Nogent et qui le sera demain 7 à Nogent.
Ce soir 6, couchera à Nangis une division venant d'Espagne, forte de 6000 hommes. Elle sera donc, demain 7, de bonne heure, à Nogent.
La seconde division venant d'Espagne y arrivera le 8.
32 bouches à feu du parc doivent y être arrivées.
Le 6e bataillon du 10e léger y arrivera le 7.
Le 6e bataillon du 2e léger et le 6e du 36e de ligne y arriveront le 8.
Il y aura donc à Nogent, le 7, une division de la Garde de 5000 hommes, le 7 et le 8 deux divisions venant d'Espagne 12000 hommes et 3 bataillons des camps de Bordeaux, c'est-à-dire la valeur de 20000 hommes
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38013).

Pendant ce temps, au sein du 10e Régiment provisoire, le 3e Bataillon du 10e Léger (17 off, 349 hommes) à la Division Semelle, aile gauche sous Mac Donald.

La Division Leval est rattachée au 7e Corps sous Oudinot.

On verra les éléments du 10e Léger se battre Vauchamps le 14 février, Bar-sur-Aube (le Chef de Bataillon Pavy sera tué et le Colonel Luneau blessé) et Arcis-sur-Aube avec la Division Leval.

Même le Dépôt participera à la défense de Schelestadt en mars. Le Lieutenant Broyard y sera blessé.

Le 15 mars 1814, l'Empereur écrit, depuis Reims, au Prince de Neuchâtel, Major général, à Reims : "Mon Cousin, donnez ordre au général Broussier, à Strasbourg, de laisser le commandement de la place au général Bonnard, et de réunir le 3e bataillon du 39e et le 3e du 133e, qui sont à Landau, complétés ensemble à 900 hommes ; le 2e bataillon du 15e, le 4e du 57e, le 1er et le 4e du 128e, un bataillon composé de deux compagnies du 18e, de deux du 152e, de deux du 17e léger, et complété à 900 hommes, ce qui fera 3,800 hommes de la garnison de Strasbourg ; le 4e bataillon du 48e, trois compagnies du 5e bataillon du 10e léger, ce qui fera 1,400 hommes de la garnison de Schlestadt ; enfin le 3e bataillon du 6e léger qui est à Phalsbourg ; total, 6,700 hommes d'infanterie.
Donnez-lui ordre d'employer dans ces divisions les généraux Schramm et Dermoncourt ; d'organiser à Strasbourg une batterie à pied de huit pièces et une à cheval de six pièces, ce qui fera quatorze pièces pour sa division. Il se servira des 3oo chevaux de trait qui se trouvent à Strasbourg et fera servir ses pièces par l'artillerie et les pontonniers qu'il y a dans cette place.
Il réunira les 200 hommes du 19e de dragons, du 7e de chasseurs et du 8e de hussards, ainsi que les 200 hommes du 16e de chasseurs qui est à Neuf-Brisach.
Il aura donc sous ses ordres 6,700 hommes d'infanterie, quatorze bouches à feu et près de 500 hommes de cavalerie.
Donnez-lui pour instruction de tâcher avec cette division de venir nous joindre, en se jetant de Phalsbourg sur Metz, Verdun ou toute autre direction, mais en évitant les gros corps ennemis
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21492 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38544).

L’Empereur part en exil sur l’ile d’Elbe et le Régiment prête serment au nouveau pouvoir royal.

PREMIERE RESTAURATION ET CENT JOURS

Le 10e Léger le 9 juillet 1815
Le 10e Léger le 9 juillet 1815

 

Musicien du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D4 Musicien du 10e Léger, 1812-1814

Au retour du régime royal, l’Armée est réduite. D’abord parce qu’un grand nombre des derniers conscrits rentrent chez eux spontanément. La conscription va d’ailleurs être abolie. Ensuite, l’armée n’est pas considérée, à juste titre comme favorable au nouveau régime.

L’infanterie légère ne compte plus que 15 Régiments à trois Bataillons.

Le 10e Léger, ainsi que son Colonel, sont maintenus, et pour combler ses effectifs, l’unité reçoit des éléments des Régiments dissouts. La vie devient celle assez monotone de garnison, ponctuée par des prises d’armes et défilés où l’on essaye de stimuler le zèle pour le gouvernement.

Le débarquement de l’Empereur change brutalement la donne. Napoléon récupérant avec rapidité son trône, l’armée se rallie à son ancien chef.

Napoléon, conscient que l’Europe va mobiliser toutes ses forces pour l’abattre, tente de recréer un instrument militaire capable de s’y opposer. Les Régiments sont reportés théoriquement à 5 Bataillons.

Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 10e Léger à Strasbourg fait partie de la 6e Division militaire; il doit être fourni par le Département de la Haute-Saône, et son Dépôt doit être établi à Reims (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).

Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
3e dépôt à Reims ...
6e division militaire :
Haute-Saône : 81e à Belfort ; 10e léger à Strasbourg ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).

Le Colonel du 10e Léger est changé. Charles François Cresté, qui a servi durant la Révolution et l’Empire, finissant en 1813 Colonel du 25e Léger (voir historique du 25e Léger sur le site) reprend en main l’unité.

Napoléon se constitue une force de bataille principale qui va s’enfoncer en Belgique, et des armées secondaires, mêlant Gardes Nationaux et quelques troupes de Ligne pour garder les frontières.

Il confie la défense de l’Alsace à un natif de la région : le Général Rapp. Il dispose de trois petites Divisions d’infanterie et une de cavalerie. Mais les effectifs sont très faibles.

Le 10e Léger se retrouve à l’Armée du Rhin, 16e Division d’infanterie, Brigade Beurmann, avec le 32e de Ligne.

Le 15 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Rapp : "J'ai reçu votre lettre du 12 mai. Je vois, par l'état que vous y avez joint, que le 18e de ligne qui a deux bataillons à votre armée, forts de 1200 hommes, peut vous fournir un troisième bataillon de 600 hommes ; faites-le partir sur-le-champ de Strasbourg pour venir vous rejoindre ...
Le 7e léger peut vous fournir son 3e bataillon.
De même, le 10e léger.
Le 10e léger qui se recrute dans la Haute-Saône, doit recevoir beaucoup de monde ...
Faites- moi connaître pourquoi tous les hommes que vous avez à vos dépôts ne sont pas habillés et n'augmentent pas vos cadres.
Faites-moi connaître aussi ce qui est annoncé à ces régiments, des différents départements.
Espérez-vous qu'au 1er juin vos troisièmes bataillons soient complétés et que chaque régiment soit à 1.800 hommes ; ce qui ferait 7.000 hommes pour chacune de vos divisions ? ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39631).

Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Comte Rap, Commandant l'Armée du Rhin, à Strasbourg : "Je reçois votre lettre du 18 mai. J'ai accordé 13 millions pour l'habillement dans la distribution de mai. Des ordonnances pour des sommes considérables ont été envoyées à chaque corps de votre armée. Assurez-vous qu'elles soient soldées. Je ne saurais m'accoutumer à l'idée que vous ne puissiez avoir de disponibles que 2,200 hommes, quand la force des dépôts est de 4,000 hommes. Appelez à vous le 3e bataillon du 18e, le 3e du 39e, le 3e du 57e, le 3e du 7e léger, le 4e du 10e léger ; ce qui vous formera un régiment à quatre bataillons, quatre à trois bataillons et quatre à deux bataillons, ou vingt-quatre bataillons. Poussez l'habillement ; l'argent est en expédition et ne manquera pas ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21938 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39716).

Le 6 juin 1815, à Paris, à la question : "L'Empereur semblait vouloir conserver deux dépôts d'infanterie dans chacune des places de Metz et de Strasbourg ; on a donc laissé deux dépôts à Metz (63e et 96e) et deux dépôts à Strasbourg (10e léger et 32e de ligne) ; l'Empereur veut-il que ces quatre dépôts restent dans ces deux places ou bien veut-il ne laisser qu'un dépôt dans chacune ?", ce dernier répond : "Il me semble qu'il serait suffisant d'en laisser un seul, puisque ce dépôt, ayant le cadre des 3e·et 4e bataillons, pourrait, à 140 hommes par compagnie, porter à 840 hommes chaque bataillon ; cela ferait près de 2.000 hommes prêts à combattre. Il faudrait ordonner aux gouverneurs de ces deux villes, si elles étaient cernées, d'incorporer dans ces deux bataillons tout ce qu'ils pourraient de soldats et de jeunes gens de la ville ; on les armerait, on les formerait ; ce qui augmenterait les forces de la garnison" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3368).

Ayant appris la victoire de Ligny le 19 juin, Rapp se porte en avant. Face à lui, des forces coalisées bien plus nombreuses : l’Armée du Haut-Rhin de Schwartzemberg, mêlant Autrichiens, Wurtembergeois, Bavarois et Saxons.

Mais, le 21, Rapp connait le désastre de Waterloo. Comprenant que la situation est grave, il raisonne en Alsacien et va tenter de conserver la région à la France en s'y retranchant.

La désertion commence à gagner les rangs. Il décide donc de se replier autour de Strasbourg, poursuivi par les Coalisés. Il va s’accrocher au terrain et lancer des contre offensives pour arrêter leur poussée. Dès le 25 juin ont lieu des combats à Seltz et Surbourg.

Le 28 juin, le 10e Léger se bat vaillamment à Lampertheim et Souffelweyersheim. Le Chef de Bataillon Arnoux est tué et de nombreux Officiers sont blessés.

Puis l’armée se replie sous les murs de Strasbourg. Les forces coalisées ne cessent de se renforcer. Rapp refuse de se rendre et lance de petites reconnaissances pour desserer l’étau du blocus.

Le 9 juillet, il lance une reconnaissance plus importante sur la route de Saverne. Le 10e Léger en fait partie et enlève des villages à la baïonnette. Rapp pourra écrire : "le 10e d’infanterie légère commandé par le brave colonel Cretté, déploya à cette affaire la même valeur qu’à la bataille du 28". Le Capitaine Morel est tué, et les Capitaines Rio et Demons sont blessés.

Rapp ne signera une suspension d’armes que le 22 juillet.

L’armée des Cent Jours allait être totalement dissoute par le roi Louis XVIII, revenu une nouvelle fois "dans les fourgons de l’Etranger".

LES TENUES DU 10E LEGER

On pourra déterminer quatre grandes périodes pour les tenues portées au 10e Léger sous l’Empire par l’iconographie d’époque ou par les collections alsaciennes post Empire. Ce que nous pourrons compléter par quelques pièces d’uniformes subsistantes.

A/ Période 1806-1808

Sapeur du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D5 Sapeur du 10e Léger, 1812-1814

Les parements sont en pointe. La plaque du shako des Chasseurs est losangique de métal blanc.

Fig. A1 Les Officiers de Chasseurs (d’après le manuscrit de Zimmermann) portent le chapeau noir soutaché d’argent, épaulettes selon le grade et boutons argentés, basques longues. L’Habit classique bleu passepoilé de blanc avec les revers et parements en pointe, collet écarlate. Gilet bleu ou blanc, culotte bleue entrant dans des bottes gansées d’argent.

Fig. A2 Les Chasseurs, 1807-1808. Le shako (un exemplaire conservé dans une collection privée) est porté à partir de 1806, renforcé de chevrons en cuir des deux cotés. La plaque est losangique, de métal blanc, ornée d’un cor de chasse et du chiffre 10 ; Cordon et raquettes blancs. Le pompon est blanc à base bleu et son sommet surmonté d’une houppette rouge. Habit classique d’infanterie légère : de fond bleu, revers en pointe passepoilés de blanc et basques courtes. Collet rouge passepoilé de bleu. Parements en pointe bleu passepoilées de blanc. Deux épaulettes vertes à tournantes écarlates. Gilet blanc. Le sabre briquet est normalement enlevé aux simples Chasseurs en 1807, mais souvent conservé.

Les Carabiniers en 1807-1808 portent alors le bonnet d’oursin noir, sans plaque, à plumet et agréments écarlates. Deux épaulettes, grenades sur les retroussis et la dragonne du sabre briquet écarlates. Sinon même tenue que les Chasseurs.

Fig A3Voltigeur en 1807-1808, d'après H. Knoetel. Les voltigeurs portent le colback noir à flamme jaune. Plumet rouge à sommet jaune, cordon et raquettes blancs. Habit d’infanterie légère à collet jaune chamois passepoilé de rouge . Epaulettes à corps jaune, franges vertes et tournantes rouges. Parements en pointe écarlates passepoilées de blanc. Gilet blanc, culotte bleu entrant dans des demi-guêtres noires à passepoil et glands jaunes. Sabre briquet à dragonne jaune.

Fig A4 Les Sapeurs (d’après le manuscrit dit d’Otto de Bade). Colback noir, à flamme écarlate passepoil et glands blancs. Habit d’infanterie légère avec collet rouge passepoilé de bleu. Epaulettes rouges ornées sur le corps de grenades blanches et avec tournante rouge bordée de deux passepoils blancs. Le haut des manches est orné de deux haches rouges croisées. Parements en pointe masqués par gants à crispin blancs. Tablier de buffle blanchi, hache, mousqueton. Culotte bleue, demi guêtres noires à passepoils et glands écarlates. Buffleterie blanche. Grenade cuivre sur la banderole porte sabre. Sabre de Sapeur à tête de coq.

Fig A5 Les Tambours de Chasseurs (d’après les Collections alsaciennes). Le shako, renforcé de chevrons en cuir des deux côtés. La plaque est losangique de métal blanc, ornée d’un cor de chasse et du chiffre 10. Cordon et raquettes blancs. Le pompon est vert. Habit classique d’infanterie légère. Collet rouge passepoilé de bleu. Parements en pointe bleu passepoilés de blanc. Un galon blanc borde le collet, les revers et les parements, forme des fausses boutonnières sur les revers et 7 chevrons sur chaque manche. Deux épaulettes vertes à tournantes écarlates. Gilet bleu. Culotte bleue. Buffleterie blanche.

B/ Période 1809-1810 (d’après les collections alsaciennes).

Sur l’uniforme classique d’infanterie légère de fond bleu foncé passepoilé de blanc, les parements du Régiment sont toujours en pointe. Tout le monde porte désormais le shako avec des cordons et raquettes blancs (sauf les Sapeurs), et les plaques de shako sont à l’Aigle avec soubassement. Les Compagnies d’élite et les Sapeurs adoptent des écailles métalliques sur le corps de leurs épaulettes. Les Musiciens régimentaires et de Compagnies ont une tenue bleu foncé.

Fig B1 Pour les Voltigeurs : on notera le collet chamois passepoilé de blanc, les cors de chasse chamois sur les retroussis, le plumet vert à sommet chamois, les épaulettes à corps recouvert d’écailles métalliques, franges vertes et tournantes chamois.

Fig B2 Les Carabiniers remplacent tout ce qui est vert ou chamois chez les Voltigeurs par l’écarlate.et arborent des grenades écarlates aux retroussis.

Fig B3 Les Chasseurs ont des épaulettes simples vertes à tournantes écarlates et des cors de chasse blancs aux retroussis.

Fig B4 Les Tambours de Chasseurs sur l’uniforme précédent ont des chevrons blancs et rouges sur les manches, un galonnage blanc ailleurs. L’équipement est classique avec cuissard de peau, caisse et baguettes.

Fig B5 Les Sapeurs ont toujours le colback noir à flamme et plumet écarlate. Collet rouge passepoilé de blanc. Les épaulettes écarlates ont des écailles métalliques sur le corps. Le haut des manches est orné de haches croisées surmontées d’une grenade en blanc. Une giberne ventrale ornée de deux haches croisées est portée.

Fig B6 Les Musiciens régimentaires portent l’habit bleu foncé d’infanterie légère classique mais à basques longues, galonné d’argent au collet, revers parements en pointe. Des trèfles argent ornent le devant de la culotte. Shako noir à plumet blanc, cordon et raquettes argentés. Deux trèfles argent sur les épaules. Petite épée portée à une banderole blanche.

C/ Période 1810-1812

Voltigeur, Carabinier et Chasseur du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D6 Voltigeur, Carabinier et Chasseur du 10e Léger, 1812-1814

Fig C1, C2 et C3 Carabinier, Chasseur, et Voltigeur. Par rapport à la période précédente : les parements deviennent carrés avec pattes de parements écarlates. Les Compagnies d’élite ont toujours les épaulettes à écailles métalliques. Les cordons et raquettes reprennent des couleurs selon les spécialités. Les plaques sont à l'Aigle avec soubassement.

Fig C4, C5 et C6 Les Musiciens régimentaires et de Compagnies (Tambours et Fifres) ont une tenue bleu céleste, galonnée d’argent pour les Musiciens régimentaires, et avec chevrons rouges et blancs pour les Tambours.

D/ Période 1813-1814 et 1815.

Les tenues prennent la coupe du nouveau règlement Bardin à partir de 1813. Les plaques de shako disparaissent. Les Musiciens régimentaires ont une tenue verte. Les Fifres et le Tambour major portent une tenue bleu céleste distinguée de jaune. Le Sapeur prend aussi la distinctive jaune sur ses revers. Pendant la première Restauration, de petits détails changent, en particulier les ornements de retroussis.

Fig D1 Le Tambour major porte le colback de fourrure noir à flamme jaune galonnée d’argent et le plumet jaune à sommet bleu céleste. La tenue à la coupe de 1812 est de fond bleu céleste, collet, parements, revers et retroussis jaune galonnée d’argent. Deux trèfles argent sur les épaules. La culotte bleu céleste est ornée de trèfles argent sur les cuisses. Bottes noires à galons et glands argent.

Fig D2 Les Fifres de Chasseurs portent une tenue bleu céleste, à collet, parements, revers et retroussis jaunes, galonnées de blanc et rouge. Les épaules sont ornées de "nids d'hirondelles" jaunes avec le galon blanc et rouge. Ils sont armés d’un sabre briquet.

Fig D3 Les Tambours de Chasseurs, d’après les collections alsaciennes, portent une tenue de fond bleu foncé ; sans revers, fermant sur le devant. Le colle et les parements sont jaune de même que des nids d’hirondelles sur les épaules. Un galon blanc et rouge borde le collet et les nids d’hirondelles et forme des fausses boutonnières sur le devant et des chevrons sur les manches. La question est pourquoi les Tambours sont en bleu foncé et les Fifres en bleu céleste ? Peut être qu’il s’agit en fait des tenues des Tambours de la première Restauration qui avaient des uniformes réglementaires de cette couleur de fond.

Fig D4 Les Musiciens régimentaires portent la tenue de fond vert du règlement Bardin pour ceux de l’infanterie légère. Schako noir sans plaque avec plumet blanc.

Fig D5 Les Sapeurs continuent à arborer le colback noir avec plumet et flamme écarlate. L’habit est de fond bleu foncé. Le collet, les revers carrés, les parements et les retroussis sont jaunes passepoilés d'écarlate. Les épaulettes écarlates ont leur corps recouverts d’écailles cuivre. Des haches croisées jaunes surmontées d’une grenade ornent le haut des manches. Culotte bleu et demi-guêtres noires. Le reste de l’équipement est classique pour les Sapeurs (tablier, hache, mousqueton), avec un sabre à tête de coq.

Fig D6 La troupe porte la nouvelle tenue Bardin, de fond bleu foncé à revers entièrement fermés, passepoilée de blanc. Les shakos sans plaques se distinguent par un galonnage écarlate pour les Carabiniers et jaune pour les Voltigeurs, sans galon pour les Chasseurs. Plumet et épaulettes écarlates pour les Carabiniers, jaunes pour les Voltigeurs. Equipement classique d’infanterie légère. Les Compagnies d’élite gardent leur sabre briquet, à la différence des Chasseurs.

AIGLES ET DRAPEAUX

Officiers du 10e Léger, 1812-1814
Fig. D7 Officiers du 10e Léger, 1812-1814

En 1804, le Régiment reçoit trois Aigles et drapeaux modèle Picot.

A Eylau en 1807, les Russes s’emparent de l’Aigle du 1er Bataillon. Mais le fait est discuté bien que le Régiment n’ait plus que deux Aigles en service en 1811. D’ailleurs, Aigles qui ne doivent pas être emportés en campagne depuis mars 1807. En effet, le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'Aigles à l'armée, et que les Aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

En 1812, un nouveau drapeau est donné au régiment portant ULM AUSTERLITZ IENA EYLAU ECKMUHL ESSLING WAGRAM, mais il reste au dépôt de Schlestadt, les bataillons de guerre étant en Espagne.

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

Un nouveau drapeau royal fut donné au Régiment le 25 septembre 1814 à Strasbourg. On peut lire dans la presse : "Hier dimanche 25, la bénédiction des nouveaux drapeaux données par le Roi au 18e et 53e de Ligne et au 10e d’infanterie légère a eu lieu hors de la ville à la Roberstau avec une grande solennité.
A midi, son excellence M. le maréchal Duc de Valmy, gouverneur, accompagné de M. le lieutenant général Desbureaux, commandant la division, de l’Etat-major du gouvernement, de M. le préfet et de M. le maire, a remis au nom de S. M. le drapeau de chaque régiment à son colonel.

Après la messe militaire, M. l’abbé Müller, chanoine de la cathédrale, faisant fonction d’aumônier a béni les drapeaux ...".

Le drapeau régimentaire est porté au 1er Bataillon, par un Officier, les autres Bataillons ayant des fanions.

Le drapeau est blanc, 150 sur 150 cms, sur les bords un feston avec fleurs de lys et rosaces alternées en doré. Dans chaque angle, un carré avec le numéro du Régiment. Franges or sur les bords, cravate de taffetas blanc avec broderie de palmettes et fleurs de lys et franges or. Cordon et glands dorés. Hampe de 2,50m surmontée d'une pique dorée, ornée d'une fleur de lys découpée.

A l'avers : au centre, en or bordé de noir, l'inscription : LE ROI/ AU 10ème/ REGIMENT/ D'INFANTERIE/ LEGERE.

L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur.

Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du Saint-Esprit et de Saint-Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge.

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